Deux titres. Deux tout petits titres. Mais deux titres si beaux, qu’il nous fallait vous en parler. À travers une collaboration inattendue, Cocoon a posé des mots et des notes sur le papier, pour la sortie d’un nouvel album des aventures de Spirou. En résulte Pacific Palace, un mini EP aux couleurs de la bande dessinée, dont Christian Durieux, l’auteur, s’est chargé d’illustrer la pochette ainsi qu’un clip sensible et romanesque.
Pour les adeptes du plus célèbre groom en costume rouge, ce nouveau volume le voit accueillir un ancien dictateur déchu dans un hôtel désert, accompagné de sa fille, Elena, pour qui le cœur de Spirou ne fera qu’un tour au premier regard. Nul besoin d’en savoir plus pour se replonger dans la sensibilité de l’écriture de Cocoon, et son grain reconnaissable entre mille. La délicatesse des mots reste au rendez-vous, et ces voix superposées, qui font la force des morceaux depuis From Panda Mountains, en font toujours aussi l’élégance.
Le soin d’ouvrir l’EP est confié à Blue Night, un plongeon immédiat dans le subtil monde de Cocoon. Doux, cotonneux et tamisé, telle une caresse que l’on souhaiterait éternelle, le morceau s’accompagne d’un clip majestueux, aux couleurs bleues et dessins expressifs. La somptueuse poésie du titre tient quant à elle de la très belle mise en abyme d’un triste groom, qui revendique la réalité de ses sentiments tout en étant conscient de son état de personnage (“You give me shivers, but I live in a cage, a cold and quiet picture, just a still image”).
Au fil du temps, Cocoon a toujours su nourrir deux facettes complémentaires à nos sentiments quotidiens. Réjouissons-nous, Pacific Palace n’est en rien l’exception à la règle. Si Blue Night arbore son nom en trophée mélancolique, Mark Daumail autorise Spirou à rêver de contrées sucrées dans Sweet Lena. Le titre nous embarque en un instant dans un songe plus vrai que nature, où même les lumières s’amusent : “let the light play on through the pine shadows”. S’accorder de rêver à des lendemains doux, que demander de mieux en ce début d’année ?
Si l’exercice peut surprendre, nous ne pouvons que l’encourager, l’imagerie de la plume de Mark Daumail se prêtant parfaitement au jeu. Cocoon nous aura convaincu·es, Pacific Palace est un bijou de douceur et de sensibilité rangé dans un écrin aux dessins bleutés de reflets amoureux.
En perpétuelle recherche d’épaules solides sur lesquelles me hisser pour apercevoir la scène, je passe mes concerts à faire les chœurs depuis la foule.
