Avec son quatrième album, Kindly Now, le discret Keaton Henson impose sa patte de velours dans le paysage musical. Trois jours après la sortie de ce nouvel opus, on ne se lasse pas. Résultat : on partage cette pépite qui ravira tendres ou rêveurs (ou les deux). Peau de bête sous les pieds, posés au coin du feu, on imagine déjà bien les mélancoliques soirées d’automne qu’annonce ce recueil de douze nouveaux titres : une véritable plongée dans l’émotion de l’artiste.
Illustrateur de formation, Keaton Henson a offert ses coups de pinceaux à plusieurs groupes avant de poser sa propre voix sur des disques. Il s’enregistre sobrement dans son appartement, refusant d’abord de partager ses désirs musicaux. De l’eau a coulé sous les ponts. Ce poète a fait de la tristesse son cheval de bataille et n’en est plus à son coup d’essai.
Pour cause, encouragé par l’un de ses amis, convaincu du talent de l’artiste, il diffuse son premier album, Dear… en 2010. Succès incontestable pour le titre You don’t know how lucky you are, qui se verra dans la foulée illustré d’un clip sobre mais criant d’émotion.
Vient ensuite Birthdays (2013), second album de l’auteur compositeur, qui s’avoue fan de Jeff Buckley, confirmant sa perpétuelle tristesse. Keaton Henson ne refoule pas sa personnalité tout en retenue : rares sont ses apparitions en live, privilégiant les studios aux grandes scènes. 5 years, troisième album de l’interprète sort deux ans plus tard.
Jamais trois sans quatre. Keaton Henson a accouché vendredi d’un quatrième opus : Kindly Now. Voguant au travers de ce dernier, on retrouve les ingrédients qui ont fait qu’on a apprécié les précédents : une grosse dose de tristesse, un soupçon de mélancolie, une voix éraillée et des paroles qui résonnent encore dans la tête après écoute. Le single Alright, qui circulait sur la toile avait permis à l’artiste d’annoncer la couleur depuis sa diffusion en juillet dernier.
Mention spéciale à l’intense Polyhymnia, l’entêtant Comfortable love, le bouleversant How could I have known ainsi que l’innatendu Holy lover. A écouter d’une traite mais seulement pour les plus solides car entre mélancolie et morosité, il n’y a qu’un pas !
Doux rêveur à l’accent ravageur. Se laisse vibrer tant sur des rythmes endiablés que sur des mélodies mélancoliques, et en français, s’il-vous-plaît.