Petit Biscuit est de retour et donne de la voix sur I Leave Again
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
20/05/2020

Petit Biscuit est de retour et donne de la voix sur I Leave Again

C’est qu’il en a fait du chemin, Petit Biscuit. Après avoir hissé son nom au rang des nouveaux grands noms de l’électro française, Mehdi Benjelloun (de son vrai nom) nous revient trois ans après son premier album Presence, sorti sous son propre label. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous avait manqué. Avec I Leave Againle Rouennais de 20 ans entame un nouveau chapitre musical résolument plus mûr, fort des folles épopées qui ont suivi le boom viral de Sunset Lover. Mêlant notamment une vocation d’activiste écologique à un titre nébuleux et profond, c’est accompagné du producteur environnementaliste Shallou que Petit Biscuit nous dévoile les premières notes d’un second album prometteur. 

“Can’t you see our house is on fire?” 

Tels sont les mots sur lesquels débute le visuel de I Leave Again, faisant écho à une cause écologiste plus que jamais nécessaire. Pour illustrer le propos, c’est autour du symbole de la maison que Petit Biscuit lance l’alerte, en incluant une poétique structure embrasée dans des décors multiples : les rizières asiatiques, les glaciers polaires, le crépuscule des villes occidentales. Des tableaux qui reflètent la beauté de notre globe, et surtout l’urgence de la préserver. L’Américain Shallou nous avait d’ailleurs déjà habitués à ce genre de clips articulés autour de somptueux plans naturels gorgés de vitalité, notamment à travers sa compilation Nomad SeriesDe plus, il décidait en 2017 de reverser l’entièreté des bénéfices de son EP All Becomes Okay à l’association Environmental Defense Fund, s’illustrant comme artiste engagé dans le combat contre le réchauffement climatique avant même que ça ne soit cool.

C’est donc en joignant leurs deux univers similaires que les magiciens du son nous offrent aujourd’hui I Leave Againun pur concentré mi-nostalgique mi-dansant. En s’appuyant sur le thème abstrait du passé, Benjelloun nous parle de la douleur de l’absence, non seulement de celle que l’on vit mais aussi de celle que l’on cause. Être laissé·e ou laisser à son tour, les deux blessures s’enlacent sur cette ballade chaloupée pour nous embrasser d’une chaleur vaporeuse, rassemblant aussi bien l’electronica envoûtante de ses débuts que la fibre plus franche découverte sur Presence. Le résultat se dresse comme un manifeste fidèlement représentatif des évolutions aussi bien techniques que personnelles que ses voyages aux quatre coins du globe lui auront apporté.

Grande particularité du morceau, Mehdi nous dévoile son timbre chaud et son anglicisme subtilement francisé, qui laisse à voir la facette plus organique de son art. Fruit du travail d’un artiste complet et en perpétuelle évolution, il semblerait que ce second album, cuisiné par Petit Biscuit loin du vacarme de l’industrie musicale, ne nous réserve que du bon. En attendant la suite, on savoure cette nouvelle perle d’électro qui nous fait goûter l’ailleurs, à une période où tout le monde en a grandement besoin.

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