On a écouté le vinyle de Fastbreak, le nouvel EP de JAKOMO
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
28/10/2020

On a écouté le vinyle de Fastbreak, le nouvel EP de JAKOMO

JAKOMO est de retour avec un tout nouveau projet : Fastbreak. Le quartet bruxellois nous avait déjà conquis sur Luna Park, sorti durant l’été. Julien (chant, guitare), Wout (guitare), Jef (basse), Marvin (batterie) ont affiné leur rock suave et nous ont préparé un EP qui s’écoute attentivement, avec toute la concentration qu’il mérite. Leur release party qui devait avoir lieu au VK a été annulée, donc on vous propose une analyse dans les meilleures conditions sanitaires : une écoute intime du vinyle à la maison. 

On s’arme du vinyle : pochette réalisée par Wout Vermijs dont les dessins décalés accompagnent le groupe. À l’intérieur, on peut trouver un disque d’un orange qui réchauffe les esprits. On allume l’ampli, la platine, et on s’assure d’avoir une bonne sono pour rendre la qualité de l’enregistrement. Le tout c’est d’avoir des bonnes basses, pour s’immerger un maximum dans la musique indie. Tête de lecture au début du disque, il ne reste qu’à se dépêcher de rejoindre son lit pour profiter du moment. Confortablement installé•es, le chat à ses côtés, on se lance.

TkT. ‘I’m fading to the blues again‘. Le blues, exactement ce qu’on ressent dès la première note du premier morceau de l’EP. La basse telle un battement de cœur, accompagnée de coups de guitares bien dosés. Le suave rock prend alors tout son sens ; des mélodies plutôt mellow, qui se mélangent à des sonorités plus crues, pour plus de relief et d’intensité. Luna Park. Les silences maîtrisés et le groove – beaucoup de groove – contrastent avec la mélancolie insufflée par la voix de Julien. On finit par un solo léger et lourd de sens. Lunatique ? Peut-être un peu, oui. On s’imagine en train de rouler les épaules sous des lumières tamisées. Si on ne peut pas aller au live, c’est le live qui vient à nous. OK, Coach. Un son plus pop, qui groove sur nos tourments avec une tension permanente. Bien que très instrumental au début, on laisse vite de côté le minimalisme, pour une voix moody qui nous fait penser à la nostalgie des jours d’été. Vers la fin, c’est plus énervé. Comme une frustration qui finit par être surpassée, pour faire place à une certaine libération et nous ramener un peu de douceur.

 

Onlyu. Des fleurs, tout simplement. Une basse qui vient donner un sentiment jazz au son, pour un contraste entre tendresse et force. On claque des doigts avant le refrain, attendant de pouvoir à nouveau bouger les épaules. ‘Only you baby, can make me feel blue, baby’. Mélancolique as fuck, chanté avec un demi-sourire, comme pour nous plonger dans nos souvenirs suaves. On arrête de réfléchir pour profiter, mais on chantonne quand même doucement. Attention, le meilleur pour la fin – cliché mais pourtant bien réel. Koel Af. La batterie nous embarque. Chant plus énervé, plus  rock que suave, pour le coup. On parle de mood swings, c’est ce qu’on ressent dans le son, perturbant et stimulant à la fois. Ensuite, le calme. La batterie nous met en haleine. La guitare nous apaise. Le chant nous prend par la main et nous emmène. Un son de fin de concert, qui nous ferait sauter comme à la belle époque où nous pouvions partager la fosse avec d’autres âmes décomplexées. On se contentera de se lever, de monter le son et de danser pour le dernier morceau.

Un projet sorti sous ET!KET Records, qui nous fait passer par plein d’émotions et nous donne juste une envie folle de retourner en concert. JAKOMO réussit une fois de plus à s’imposer sur la scène belge avec des titres crus et tendres, et un univers visuel très recherché. Fastbreak, c’est une séduisante brutalité. C’est exactement ce qui vient à l’esprit à l’écoute disque. La séduction empruntée à la soul et au jazz, la brutalité au rock. La combinaison des deux donne alors un mélange explosif, qui est super entraînant et super mélancolique à la fois. Ce qui est clair, c’est qu’on ne s’ennuie pas, un peu comme dans des montagnes russes. Comme Greg Gonzalez l’écrit dans une chanson pour Cigarettes After Sex : It takes you up and when it brings you down, it gives you butterflies.


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