Disorientations dévoile Memory Lanes, un album entre uniformité et brutalité
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Auteur·ice : Léa Formentel
06/02/2022

Disorientations dévoile Memory Lanes, un album entre uniformité et brutalité

Après la sortie de leur EP Close To Disappearing en 2020, le trio belge revient avec dix nouveaux morceaux teintés d’obscurité et de rudesse. Intitulé Memory Lanes et paru chez PIAS ce vendredi 4 février, l’album propose de la méditation bruyante et introspective et une certaine homogénéité.

Originaires de la ville d’Anvers en Belgique, les trois membres du groupe Disorientations délivrent enfin leur premier album Memory Lanes, paru chez PIAS ce vendredi 4 février. À travers ce tracklisting fourni (10 morceaux), Disorientations nous oriente sur un chemin sinueux mêlant noise, post-punk et musique bruitiste. C’est avec force qu’ils font leurs débuts avec Close To Disappearing, un EP de quatre titres, au début l’année 2020, qui nous plongeait alors plutôt dans l’univers sombre et amer de la darkwave. Le clip lynchien du titre éponyme promet d’être aussi dark que vos cauchemars. Réalisé par l’artiste visuel Achiel de Vlerk, il affiche une série de personnages qui disparaissent, le tout filmé en noir et blanc.

Un visage brut et convaincant

Le trio, formé en 2018, est une histoire d’amitié de longue date. Ils se produisaient déjà dans d’autres groupes de post-punk —Melting Time, Lagüna—avant de créer Disorientations, qui offre une atmosphère plus dure et plus punk. Disorentations adopte un processus d’écriture collaborative avec des influences des formations comme The Cure, The Soft Moon, Whispering Sons, Fontaines D.C, The Murder Capital. Ils puisent dans l’immense galaxie darkwave et 80’s tout en essayant de montrer un visage brut et convaincant du post punk. Pour ce faire, ils n’hésitent pas à plonger l’auditeur·ice dans un décor mélancolique, de perte et de deuil. Memory Lanes est fait pour confronter l’auditeur·ice à des moments de désespoir.

Dès la première chanson, Disorientations fait son entrée avec ardeur, on pense immédiatement à A Place To Bury Stranger et ses intros mettant en scène ses guitares hurlantes. Wandering (traduisez : errer) pose le décor en scandant des mots tels que « dead inside » (mort à l’intérieur). Pas de quoi passer ça à votre mariage, on en convient (quoique, vous faites bien ce qui vous plaît en réalité). S’ensuivent les autres morceaux tels que Words, plus punchy cette fois. La batterie nous emmène alors danser, tandis que le riff de guitare s’entremêle au rythme de la batterie accordant un effet envoûtant, on pourrait même parler d’incantation, si on reste dans le thème spooky. Watching you go et Allied, quant à eux, sont les deux singles qui se démarquent. L’un offre instantanément un élan tonique au morceau, porté par la batterie et la voix du leader Niels Elsermans apparaît comme une plainte. L’autre —notre petit préféré— affiche un motif à la guitare simple et efficace. On est très vite pris au jeu avec ses notes répétées et son air nonchalant, Disorientations signe ici un excellent extrait.

 

Enfin, vient Head : sombre et dur, il fournit un autre registre quant à la voix, qu’on retrouverait plus dans un groupe de punk par exemple, le tout bien sûr toujours avec cette teinte dark propre au groupe. Zinfandel clôture la liste des dix pistes de Memory Lanes par 4 minutes vindicatives, pleines de rage et ponctuées de cris. Tout pour le dernier morceau, un peu comme une délivrance. Le seul bémol de ce disque serait sans doute sa trop grande uniformité. Néanmoins, quelques excellents morceaux se démarquent et réussissent à transcrire toute la douleur des thèmes du deuil.


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