A l’approche du printemps, Coco Bans irradie l’Humanité d’ondes positives. Son premier EP, Fantasy & Parables, déverse une pop solaire aux accents folk enveloppant de chaleur nos âmes encore engourdies par l’hiver. Sa promesse : « explorer nos mondes intérieurs et fantasmagoriques, et les histoires que l’on se raconte pour survivre ». Alors, qui se cache derrière ce blase si exotique ? Quelle est son ode ?
Allyson Ezell fleurit sous le même drapeau que ses pères spirituels ; Bon Iver, Cat Power, voisine d’Arcade Fire, cousine de The XX ou encore de London Grammar. Fille de l’Iowa, l’artiste s’envole, il y a de cela treize ans, et bâtit sa carrière sur le plancher français. Tout d’abord dans la mode, elle quitte le milieu pour tailler son propre uniforme, Coco Bans. Un dressing déjà bien rempli de collaborations, Lil Wayne, Julian Perretta, Fakear et autres couturiers du genre, elle enflamme le catwalk du festival parisien, le MaMA, en 2018. Trêve de métaphores costumières, découvrons sans plus attendre les six histoires fantastiques et paraboles de notre rayon de soleil de ce début d’année.
Fighting Feathers introduit symboliquement l’effort et installe d’ores et déjà le climat. Aérien, épuré. Une page se tourne, quelque chose de lumineux semble s’inscrire sur la suivante. La voix de Coco Bans résonne. Un cri de guerre angélique s’étoffera progressivement jusqu’à atteindre ce point de non retour. Accompagné d’une production minimaliste, néanmoins subtile, il se fait guide et célèbre la force de la volonté. Une guitare en toile de fond, couplée d’une batterie éthérée, dévoile cette énergie faussement latente. Loin d’être soporifique, Fighting Feathers convie les amoureux du slow motion. Délicate mélodie repoussant les murs. Les yeux clos, elle perce l’obscurité. Un hymne à l’allégresse. Une bouffé d’air frais.
Il ne s’agirait pas de procrastiner. Make It Up, ou la perle pop de l’EP, révèle une puissance contagieuse. En préambule, un choeur venu d’on ne sait quelle ethnie parfait le morceau, esquissant son essence folk. Cet écho lointain émerge de temps à autre et nous porte dans un voyage à travers les grands espaces. Balade en forêt, coincé dans le RER A, ou lors d’un rassemblement tuning en Alsace (cf le clip), suit un refrain voué à être chanté à gorge déployée, partout, la journée durant ! Avec ce deuxième ouvrage, Coco Bans marque véritablement sa signature, ornée de rythmes vigoureux, de textes salvateurs, d’un sens indéniable du tube.
Les poils se dressent, une atmosphère plus grave nous arrête. Depuis les premières notes de l’EP, la largeur de l’espace sonore domine, mais à cet instant, la reverb atteint son paroxysme. A la fois, elle nous isole dans un lieu très restreint… Something’s Gotta Give, entonné d’une voix chevrotante, ne peut nier l’effet Florence Welch. En exile aux confins d’une autre dimension, un élan plus électro-pop brise la glace, nous offrant un paysage éblouissant. Le son se perd. Nous n’étions pas prêts.
Interlude : Fantasy & Parables prolonge tendrement le songe, rafraîchit l’oreille bouleversée par tant d’émotions.
« If I’m ever every gonna get me out the lion’s den, I guess it’s gonna take a miracle. »
Sans transition aucune, Miracle se pare de sonorités trap. Les corps sauvagement habités ondulent pour dissoudre les tracas quotidiens. Plus urgent, plus urbain, ce titre révèle la face B de Coco Bans.
L’ultime refrain retentit. Hell Yeah libère les bad guys tapis en nous. Le sourire accroché aux lèvres, nous osons hurler cette efficace et délicieuse leitmotiv, propice à rompre l’hypocrisie. La boucle est bouclée lorsque ce feu d’artifice finit d’imprimer ces innombrables couleurs dans le ciel Coco Bans, devenu notre. Le sillon des joues creusé de bonheur. Tel un shoot de vitamine D.
Pour se laisser contaminer par la flamme de Coco Bans, retrouvons-la le 9 mars au Zénith (Paris) et le 6 avril au Festival Chorus (Boulogne-Billancourt).
Don’t Die Curious. Un son, un choix, une doctrine.