Osmoze. : à chaque Blessure son Remède
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Auteur·ice : Mathilde Vanderweyen
16/11/2022

Osmoze. : à chaque Blessure son Remède

| Photo : Daniil Zozulya

La mélancolie addictive, rappée à travers les yeux et le vécu d’un jeune artiste bruxellois. Ce nouvel EP Remède est la suite logique de l’ascension de Osmoze., jeune artiste ambitieux. Outre son talent, le rappeur a le mérite de s’être entouré des bonnes personnes, représentant fièrement l’un des membres du label J&A. Malgré le caractère très explicite du projet, cette compile de huit titres mérite une rencontre. À quelques mètres seulement du studio dans lequel il a produit une grande partie de ses œuvres, Osmoze. s’installe, prêt à défendre son nouvel EP Remède.

La Vague Parallèle : Salut Osmoze., ton EP Remède est sorti le 14 octobre dernier. Quelques semaines après la sortie de cet opus, comment te sens-tu ? Et quels ont été les retours ?

Osmoze. : Moi ça va, je suis dans un mood où je me pose après le rush de la sortie de mon projet. À ce sujet, j’ai eu beaucoup de retours positifs et ça fait du bien après ce long processus de travail. Maintenant, la pression est retombée et je peux moi-même en profiter, c’est cool !

LVP : Est-ce que justement il n’y a pas une autre pression qui s’installe ? Celle d’assumer ton projet et vouloir le faire perdurer dans le temps ?

Osmoze. : C’est vrai oui, mais je pense que le projet il faut le laisser vivre, tu vois ? Et c’est compliqué parce que t’as toujours cette envie de relancer un truc pour attirer l’attention sur ton travail.

LVP : Tu sais de quoi tu parles car tu n’en es pas à ton coup d’essai. Regardons dans le rétroviseur et revenons rapidement sur ton parcours. À ton actif, deux EP Blessure. et Chiffre & Amour, dévoilés en 2021. Avant la fin de cette année 2022, tu ajoutes l’EP Remède à ta collection. Comment as-tu vécu la sortie de ce projet, par rapport à celles des deux précédents ? L’engouement commence à prendre ?

Osmoze. : Oui, j’ai l’impression qu’on met un peu plus le doigt sur ce que je fais. C’est sûrement aussi dû au fait qu’on a vraiment développé la promotion de ce projet. Donc à tout les niveaux, je pense avoir évolué par rapport à mes précédents projets et je suis content de voir que le travail paie.

LVP : Remède est un projet de 8 titres. Jusqu’ici, tu restes tout de même dans la conception de projets courts avec trois EP. Est-ce qu’il y a des intentions particulières derrière le choix de ce format ? Est-ce pour toi une manière de créer une vraie carte de visite avant de parler d’album ?  

Osmoze. : C’est exactement ça ! Ce projet vient compléter et confirmer mon univers. Déjà, Remède est une réponse à mon premier EP Blessure. donc je voulais rester dans la même logique à propos du format et pour être honnête, je ne me sens pas encore mentalement prêt pour un album. Malgré tout, dans mon nouvel EP, on retrouve déjà 8 titres donc c’est déjà un gros projet.

LVP : Tu fais partie du collectif J&A. Tu bosses avec le label Labrique. Ensemble vous mettez en lumière d’autres rappeurs/artistes de la scène bruxelloise (Swing, Primero, eugene, etc.). On ressent beaucoup de bienveillance entre vous. Peux-tu nous parler de l’importance que ça a pour toi de t’entourer de ces personnes ? 

Osmoze. : Cette collectivité, c’est hyper important pour moi, car tous ceux avec qui je bosse apportent une première oreille à ma musique. Après, dans la musique il y a toujours un peu de compétition. Il y a un combat avec toi-même et avec les autres mais entre nous ça reste bienveillant. Dans notre cas, on fait tous du rap mais on a des palettes musicales très différentes ; pourtant, chacun arrive à amener un conseil, propre à l’univers de l’artiste mais qui se greffe également à l’univers des autres. Je pense que je ferais ma musique très différemment si je ne bossais pas avec chaque membre de J&A et LaBrique.

LVP : Tu disais que la musique c’est un peu une concurrence envers soi-même, as-tu l’impression de devoir batailler avec ta propre personne pour réaliser ce genre de projet ?

Osmoze. : Oui, clairement ! Tout bêtement quand je sors un nouveau projet, ça me ferait chier qu’il ressemble au projet d’avant. Que ce soit en tant que personne ou artiste, tu dois évoluer. Je te disais que mon EP Remède est une réponse à mon projet précédent Blessure., c’est parce qu’entre les deux j’ai mis beaucoup de temps à sortir autre chose. J’ai sorti Chiffre & Amour mais il n’y a que 3 titres, les seuls titres dans lesquels j’avais l’impression de proposer autre chose et de me renouveler. Il y a une réelle quête personnelle dans chaque projet !

LVP : Tu annonces ton EP sur Instagram et tu dis être « convaincu qu’il existe un remède à chaque blessure ». Pourtant, dans le dernier titre Lettre à moi-même, tu répètes n’avoir « trouvé aucun remède ». C’est plutôt contradictoire non ?

Osmoze. : C’est marrant parce que lorsque j’ai terminé mon EP Blessure. je savais que le prochain projet s’appellerait Remède car j’avais un son que j’ai nommé Remède mais que j’ai décidé de ne pas mettre dans mon premier EP. Bref, j’avais ce titre qui m’obsédait donc je suis reparti sur cette idée. J’ai quand même voulu faire un projet plus « solaire », avec toujours un peu de mélancolie et nostalgie mais j’y ai greffé des titres et featurings qui apportent une autre couleur au projet. Sauf que, lorsque je fais ma musique, certaines choses m’ont rattrapées et j’arrive à cette conclusion où je me dis qu’il n’y a aucun remède.

LVP : Dans le titre Tunique noire, tu parles d’un amour endeuillé. C’est sans doute l’un des titres les plus forts du projet mais c’est également le titre le plus difficile à cerner car il s’agit d’un amour amical/familial. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

Osmoze. : Bizarrement, c’est le titre le moins streamé et pourtant c’est le titre dont on me parle le plus. Pour la petite histoire, j’ai demandé à mon pote Zar (producteur) de me faire une prod sur base d’un son que je kiffais. Quelques jours plus tard, je reçois cette boucle de piano et j’ai tout de suite adoré. Lui tenait beaucoup à cette prod aussi ! On se retrouve en studio, je pose sur la prod et on se rend très vite compte qu’il y a une atmosphère très spéciale pendant cette session. En discutant, il m’explique qu’il a fait la prod quand il avait perdu sa grand-mère et moi dans le texte je parle de mon grand-père. Il y a eu une grosse connexion sur ce titre !

J’ai pas assez pris le temps de lui en donner,

J’espère qu’il me pardonnera

LVP : Pour clôturer, tu as déjà fait quelques scènes, dont quelques premières parties de l’ODC, le festival J&A et Les Ardentes 2022. Quel rapport as-tu, en tant que jeune artiste, avec la scène et cette partie-là de ta visibilité ?

Osmoze. : J’aime vraiment bien faire des concerts et j’ai envie d’en faire plein pour être hyper chaud ! Forcément, avant de faire des concerts, j’ai été en voir plein en tant que spectateur et, ce sentiment de découvrir un artiste sur scène en te demandant comment il interprète ses titres en live, c’est génial ! Moi, j’aimerais qu’on ait cette même excitation et curiosité avant de me voir en concert. D’ailleurs, je fais la première partie de Primero le 6 décembre au Botanique.

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