Parler de rêves et d’amour avec Floky
"
Auteur·ice : Mathilde Vanderweyen
06/12/2021

Parler de rêves et d’amour avec Floky

Se faire une place et prouver sa singularité n’est pas chose aisée pour les jeunes artistes d’aujourd’hui. Surtout dans le rap, plus convoité et diversifié que jamais. Mais certains d’entre eux semblent le faire de manière très naturelle, dont Floky. Entre douceur et amertume, ce jeune rappeur nous invite à capturer ses émotions et son authenticité avec son premier EP intitulé Dernier jour d’été.

Un seul et même projet de 8 titres, au sein duquel Floky intègre son univers musical dans sa globalité. Il nous parle d’amour de manière romancée sous des résonances de ukulélé dans le titre éponyme ; « Si un jour je prends le large avec elle, est-ce qu’on nous retrouvera ? ». Dans Blessé, il nous partage son amour pour la musique ; « Je n’ai pas besoin de best friend, la nuit la musique m’apaise ». Et revient à plusieurs reprises sur ses rêves dans lesquels il se perd parfois, notamment dans le morceau Eau de rose ; « Je me laisse emporter par le temps des rêves heureux à l’eau de rose ». Autant de thématiques auxquelles on s’identifie rapidement. 

Ce premier format court représente une carte de visite alléchante, au fil de laquelle Floky souhaite nous faire adhérer à son univers musical. Il nous offre une facette artistique très intéressante, pouvant faire de lui un élément prometteur.  Mais Floky a davantage de choses à nous partager à propos de son EP Dernier jour d’été. Nous avons eu le plaisir de revenir avec lui sur la conception de ce projet, ses inspirations, ses rêves et ses ambitions pour la suite.

La Vague Parallèle : Hello Floky, peux-tu te présenter en quelques mots ? D’ailleurs, d’où provient ce nom de scène ? 

Floky : Salut La Vague Parallèle ! Moi, c’est Floky, je viens du 92, j’ai 25 ans et je viens de sortir mon premier EP Dernier jour d’été sur toutes les plateformes. J’ai toujours été très mauvais pour choisir mes pseudos. Je voulais prendre quelque chose de court, facile à prononcer, facilement mémorisable, et dont je ne me lasserai pas. Pour ça, j’ai pris les trois premières lettres de mon prénom et j’ai rajouté ky pour l’impact, ça fait aussi un peu rock et ça fait référence à Floki de Vikings.

LVP : Justement, on voulait revenir sur la sortie de ce premier EP avec toi. Comment te sens-tu après l’avoir partagé ? 

Floky : Je suis très heureux et très fier d’avoir sorti ce projet. Il a plutôt bien été accueilli. Mon plus grand plaisir est de savoir que des gens l’écoutent sur le trajet de l’école, du travail ou même en pleine nuit. La mission est réussie et je crois que ceux qui ont travaillé sur le projet avec moi sont tout aussi contents et satisfaits. Ça m’encourage pour la suite, car ça faisait un moment que je n’avais pas sorti de son et ça fait plaisir de savoir que des personnes aiment toujours ma musique.

LVP : C’est vrai, tu as été plutôt discret et finalement on connaît très peu l’artiste que tu es car, jusqu’à la sortie de cet EP, tu n’avais livré que 4 titres dissociés de ce projet et proposé quelques maquettes sur Instagram. As-tu mis du temps à concevoir ce premier projet ? Est-ce compliqué de se trouver, artistiquement parlant, pour un premier EP ?

Floky : Je pense que je ne me trouverai jamais artistiquement, c’est une quête sans fin et c’est ça qui me motive. Pour une première œuvre, c’est compliqué de faire quelque chose de cohérent parce que les morceaux n’ont pas été faits dans la même période. On a dû faire une sélection des meilleurs morceaux parmi tout un tas de maquettes. Donc effectivement, c’est extrêmement compliqué de se trouver. Surtout que j’ai la manie de toujours vouloir proposer quelque chose de différent tout en restant cohérent avec la vision de l’univers musical que je veux délivrer.

LVP : Effectivement, dans Dernier jour d’été on découvre un univers musical bien singulier, mais également très éclectique. On  passe du titre Ukulélé, aux résonances de ballade sous les sonorités de cet instrument éponyme, au morceau Infini dans lequel tu pousses comme un cri de détresse sur une douce mélodie de guitare, en passant par Secret – Intro ou encore Eau de rose où tu assumes bien ton côté rap. Comment décris-tu ton univers ? À quel genre musical grèverais-tu cet album ? 

Floky : Mon but, c’est de faire de la musique avec une base rap et de mixer avec tous les genres possibles, la variété, la pop, le rock, la chanson française, etc. Donc il n’y a pas de genre musical précis, j’ai envie de faire ce que je veux, sans contraintes. 

