Déflagrations spatiales, atterrissages contrôlés et envolées lyriques avec Sagat
"
Auteur·ice : Matéo Vigné
03/05/2023

Déflagrations spatiales, atterrissages contrôlés et envolées lyriques avec Sagat

| © Michael Crabbe 
C’est quand on pense avoir tout écouté qu’en général on se prend les meilleures claques auditives. Et, sans blagues, c’est ce qui vient de se passer avec le premier album, Silver Lining, du producteur bruxellois Sagat, qu’on a pu écouter avant sa sortie le 4 mai sur le label vlek.

Comme une impression d’explorer une autre galaxie, d’apercevoir une dimension parallèle, voire de poser le pied sur une planète qui, encore jadis, n’avait jamais été explorée. Telle est la sensation que procurent les morceaux de Sagat à première écoute. Une immersion spatiale, puissante et extraordinaire. Loin des sempiternelles récurrences que l’on peut entendre dans la sphère électronique. Chaque (ré)écoute fait découvrir son flot de caractéristiques propres au style du producteur. Porté par ses influences bass music, Sagat nous dévoile une voie lactée de points de vue et de perspectives qui évoluent au fil des titres. Le morceau éponyme à l’album en est un bon exemple, Silver Lining vous prend, vous absorbe et vous recrache avec une interprétation de ce qu’est musique, de ce qu’est technique, de ce qu’est rythmique différente de celle que vous pouviez avoir avant d’avoir appuyé sur play.

Il y a quelque chose d’organique, d’élémentaire même si je puis dire, dans la musique de Sagat. Lui qui dévoue son art à la bass music, relativement attachée aux vibrations et aux grondements que peuvent faire résonner les basses sur le sol et sur votre organisme, il a su donner du corps à chacune de ses productions tantôt en les enracinant profondément dans la terre ou en les faisant décoller loin dans les airs. Si ce que je dis reste encore flou, écoutez les EP Satellite et Melting The Earth Onto The Body Without Organs en relisant ces quelques phrases. 

Silver lining sagat

Artwork: Klara Troost


Un peu plus tard dans l’EP que vous allez découvrir le 4 mai sur Vlek, on retrouve des tracks plus classiques dans le spectre de la bass music telles que l’envoûtante Chroma qui nous donnera une leçon de concordance d’instruments et fera taire tout sceptique de la musique assistée par ordinateur, Rest un peu plus dub et downtempo pour contrarier les obsédé·es du BPM, ou encore Such reprenant à la perfection les codes de l’ambient/expé/drone music.

« Silver Lining », en anglais c’est « le bon côté des choses ». Faites-vous l’interprétation que vous voulez de ce titrage, ou demandez-le lui. Ceci étant, dans ce premier album, plus que réussi, il y a à boire et à manger, mais surtout assez de tracks pour que vous puissiez un jour dire : « J’avais écouté à l’époque le premier album de Sagat, et ma préférée personne ne la connaît mais elle tabasse. »


@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@