Juniore nous ouvre les portes de son manoir : Ouh là là
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Auteur·ice : Valentin Debernard
07/03/2017

Juniore nous ouvre les portes de son manoir : Ouh là là

Juniore, la bande de filles menée par la Parisienne Anna Jean, vient de sortir son premier album sur le label Le Phonographe. Épaulé par Samy Osta (La Femme, Feu! Chatterton ou Rover) à la production, le groupe pointait le bout de sa frange en 2013 avec le single Christine, sorti chez Entreprise. On découvrait alors une pop à la croisée de la surf music et des chansons yéyés des 60’s. Après un second single, La fin du monde, et l’EP Marabout, qui n’ont fait qu’affirmer le potentiel et le style de Juniore, c’est au tour de Ouh là là de ronronner sur nos platines. Il se sera donc fait attendre, cet album, mais Juniore n’a pas fait les choses à moitié et nous dévoile quatorze morceaux tous inédits.

Ouh là là, le premier titre éponyme de l’album, de par l’ambiance « live » qui en émane, est une vraie invitation à aller voir Juniore en concert. Quelques dates sont prévues, comme celles du Botanique le 29 mars à Bruxelles, ou de La Maroquinerie le 13 juin à Paris. Ouh là là baigne dans une atmosphère de manoir et de vieux film d’horreur, dans laquelle Anna Jean déverse son spleen. Presque toutes les chansons abordent le thème si universel de l’amour, que ce soit avec l’urgence de Panique, premier single qui nous annonçait la sortie de l’album, ou avec la douceur folle de Le Cannibale, ballade yéyé parlant d’un amour ne pouvant être comblé que d’une manière charnelle. Ce dernier est peut-être le morceau qui démontre le plus l’admiration et l’inspiration assumée de Anna Jean pour Françoise Hardy. Jacques Dutronc non plus n’est pas très loin, avec le drôle En Retard, dont le chant est assuré par l’actrice, mannequin et chanteuse Jo de la Baume. Ouh là là comporte non seulement de très bonnes ballades, comme en témoignent Ça Balance et Le Cannibale, mais aussi des morceaux plus mouvementés qui sont tout aussi bons. Ainsi Extralucide déboule avec un gros (et gras) riff de guitare saturée en introduction, façon You and I des Arctic Monkeys. Tout (Sinon rien) est également un de ceux qui dynamisent l’album, et qui sont sublimés par les mixs du talentueux Samy Osta. Le producteur a également réalisé le clip de Difficile, qui déroule les paroles et la musique sous forme d’onomatopées sur des t-shirts.

En écoutant Difficile ou L’Accident, on prend conscience d’une des marques de fabrique de Juniore, qui consiste à jouer les mélodies rythmées de la basse et de la guitare de manières parfaitement identiques. On aurait pu craindre que Ouh là là ne soit qu’une série de chansons plus ou moins similaires et fondées sur ce principe, mais c’est avec enthousiasme que l’on découvre que le groupe a su varier les bases de ses morceaux, et ne pas tourner en rond.

Des textes malins qui accompagnent une pop 60’s sucrée et variée, du rythme et de la douceur, du cynisme et de l’amour… OH ! OUI ! OUH LÀ LÀ !

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