Rencontre avec Fakear : L’interview dans les clous…ou presque
"
Auteur·ice : Alexis Jama-Bieri
06/11/2014

Rencontre avec Fakear : L’interview dans les clous…ou presque

Jeudi 2 octobre 2014, 17h00, Festival Elektricity, Reims, France. Après quelques minutes d’attente, Fakear nous rejoint. Accueil décontracté. L’interview se déroule en extérieur à la Cartonnerie. Le soleil serait presque estival. Rapidement, nous engageons la conversation.

LVP : Fakear c’est une contraction de Fake et ear ?

Fakear : Oui, c’était l’idée à l’origine, et puis ce qui est amusant c’est que la sonorité du nom rappelle l’orient. A la base mon nom signifiait « fake » « ear » car je venais du rock et je m’étais mis à faire de la musique sur ordinateur. C’était virtuel. Je faisais de la fausse musique avec ma fausse oreille.

LVP : Comment tu définirais ton univers ?

Fakear : C’est une fusion entre plusieurs choses que j’ai pu écouter quand j’étais gosse et après. C’est donc une fusion entre quelque chose de très pop dans la structure , quelque chose de très hip hop dans les rythmes et dans le fait de découper les samples, et quelque chose de très world dans la nature du son. Et puis, il y a de l’électro. Mais le fil conducteur est le sample exotique qui vient d’un autre continent.

LVP : Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique au départ ?

Fakear : Ce sont les Pink Floyd qui m’ont réellement donné envie de faire de la musique parce qu’ils étaient les premiers à utiliser des synthés. Quand j’ai commencé à les découvrir j’ai alors compris qu’avec les sons synthétiques on pouvait tout produire soi-même sur ordinateur. C’est comme ça que je me suis dit que j’allais me mettre à la composition.

LVP : Quel est le premier morceau que tu as composé et qui n’a jamais été publié ?

Fakear : J’ai composé mon premier morceau à 16 ans suite à une rupture amoureuse. C’était un morceau à la guitare/voix dans l’esprit de ce que faisait jadis Noir Désir. Ce morceau n’a jamais été publié, mais je l’ai joué pour le prix Adami/Deezer que j’ai eu l’année dernière. On m’avait en effet demandé, lors de sa remise, de me mettre dans une salle, de choisir un instrument et de jouer quelque chose. J’ai alors joué ce morceau là car il s’agit de mon seul morceau dont je me souviens instantanément des paroles.

fakear2

LVP : Qu’est-ce qui te plait particulièrement dans les sons que tu utilises aujourd’hui ?

Fakear : Ce que j’essaie d’utiliser au maximum ce sont les samples de sons organiques de vrais instruments de musique ou de choses qui existent déjà. J’essaie de les réagencer avec les techniques de la musique électronique pour les rendre vivants en recréant autre chose, ce qui n’est pas possible avec les simples instruments de musique.

LVP : Comment les réagences-tu ?

Fakear : Au départ je vais créer une ligne mélodique au synthé, puis je vais chercher quels sons pourraient convenir pour cette ligne mélodique. Je vais par ailleurs créer le son de rythme de base avec une boite à rythme préenregistrée. Ensuite je vais supprimer tous ces sons de canevas pour enregistrer directement tous les sons du morceau final.

LVP : Tu retravailles beaucoup tes morceaux pour le live ?

Fakear : En live, je joue au final des morceaux qui sont très neufs. Par exemple, la moitié des morceaux que je joue ce soir n’est pas encore sortie. Je vais notamment jouer un morceau que j’ai terminé il y a tout juste une semaine. Comme je joue des morceaux récents, je n’ai donc pas le temps de retravailler les structures, mais j’essaie, au moment des balances, de retravailler la spatialisation du son.

LVP : A quoi penses-tu lorsque tu montes sur scène ?

Fakear : C’est comme entrer sur le ring lors d’un combat de boxe : j’essaie de faire le vide.

 

 

Fakear sera en live à Lille le 14 novembre pour la soirée EMBRACE en partenariat avec la Cave aux Poètes.

 

 

 

Tags:
@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@