Faces On TV nous livre la dose d’amour qu’on attendait en ce début d’automne
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Auteur·ice : Joséphine Petit
03/10/2020

Faces On TV nous livre la dose d’amour qu’on attendait en ce début d’automne

Oublier la pluie automnale ou bien la célébrer. Faces On TV revient avec Keep Me Close, un EP débordant de groove et d’amour pour lutter contre la chute des températures. Vrai melting-pot de différentes époques, on navigue des sixties psychédéliques à la slap bass venue tout droit des eighties, en passant par des boîtes à rythmes des nineties, le tout enveloppé dans une production contemporaine soignée. Ce nouveau disque aux mille influences nous livre cinq titres composés en solitaire sur la route par le génial multi-instrumentiste Jasper Maekelberg, touche-à-tout dans la scène indie belge actuelle.

Si Night Funeral, premier album dévoilé en 2018, abordait déjà le thème de l’amour mais sous le versant triste du sentiment, Jasper Maekelberg s’y livre aujourd’hui sans appréhension et s’y abandonne tout entier dans ce nouvel EP subtilement nommé Keep Me Close. En choisissant l’amour comme fil conducteur, l’artiste nous offre un numéro d’équilibriste parfait entre émotions contraires. Pas une once de tristesse ne se ressent à l’écoute des cinq morceaux, et l’on se surprend à nager paisiblement dans un océan de sérénité au son des mélodies et synthés rétro.

L’EP s’ouvre magistralement sur Womba, titre découvert en novembre 2019 et qui avait déjà bien rythmé notre hiver. Percussions, guitares, slap bass, et chœurs féminins s’entremêlent au texte et fusent dans tous les sens pour nous offrir un morceau qui donne follement envie de bouger. L’ivresse du morceau est si contagieuse que l’on vous met au défi de ne pas esquisser quelques pas de danse en pleine rue à l’écoute de ce titre. Le clip au ton vintage reste lui aussi addictif depuis sa sortie. En ces temps où la distance physique est la norme, il est difficile de résister à l’envie d’enfiler une tenue à paillettes pour filer danser sur la piste sous les lumières des projecteurs.

Keep Me Close et Time After Time calment le jeu en nous invitant à la contemplation du temps qui s’étire. La guitare à l’ouverture de ce dernier glisse sur nous comme un rayon de soleil guidé jusqu’à nos oreilles par la voix de Jasper Maekelberg. « Je voulais vraiment créer l’impression de rouler les cheveux au vent, vers le coucher du soleil à Key West en Floride », en dit Jasper. C’est doux, c’est beau, on remercie la présence de cuivres, et on appuie discrètement sur repeat. Le titre éponyme Keep Me Close envoute quant à lui par ses chœurs et sa finesse qui illustrent le sujet. Le morceau évoque avec justesse la perception d’une image améliorée que l’on peut donner de soi à travers les défauts que l’on choisit de cacher aux yeux des autres. Inspiré par un cliché du photographe Stephan Vanfleteren, l’exercice est plus que réussi et l’on ne peut qu’encourager l’artiste à se lancer d’autres défis du genre.

La grande découverte de ce disque reste What Love Means (Show Me), seul titre qui n’avait pas encore été dévoilé ces derniers mois. Le résultat se révèle à la hauteur de l’impatience, et ce petit balancement dans le rythme nous rentre vite sous la peau. Le groove répond toujours présent tandis que la rondeur des chœurs et des arrangements éclaire et lustre le morceau. Dans le même esprit, Loser s’offre à nous comme un bonbon de pop nostalgique tout droit sorti d’un bocal vintage dans lequel on voudrait replonger la main après chaque écoute.

Vous l’aurez compris, Keep Me Close est un EP à grand risque d’addiction. Capable de vous envelopper dans une couverture de douceur enivrante comme de vous donner l’envie de sortir danser sous la pluie tiède, on ne pouvait pas rêver meilleur remède à la mélancolie automnale.


AGENDA :

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