LVP : D’ailleurs, lors de la sortie de ton EP, tu as publié sur les réseaux : « (…) Je ne suis pas les tendances, je ne cherche pas à faire ce qui marche, je veux juste vous proposer sincèrement ce dont j’ai envie, et tant pis si je dois mettre 10 ans pour percer. » Est-ce que tu estimes que beaucoup d’artistes se cachent derrière des tendances et ne présentent pas leur propre univers ? Et toi, est-ce que tu t’inspires tout de même de certain·es artistes ou certaines tendances ? Car tu as tout de même repris le refrain de Manu Chao, Je ne t’aime plus, dans le morceau Ukulélé

Floky : Manu Chao n’est pas vraiment tendance. Cela m’arrive parfois de reprendre des airs de morceaux que j’ai écoutés durant mon enfance. Mes musiques parlent beaucoup du passé et de la mélancolie, et en reprenant certaines chansons comme celle de Manu Chao, je refais vivre des souvenirs à ceux qui m’écoutent. En fait, je ne vois pas l’intérêt d’arriver dans la musique pour faire ce qui se fait déjà. Je pourrais faire de la drill si je veux et peut-être que je gagnerai ma vie avec, mais ça n’aurait pas d’intérêt pour le public et pour la musique. 

Je pense également que c’est beaucoup plus facile aujourd’hui de se faire une place dans la musique si tu suis la tendance. Parce que le public sera déjà là et déjà préparé, tu as juste à te faire repérer. Alors que si tu apportes quelque chose de nouveau il faut convertir le public petit à petit à un nouveau style. Et ça, c’est long, mais beaucoup plus gratifiant je pense.

LVP : Le fil rouge de la plupart de tes morceaux dans cet EP, ce sont tes relations amoureuses. Celles-ci semblent aussi passionnelles que destructrices. Comment abordes-tu l’écriture de tes textes par rapport à ta vie privée ? Tout ce que tu nous livres fait vraiment partie du vécu de Folky, ou est-ce romancé ? 

Floky : Je mélange un peu des expériences vécues avec des expériences rêvées. Dans certains morceaux l’histoire et les paroles sont moins importantes, plus abstraites et rêvées, et dans d’autres morceaux les paroles ont plus de sens pour moi et résonnent directement avec mon vécu. Et en fin de compte, je ne veux pas qu’on se focalise sur moi et mes histoires, mais que chaque auditeur puisse se retrouver dans les morceaux, que son histoire à lui aussi soit dans un morceau. Car ce que je raconte peut arriver à tout le monde, et certaines personnes ressentent des choses qu’elles n’arrivent pas forcément à exprimer au quotidien, le but, c’est qu’elles se sentent moins seules et comprises.

LVP : C’est vrai, le public s’identifie à tes œuvres et commence à te découvrir sur les plateformes et les réseaux, songes-tu à aller à leur rencontre sur scène bientôt ? 

Floky : J’aimerais bien. Mais honnêtement je ne sais pas si j’ai assez de fans pour pouvoir remplir une salle de concert, même petite. Je pense qu’on va attendre tranquillement que ça prenne bien et on verra, peut-être pour le prochain projet ! 

LVP : Tu as clippé le titre Pendant qu’elle dort, avec un esthétisme très sobre, en phase avec le morceau et l’ensemble du projet d’ailleurs. De qui t’entoures-tu pour ce genre de réalisation artistique ? Aimerais-tu clipper d’autres titres de cet album ? 

Floky : Pour cette partie-là je fais confiance à mon manager. C’est lui qui a les bons plugs pour tous ces trucs-là. Je pense qu’au final on aime travailler le plus possible avec des personnes qui sont autour de nous et qu’on apprécie réellement. J’aimerais clipper toutes mes musiques, mais pour être honnête cela demande beaucoup de temps et de logistique. Je pense aussi qu’on va attendre d’avoir un peu plus de visibilité pour faire plus de clips…

 

LVP : Dans les choix que tu fais, comment expliques-tu le choix du titre Dernier jour d’été, en contraste avec la cover très sombre, presque morose ? 

Floky : Justement, pour moi les derniers jours d’été sont souvent moroses et tristes. Parce que ce sont les derniers jours de vacances, les derniers jours de repos, derniers jours de soleil, des bons moments entre amis, où on dit adieu à notre amour de vacances. On repense alors à tout ce qu’on a fait pendant l’été. On est partagé entre le bonheur des jours passés et la tristesse des jours à venir. 

LVP : Pour finir, qu’est-ce que l’on peut souhaiter à Floky pour la suite ?

Floky : J’espère que de plus en plus de monde découvrira Dernier jour d’été et ma musique en général. Je n’ai pas fini d’envoyer des sons, des projets, donc j’espère que ça va prendre encore plus en 2022 et pourquoi pas un premier concert si tout se passe bien.


@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@