Guitares saturées et têtes chaloupées : le soir où Blondshell a enflammé le Botanique
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Auteur·ice : Hugo Payen
26/05/2023

Guitares saturées et têtes chaloupées : le soir où Blondshell a enflammé le Botanique

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Depuis la sortie de ses remarqués Olympus et Kiss City fin d’année passée, Blondshell ne cesse de chambouler la scène indie-rock américaine. Avec un premier album éponyme aussi brillant que bouleversant, Sabrina Teitelbaum fait chavirer les cœurs d’une génération entière en quête de sens, de réponses et d’un peu de lumière. Les cœurs d’une génération qui ne désire qu’une seule chose  : se faire (enfin) entendre. Ce soir, c’est tout le Botanique qui a chaviré.

Pour vous donner un peu de contexte, la dernière fois qu’on a voulu assister à un concert sold-out au Witloof Bar, il s’agissait de London Grammar. Pas besoin de vous faire un dessin donc : on en pleure encore un peu la nuit en y repensant. Bien décidés à ne pas reproduire deux fois la même erreur, c’est tout naturellement que notre cœur et que nos oreilles passionnées nous ont guidés vers la nouvelle légende du genre qu’est Blondshell.

Alors que les rues bruxelloises chantaient, dansaient et résonnaient à l’unisson en ce week-end de Pride, c’est un autre type d’effervescence qui commençait à grimper entre les colonnes du Witloof Bar en ce samedi soir réconfortant et festif.

Et si l’on s’attendait à avoir bien chaud ce soir-là, on peut dire qu’on avait vu juste. Non pas à cause de l’exiguïté de cette salle presque mythique de la capitale emplie d’aficionados venus se déhancher sur ces morceaux exaltants, mais bien grâce à l’énergie solaire de l’artiste californienne.

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Il est passé 20h maintenant. Alors que le public venu en masse semble trépigner d’impatience quant à la venue de celle qui, il y a encore un an, n’imaginait pas traverser l’Europe avec ses ami·e·s et musicien·nes pour nous chanter sa jeunesse trépidante, les lumières s’éteignent brusquement.

Sous les applaudissements, Sabrina Teitelbaum s’avance vers nous. Un accord de guitare bien gras sur fond de batterie assourdissante nous arrive dans les oreilles. Nous sommes bel et bien au bon endroit. Sans surprise, les riffs de Veronica Mars ouvrent le bal. Trois premières minutes hautes en couleurs qui donnent le ton. La salle s’agite. Le pari est déjà gagné pour Sabrina et ses compagnons de route. Bruxelles semble comblée.

S’ensuit alors près d’une heure de concert, durant laquelle nous aurons droit à autant d’intimité que de tumulte, à autant de noirceur que de lumière.

« Celle-ci, elle est pour toutes les personnes enragées qui ont des choses à dire. »

À travers les titres issus de ce premier album éponyme, Blondshell nous emmène avec elle dans sa jeunesse tempétueuse où se mélangent addictions en tous genres, relations toxiques et premières expériences. Sabrina nous parle ainsi sans détour de ce que veut dire avoir vingt ans aujourd’hui, sur les profonds questionnements que ça implique et sur les obstacles que ça pousse à franchir.

Une brutalité dans le texte qui ne fait que s’embellir sur scène grâce au talent d’interprétation de l’artiste américaine. Bouger autant sur une si petite scène n’est pas donné à tout le monde, et pourtant. Impossible de ne pas se laisser porter par l’atmosphère bien rock’n roll qui accompagne ses histoires de jeunesse.

Entre les classiques Olympus, Salad, Kiss City, Joiner ou encore Sepsis, c’est l’entièreté de l’album qu’on a eu la chance d’avoir et de voir ce soir. Mais le plaisir ne s’arrête évidemment pas là. Avec un album long de neuf titres et une reprise du fameux Disappointment de The Cramberries, Sabrina avait prévu le coup en nous ramenant quelques morceaux inédits. On va pas vous mentir. c’est du lourd. Comme l’entièreté de notre soirée en fin de compte.

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

En plus de la palme du meilleur merchandising (auquel la rédaction n’aura pas pu résister), c’est une bonne petite claque musicale que Sabrina Teitelbaum, aka Blondshell, nous a mis ce soir en venant nous présenter son premier album.

Pendant plus d’une heure, Blondshell a fait trembler Le Botanique et s’est indéniablement imposée comme étant la future icône du genre. Ce soir, on aura eu la chance d’assister au concert d’une autre grande artiste entre les colonnes d’un Witloof Bar rempli à ras bord. Ce soir, Blondshell est venue nous raconter ses histoires et se faire entendre, tant bien que mal. Puis, pas de panique si vous avez raté ça. Quelque chose nous dit qu’elle n’est pas prête de s’arrêter là.


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