Paris Music 2019 : nos meilleurs moments
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Auteur·ice : Paul Mougeot
27/03/2019

Paris Music 2019 : nos meilleurs moments

Pour sa quatrième édition, le festival Paris Music a investi la capitale pendant trois jours, du 14 au 16 mars dernier : l‘occasion rêvée de découvrir ou de redécouvrir des artistes qu’on aime dans des lieux atypiques. On y était, on vous raconte.

Mohamed Lamouri : profiter de l’instant présent

Il y a quelques mois à peine, le plus simple pour l’écouter, c’était encore de prendre place dans la ligne 2 du métro parisien et d’espérer le voir arriver de la rame voisine avec son clavier sur l’épaule. Depuis, Mohamed Lamouri a connu une belle ascension, et c’est dans la Bibliothèque historique de la ville de Paris que nous l’avons retrouvé pour un concert du Paris Music Festival le 16 mars dernier.

Pourtant, c’est sans aucune pression, avec l’humilité qui est devenue sa marque de fabrique, que le natif de Tlemcen a abordé cette nouvelle étape marquante de sa carrière. “Je ne connaissais pas cette bibliothèque, ça m’a fait plaisir de découvrir un nouvel endroit. Je traîne plutôt dans le 11ème arrondissement d’habitude”, souriait-il quelques minutes après le concert. Cette spontanéité, le public l’a découverte avec bonheur au gré des interventions dont il a ponctué sa prestation. Il faut dire que Mohamed Lamouri est chez lui à Paris, et qu’il est parvenu à rassembler une communauté fidèle au fil des années : “ça fait maintenant 16 ans que je vis à Paris. Au début, je ne connaissais personne et maintenant, les gens me reconnaissent et viennent me voir, c’est toujours un plaisir”.

Accompagné de Moncef Besseghir du Groupe Mostla aux percussions, c’est donc devant un public tout acquis à sa cause que Mohamed Lamouri a interprété ses titres à la rengaine bien familière, comme Khellitni wehdi madrare ou Tgoul Maaraft, et d’autres qui nous ont ravi pour la première fois, comme comme l’étonnant À part toi, à découvrir sur son prochain disque. “À l’avenir, je pourrais aussi reprendre des chansons que je trouve belles, comme Je l’aime à mourir de Francis Cabrel ou Comme toi de Jean-Jacques Goldman“, nous confie-t-il quand on lui parle de ces morceaux qui ont fait son succès.

Véritable aboutissement d’une carrière construite avec courage et patience, Mohamed Lamouri sortira son premier album le 26 avril prochain, jour de ses 37 ans. Et lorsqu’on lui demande comment il voit le futur, il esquisse un sourire et balaye la question d’un revers de la main. Pour l’instant, Mohamed Lamouri a un objectif bien précis : profiter du moment présent.

 

Silly Boy Blue : l’éclat éternel de l’esprit pop

On est allé voir Silly Boy Blue jouer dans une crypte. Il y a des choses qui semblent parfois tellement logiques qu’on finit par se demander pourquoi elles ne sont pas arrivées plus tôt. C’est donc par un samedi après midi ensoleillé qu’on est descendu dans la Crypte archéologique de l’île de la Cité pour le concert de Silly Boy Blue.

Un cadre intimiste, presque étrange mais finalement n’est pas là le but du Paris Music Festival ? Amener la musique partout, même dans les lieux les plus incongrus. Si vous nous suivez, vous savez déjà qu’on aime beaucoup Ana, autant pour sa musique que pour ce qu’elle dégage. Il y a deux raisons qui nous poussent à aller la voir et la revoir en concert : la première c’est pour découvrir le t-shirt qu’elle portera ce jour-là. On plaisante à peine, la jeune femme ayant la fâcheuse tendance de porter des t-shirts tellement cool qu’on la jalouse à chaque fois. L’outfit du jour, avec son imprimé Eternal Sunshine Of The Spotless Mind, ne fit pas exception.

