Sandór Waïss est un artiste multidisciplinaire qui sait lier musique et cinématographie. Sous cet alias, il se détache de son alter ego BBP et de la scène rap pour ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière. Il a récemment sorti Memories, un morceau pop accompagné de son clip poignant tant dans sa réalisation que dans son message, aussi simple soit-il. Éteignez la lumière et mettez le volume à fond car ce clip est à visionner comme dans une salle de cinéma !
Qu’est-ce que Deux frères de PNL, Sky Priority de Ninho et Fournaise de SCH ont en commun ? BBP, leur beatmaker, qui est aussi l’un des producteurs phares de la scène hip-hop en France. Lorsqu’on apprend qu’il a un side project, on pense naturellement à un projet de la même veine. Et pourtant sous son alias Sandór Waïss, il déconstruit ces aprioris et exprime sa vision de la musique actuelle à travers des sonorités plus pop et électroniques.
Pour mieux représenter son monde, Sandór Waïss apporte une approche cinématographique à sa musique. Dans son premier album Broken Blue qui sortira le 31 mars, il aborde le sujet de la condition humaine, chose qu’on retrouvait déjà dans les premiers extraits. Son dernier morceau Memories, dont le clip est produit par le studio Lore, est tout aussi immersif et puissant. Il emprunte les codes du Studio Ghibli, studio d’animation japonais connu pour ses films emblématiques tels que Mon voisin Totoro ou Le Voyage de Chihiro. Sandór Waïss n’a d’ailleurs pas manqué de respecter la philosophie du studio : explorer les profondeurs de l’âme humaine à travers des récits poétiques, une philosophie qui est au final très similaire à la sienne.
Memories met en scène un doux moment partagé entre une mère et son fils. L’écriteau « l’homme comme l’ombre passe » au tout début du clip introduit parfaitement le thème. Au fil des images surviennent des souvenirs, s’entremêlant à ce moment qu’ils sont en train de chérir et illustrant parfaitement le texte.
“My wealth, you can also have it even though I paid good time for it. I’m only keeping one thing, just one thing. Take everything, but my memories.”
Le plus frappant dans cette œuvre de Sandór Waïss, c’est sa capacité à traiter un sujet simple d’une façon artistiquement précise et détaillée. Il observe le monde et retranscrit – musicalement et visuellement – sa perspective. Et pour faciliter encore plus la transmission du message, il crée des personnages fictifs mais profondément humains. Comment ne pas saluer un tel travail ? En tout cas, on attend impatiemment la sortie de Broken Blue pour vivre et apprécier ce voyage musical que nous offre Sandór Waïss.
Mélomane en quête d’émergence, amoureuse du rap et des mélodies alternatives.
