Découvrez Fel, le loveur bruxellois à la musique plurielle
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
15/04/2021

Découvrez Fel, le loveur bruxellois à la musique plurielle

| Photo : Charline Albert

Guitares criardes, poésie chanson et esthétique léchée : Fel a bien aiguisé ses armes pour son premier single Chocolat. Le Bruxellois, rêveur et tête en l’air, nous plonge avec ce premier titre dans son univers à la croisée des chemins entre rock, pop et chanson française – sans oublier un délicieux soupçon d’alternative. Un premier avant-goût de ce que ce multi-instrumentiste auteur-compositeur (le bonhomme fait tout) peut insuffler comme fraicheur à la scène belge actuelle. 

Pour Félicien Carnoy, formé à l’Institut des Arts de Diffusion à Louvain puis organisateur du festival louvaniste Open Jazz Festival, la musique a toujours été pour lui un art de chevet ; jamais bien loin. Après un confinement de fignolage, il se décide finalement à se saisir de sa verve créatrice pour dégainer ses propres compositions, influencées par une culture musicale tentaculaire : techno, jazz, folk. Tout y passe. Le résultat : une musique singulière, prête à stimuler tant vos âmes de rockeur·euses en quête de riffs baveux que vos passions pour les lignes fleur bleue. Fel est un sentimental et nous dévoile les troubles d’un amoureux en manque de sa douceur quotidienne, sous une couche de rock amer.

 

Alors que résonne un riff acidulé, les premières esquisses du timbre de Fel, couplé à son phrasé un tantinet crooner, nous ramènent à un certain esprit Feu! Chatterton – ce qui n’est pas pour nous déplaire. Mais à cette tradition chanson française se mêle une improbable fougue psyché-rock, à l’essence Tame Impala, qui se fait plus évocatrice que jamais sur le bridge instrumental. Une section marquante qui vient ponctuer le morceau d’un esprit moins calibré, symbolisant le lâcher-prise célébré par Fel. Parce que comme le dit l’adage : quand on aime, on ne lésine pas sur les guitares saturées.

Je regarde les avions
Sous un acacia
J’ai foutu de l’essence
J’vais pas dire que tu me manques

Le clip, véritable note d’intention du morceau, est signé Charline Albert, étudiante bruxelloise en photographie dont l’esthétique fait mouche. Semi-enterré au milieu des dunes sableuses de la côté belge, Fel personnifie avec un charisme maîtrisé la sensation d’amour à sens unique. Dans un cadre exprimant la solitude profonde, on l’aperçoit immergé dans une conversation illusoire. Déversant inlassablement ses lubies passionnelles à un téléphone posé non loin de lui, le voilà imperturbable dans sa quête de l’être aimé. Seulement voilà, au bout du fil : le néant. Un sentiment universel qui trouve ici une bande originale de circonstance, prouvant au passage les talents indéniables de songwriting du jeune romantique. Un univers déjà bien costaud, qu’il nous tarde de découvrir plus complètement sur la suite des sorties de Fel. Le rendez-vous est pris !


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