(Découverte) Xul Zolar – Fear Talk
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Auteur·ice : Joseph Lanfranchi
04/06/2018

(Découverte) Xul Zolar – Fear Talk

Xul Zolar, le groupe venu de Cologne vient sauver votre début d’été de la grisaille grâce à son cocktail pop cérébral, dansant et reposant, louvoyant au gré de vos envies et de vos désirs.

Fondé en 2011 par le chanteur Ronad Röttel et le guitariste-claviériste Martin Geier, le duo se fait remarquer avec la sortie de son premier single Hex courant 2013. Un condensé d’élégance enchanteresse portée par une voix profonde et une composition dont les percussions et les notes de guitares parviennent à une symbiose rare.

Plusieurs années seront ensuite nécessaires à la composition et l’enregistrement de leur premier album Fear Talk. L’objectif affirmé étant de livrer un album n’étant pas un simple enchaînement de chansons indépendantes mais bien la réflexion de la vision esthétique globale du groupe. Années pendant lesquelles ils ne perdent pas leur temps puisqu’ils tournent en premières partie de Balthazar et Future Islands tout en peaufinant leur propre identité. Ils sortent également leur premier EP des plus prometteur, Tides.

L’attente des fans de la première heure n’aura pas été vaine et le pari réussi pour le quatuor qui nous offre avec Fear Talk un voyage sensoriel d’une rare cohérence à la beauté éclatante.

Rappel léger et discret des lignes de guitare qu’affectaient The XX à leurs débuts, hypnotisant et enveloppant l’espace, les mélodies déployées sur ce premier LP des allemands Xul Zolar séduisent dès les premières notes. Impossible de s’en détacher avant d’avoir dévorer les 12 pistes.

Ouverture sur un Two Months dont la fraicheur des sonorités apaisent instantanément le cœur et l’esprit. Les chansons suivantes continuent de nous faire découvrir le spectre subtilement coloré au sein duquel s’étend le talent du quatuor. Japanese Money nous transporte dans les nuits reculées mais toujours éclairés d’une mégalopole technoïde japonaise que l’on souhaiterait visiter à la lumière d’un néon.

Sans nous laisser le temps de reposer un pied au sol ni reprendre notre souffle, l’envoûtante NYE fusionne et condense les atours de Xul Zolar. Cinq minutes dont la texture est aussi coruscante que les paroles débordent de spleen.

Le final w.a.r.n.i.n.g.s. est une composition harmonieuse évoquant un remix de Brian Ferry par Quiet Village. Pure incantation qui s’élève silencieusement et atteint sourdement nos entrailles, nous laissant sans voix, abasourdis et extatiques.

Les 4 Kölner ne sont jamais aussi doués que dans le mélange des genres, qu’ils assument sans ambiguïté ni hypocrisie mal venue. Fusionnant leurs guitares pop, la voix légèrement soul de Ronald Röttel et des claviers plus électroniques pour un résultat parfois entraînant, parfois planant, toujours hallucinant de maitrise. Fear Talk s’impose comme la bande originale parfaite pour les froides mais ensoleillées matinées printanières.

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