Il semblerait qu’en 2016, Toulouse ait décidé de briller sur la scène musicale indé française. Plus que la ville, c’est un peu une mafia familiale qui a décidé de prendre possession de nos oreilles. Alors que Las Aves détruit tout sur son passage à coup de concerts ravageurs, que Ryder The Eagle a débarqué sur sa moto avec un premier titre de crooner/rocker hyper romantique, c’est aujourd’hui Norma qui dévoile avec son premier ep Badlands.
Attendu depuis juin, l’album avait été teasé via un premier titre sur le harcèlement de rue, Girl In The City, ôde au girl power enregistrée de manière analogique et mixée dans une église. L’EP Badlands continue sur cette lancée et nous offre un son rock aux influences furieusement 70’s. A l’heure du tout numérique, il fait souffler un véritable vend de fraicheur sur une scène rock française parfois un peu trop balisée.
Le premier titre de Badlands est ce même Girl In The City, blues/rock intense, aux paroles crues, porté par la voix sensuelle de Norma: la chanson nous rappelle par moment le Californien Hanni El Khatib dans ce qu’il a de meilleur. Brute, sincère et sans fioriture, la musique de la Toulousaine nous ramène à ce que le rock a de plus pur.
On enchaîne avec le second single Lost And Found, chanson un peu plus douce à la reverb fabuleuse, portée par un solo de guitare complètement dingue qui nous évoque les meilleurs solo de The Strokes. Notre voyage se poursuit, et avec Work Till U Get It, on repasse sur un style plus rageur, guitares en avant. Les influences 70’s se font plus présentes et la chanson développe un sens de l’épique assez fou : caractéristiques d’ailleurs toujours de mise sur l’excellente Badlands qui donne son titre à l’EP. Le sens du rythme de la jeune femme est bien aiguisé et donne une véritable puissance à ses jolies compositions. Le mini album se termine avec la très aérienne et rêveuse Oh Lord.
En cinq titres et une petit vingtaine de minutes, la belle Norma nous ouvre donc les portes de son univers, parfois rêveur, parfois énervé, mais toujours brut et maitrisé. La guitare en avant et la voix toujours bien posée, qui peut se faire charmeuse comme rageuse.
Sans cynisme et sans se cacher derrière une posture qui pourrait sonner de trop, la jeune femme nous offre un beau revival rock bien loin des carcans habituels. On est sous le charme et on attend la suite avec impatience
Futur maître du monde en formation.
En attendant, chevalier servant de la pop francophone.