Little Dragon: High As Fuck.
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Auteur·ice : Charles Gallet
23/04/2017

Little Dragon: High As Fuck.

Il y a deux types de groupes qui existent : ceux qui suivent la mode et ceux qui la crééent. Little Dragon fait partie de la seconde catégorie. Si leur premier album date de 2007, cela fait plus de 20 ans que les Suédois trainent leur bosse dans le monde musical et sont les précurseurs d’un genre devenu depuis une norme dans l’industrie musicale : la synthpop. Mis en lumière avec leur troisième album, le sublime Ritual Union (2011), puis adoubé par la critique et l’industrie musicale avec l’excellent Nabuma Rubberband nommé aux grammys en 2014, Little Dragon revient cette année avec cinquième album Season High .

Selon Yukimi Nagono, Season High fut un album compliqué à réaliser, une “lutte” entre les différents membres si l’on se fie à ses propos. Ce n’est pourtant pas ce sentiment de difficulté qui nous frappe à l’écoute de l’album mais bien l’inverse. Tout semble facile, limpide et évident dans la musique du quatuor de Göteborg. Après quatre albums et alors qu’on pensait finalement connaitre leur recette, c’est la surprise qui nous gagne avec Celebrate, première chanson du disque, aux beats incroyablement 80’s accompagnés d’une guitare que n’aurait pas renié Prince. Vient ensuite la très plannante High, qui porte définitivement bien son nom, et nous emmène dans des textures ouateuses et rêveuses. On enchaine ensuite sur deux chansons, The Pop Life et Sweet qui semblent être à la fois des tubes évidents et surtout, la quintessence du son d’un groupe au sommet de son art. La musique de Little Dragon agit comme un bonbon explosant dans la bouche et révélant ses mille saveurs. Cette sensation de sucreries musicales, révélant différents ambiances et textures, se poursuit avec l’excellente Push et la plus lente Strobe Light, la très sensuelle Don’t Cry ou la mid-tempo Should I.
Mais s’ils sont connus pour cette facilité à enquiller les tubes pop, il ne faut pas oublier qu’ils ont aussi la capacité de créer des ambiances plus longues, plus romantiques, qui laissent le temps à leurs chansons de se dévoiler, de se découvrir. C’est ici le cas avec la très réussie Butterflies, placée au milieu de l’album et agissant comme une respiration afin d’éviter toute overdose pop.
Et si l’album joue sur différentes ambiances, ce qui les relie entre elles, c’est la voix incroyable de Yukimi Nagono, qui s’adapte aux textures pour dévoiler une palette vocale assez folle : tantôt frontale, tantôt susurrante, parfois en retrait, la voix de la suédoise ne semble avoir comme limite que celles que lui impose sa propriétaire.

Avec Season High, Little Dragon continue à tracer le sillon d’une musique directe, jouissive, sucrée et absolument évidente. Si la musique des suédois était une drogue, elle ferait surement des ravages, tant celle-ci se révèle addictive. Une drogue qui rend heureux, qui fait danser, qui donne la pèche tout en étant légale. Que demander de plus ?

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