Ses deux premiers EP ont contribué à faire d’elle l’une des révélations de la nouvelle scène techno qui agite l’Hexagone depuis quelques années. Aujourd’hui, Irène Drésel dévoile Hyper Cristal, un premier album qui brille à la fois par sa richesse et par sa solidité.
Elle pratique à merveille l’art du contre-pied. Dans ce monde de la musique électronique où il est de bon ton de briller par sa nonchalance ou au contraire par un sérieux qui confine parfois à l’austérité, Irène Drésel a choisi une posture tout à fait différente. Imprégnée par les références esthétiques propres aux arts visuels, la jeune productrice a fait de sa musique une expérience en plusieurs dimensions qui se voit et se ressent autant qu’elle ne s’écoute, un véritable voyage floral et rythmé qui se vit aussi bien en live qu’avec un casque sur la tête.
Pour elle, tout est pourtant allé très vite. Là où certains artistes tâtonnent et peinent à se construire une identité singulière et convaincante, il n’aura fallu à Irène Drésel que deux formats courts et une poignée de lives fracassants pour installer durablement sa musique dans les oreilles des amateurs de techno. L’aboutissement de cette courte et fertile période d’incubation, c’est Hyper Cristal, un premier album qui devrait ravir les amateurs de gros son comme les tympans plus sensibles.
Le disque est à l’image de ce que son titre laisse suggérer. À la manière d’un prisme inversé, Hyper Cristal concentre différentes influences comme autant de sources de lumière pour en tirer cette musique hypnotique et envoûtante dont l’identité transparaît en filigrane. Chacune des 14 facettes qui le composent brille de cet éclat si particulier, issu de l’alliance du feu et de la glace, de la fusion entre références sensuelles et techno implacable, froide comme l’acier.
Hyper Cristal repose sur cette délicieuse ambivalence qui consiste à brusquer l’oreille puis à la flatter, à la caresser puis à l’envahir, et à répéter ce processus jusqu’à anéantir toute velléité de résistance : à mi-chemin entre la transe et la prière, le premier album d’Irène Drésel est de ces disques qui emportent tout sur leur passage et auxquels il est absolument inutile de vouloir tenir tête. Du déjà classique Chambre 2 à l’intense Rajadamnern, Hyper Cristal est remarquable de cohérence et s’offre même quelques moments forts, comme sur la géniale Victoire ou sur la troublante Myrthe.
Mystique et irrésistible, le premier album d’Irène Drésel est un disque sophistiqué, une épopée musicale qui fait la part belle à une techno brillante et détonnante. Pour poursuivre l’expérience, on vous donne rendez-vous le 23 avril prochain à la Gaîté Lyrique pour la release party d’Hyper Cristal.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.