Plus sérieusement, la plus grande qualité de Silly Boy Blue est qu’elle habite ses chansons. Dans un cadre intimiste comme celui-là, la sensation n’en est que plus impressionnante. Elle n’interprète pas sa musique, elle la vit et lui donne corps et âme. C’est une sensation qui nous envahit, ce transfert d’émotion d’un corps à l’autre. Les frissons et les larmes ne tardent pas à nous submerger, que ce soit sur Cécilia ou The Fight, lorsqu’elle propose un nouveau titre ou qu’elle reprend The Knife à sa sauce. Même seule sur scène, l’ampleur de ses chansons n’est jamais atténuée car elle s’en fait le guide, gardant la moelle émotionnelle de ces titres puissants pour les réinterpréter dans une configuration plus électronique. Bref, Silly Boy Blue nous bouleverse un peu plus à chaque date. Son prochain rendez vous parisien est fixé au 6 avril pour le festival Les Femmes s’en mêlent. Un conseil : ne la ratez pas.

 

Bertrand Burgalat : le patron

Il est vendredi soir et la foule se presse au Musée des Arts et Métiers. Dès 19h30, tous les sièges sont déjà occupés et la moitié restante des spectateurs se masse debout autour de la petite scène aménagée dans la chapelle. Le légendaire Bertrand Burgalat arrive sur scène dès 20h et exécute un set brillant, accompagné d’Alice Lewis et du groupe AS Dragon.

Le boss de Tricatel et parrain du festival cette année enchaîne ses plus beaux titres. Ceux de son dernier album, notamment L’enfant sur la banquette arrière ou encore Les choses qu’on ne peut dire à personne, mais aussi des chansons moins récentes, comme par exemple le déjà mythique Bardot’s Dance. Le musicien à la pop légère nous fait même l’honneur de chanter en avant-première un titre de son prochain album en cours d’enregistrement, écrit par Blandine Rinkel de Catastrophe.

Le concert se termine vers 21h et déjà la foule réclame un rappel. Le chanteur laisse le choix au public et nous offre quelques titres supplémentaires pour conclure sur le culte Survet’ vert et mauve (qui n’a rien à envier au Pull marine d’Isabelle Adjani). Merci pour cette belle heure, M. Burgalat !

 

SAGE : la sagesse émouvante

On a retrouvé SAGE au Petit Palais pour un live qui nous a touchés au plus profond de nos cœurs. Il nous avait déjà fait de l’effet lors de ses derniers passages au Café de la Danse, et on a pu le découvrir au Paris Music de façon plus intimiste et ainsi s’imprégner de Paint Myself dans une version plus acoustique.

Ce soir-là, Ambroise Willaume a une fois de plus démontré sa technicité et son talent de chanteur-pianiste-guitariste accompli, doté d’une maitrise parfaite de l’acoustique dans cette petite salle atypique dotée d’une belle hauteur sous plafond et d’une luminosité exquise. Cette configuration a permis une proximité entre le public et Ambroise, qui nous a livré un show majoritairement solo, rejoint par son amie Barbara Le Liepvre au violoncelle sur quelques morceaux à commencer par Time Never Lies, issu de son premier album, Sage.

Tantôt au piano à queue, tantôt à la guitare acoustique ou électrique, SAGE a mené la cadence en passant par un grand nombre de titres issus de Paint Myself, tels que Most Anything, All I Can Do, No One Sees You Crying et bien d’autres. On a pu entendre deux sublimes reprises, You Showed Me de The Turtles et la classique Take On Me de A-ha qu’Ambroise Willaume joue fréquemment, et qui fait toujours sensation auprès de son public qui le rejoint sur les chœurs. On a également pu découvrir la chanson que SAGE a composée pour le film Mon Inconnue d’Hugo Gélin qui sortira le 3 avril prochain. Un pur plaisir.

Le concert s’est achevé comme à son habitude sur la belle In Between, qui n’a pas manqué de nous bouleverser une fois de plus, cette fois-ci d’une manière plus intense encore que les précédentes. Il faut l’avouer, il fut impossible pour nous de retenir nos larmes tant les frissons et les émotions nous ont envahi à son écoute, magnifiée par cette vue sur le Grand Palais. Par la fenêtre, on voyait le souffle du vent animer le beau sapin du parvis. À croire que la douce voix de SAGE a tout bercé sur son passage. Quel beau moment.

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