Grouplove n’est pas, contrairement à ce que son nom laisse penser, un gang de hippies à chemises à fleurs, mais l’un des nombreux groupes apparus sur la scène indie rock américaine à la fin des années 2000. Et même s’ils connaissent un succès relativement confidentiel en France et en Belgique, contrairement à des formations comme Passion Pit ou Foster The People apparus à la même époque, ils ont tout de même à leur actif depuis 2009 un EP éponyme et deux excellents albums: Never Trust A Happy Song et Spreading Rumours sur lesquels on retrouvait des tubes comme Tongues Tied ou I’m With You.
Le groupe revient aujourd’hui avec son troisième album Big Mess au titre plutôt évocateur: mais l’album est-il le gros bordel annoncé ?
“We’re back in business” vient nous dire le premier titre de l’album Welcome To Your Life, comme pour nous prévenir de ce qui nous attend. Et effectivement dès les premières secondes on reconnait le son Grouplove, cette pop-indé énergique où se mélangent les voix d’Hannah Hooper et de Christian Zucconi. Pas de grande révolution dans ce titre efficace qui a été choisi comme premier single de l’album, pourtant, de jolies surprises, l’album en regorge et laisse pointer une évolution intéressante du groupe.
En effet, même si Grouplove propose toujours des morceaux qui le représentent bien avec le futur hit Do you Love Someone à l’efficacité incontestable, Don’t Stop Making It Happen ou encore Standing In The Sun, le groupe explore d’autres inspirations avec par exemple l’excellent Good Morning qui fait parfois musicalement penser aux New Yorkais de Matt & Kim, ou encore la très puissante Cannonball avec sa grosse batterie et son phrasé presque rappé ainsi que la très punk rock 90’s Traumatized.
Ce qu’on n’avait pas imaginé par contre c’était de voir transparaitre une jolie mélancolie s’exprimer sur les titres Enlighten Me ou Hollywood, à travers lesquelles on peut apercevoir un futur différent pour Grouplove, bien loin de l’indie-rock énergique dans laquelle on voudrait les caser.
On est donc une nouvelle fois face à un très bon album du groupe californien, parfois peu surprenant (mais peut-on leur reprocher d’avoir un style, surtout quand il est bon ?), Big Mess est un joyeux bordel musical qui laisse entrevoir de belles promesses pour l’avenir du groupe, avec des chansons plus profondes et plus marquantes qui ouvrent une porte vers un style différent qui pourra étonner les fans de la première heure.
Si vous connaissiez déjà Grouplove, l’album vous comblera, si il vous est inconnu, laissez-vous tenter et prenez un billet pour ce voyage à 11 escales qui en vaut clairement la peine.
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.