Qui va piano va sano. En plus d’être un sacré dicton, c’est aussi une soirée hors du temps que propose chaque année le label microqlima. Un piano, un micro, une église, et une ribambelle d’artistes talentueux, pour autant d’instants uniques. À l’église Saint-Eustache, nous avons à nouveau rencontré la scène pop avant-gardiste, pour une interview en 88 touches. Au milieu de ces artistes coloré·e·s, Yael Naim détonna avec son premier français depuis des années.
Quelle est la première chanson que tu as apprise au piano ? Tu avais quel âge ?
YN : J’ai commencé dès l’âge de neuf ans avec Mozart et Bach. Je voulais devenir une compositrice classique, et le fait qu’il y ait si peu de femmes me révoltait… Ma première chanson fut Let It Be, une chanson qui m’obsédait tant que je l’ai jouée en boucle pendant un an.
https://www.youtube.com/watch?v=1LMSOfs10mA
Quelle est ta relation avec le piano ? T’en sers-tu pour composer ?
YN : J’ai une relation fusionnelle avec mon piano. C’est une extension de moi-même. Je compose avec lui la plupart du temps, et la partie de piano, la mélodie et les paroles arrivent toutes à l’unisson.
Un live piano-voix, ça représente quoi pour toi ? Une contrainte ou une opportunité ?
FC : J’ai toujours rêvé de faire une tournée en piano-voix, ce que j’étais d’ailleurs supposée faire avec Night Songs avant que le Covid s’en mêle. Cela représente la liberté totale. Je peux improviser, laisser la chanson s’ouvrir sur l’humeur que je veux, faire de longues outros et être attentive aux sentiments qu’elles créent sur les gens. C’est un face-à-face avec le public où je sens que je peux voler, plus que dans n’importe quelle autre forme où je suis plus dans le contrôle, plus limitée face à l’improvisation.
Plutôt Moog, Mellotron ou piano à queue ?
YN : Les trois ! Je ne peux choisir entre plusieurs bonnes options.
Selon toi, quelle est la plus belle chanson / composition au piano de tous les temps ?
YN : Suspirium de Thom Yorke, ou Blue de Joni Mitchell.
Petit, je pensais que Daniel Balavoine était une femme. C’était d’ailleurs ma chanteuse préférée.
