Qu’à cela ne tienne, avec NINA : “on ne badine pas avec les mots”
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Auteur·ice : Coralie Lacôte
24/11/2022

Qu’à cela ne tienne, avec NINA : “on ne badine pas avec les mots”

À l’occasion de la 13ème édition du MaMA Festival, nous sommes allé·e·s à la rencontre de celles et ceux qui campent nos playlists depuis plusieurs mois déjà, parmi lesquel·les la flamboyante NINA.

Après quelques expérimentations en duo, la musicienne a quitté la rive d’un amour consumé pour se réaliser et se révéler. Dans une posture entre clair-obscur et clarté, elle nous délivrait en juin dernier son ADIEU, en guise de premier EP. Enivrantes, sensibles et introspectives, ses chansons baignées de romance peignent avec élégance les errances de nos vies modernes. C’est donc une proposition pleine de promesses et une rencontre solaire que nous vous présentons. Lumière sur une icône pop en devenir.

LVP : Salut NINA, on se rencontre à l’occasion de ton passage au MaMA Festival. Comment ça va ?

NINA : Écoute, ça va. Tout va très vite. On est content·es d’être là mais c’est intense. 

LVP : Le 10 juin dernier tu as sorti ton premier EP ADIEU, ce qu’on devine être une expérience vertigineuse. Comment as-tu vécu sa sortie ? 

NINA : Comme une grande libération. Honnêtement, j’avais vraiment besoin que ces chansons voient le jour. Entre la création d’un disque et sa sortie c’est super long. Là, ça a mis moins d’un an mais c’était quand même long. J’avais vraiment besoin que ça sorte pour passer à autre chose. Donc ça a été une immense libération.

LVP : Que ce soit au travers de tes chansons, de ton clip Adieu ou sur la pochette de ton disque, tu sembles cultiver l’esthétique du clair-obscur. Pourtant, on remarque aussi que tu regardes la lumière sur la pochette et que ton clip s’ouvre sur un regard caméra. On cerne donc une ambivalence entre une volonté de se dévoiler et une certaine pudeur. Est-ce ainsi que tu voulais te présenter ? 

NINA : Oui, complètement, parce que c’est vraiment ce qui s’est passé en moi pendant la période où j’ai écrit ces titres. Je suis partie sur l’île de Fuerteventura où j’ai continué de composer. Là-bas, il y avait d’immenses lumières et en même temps, c’était une période un peu sombre de restrictions sanitaires. J’avais aussi ma rupture en parallèle. Donc tout ça s’est mélangé. Finalement, l’esthétique du clair-obscur s’est plus ou moins imposée à moi naturellement car j’avais besoin et envie qu’on ressente la noirceur de ce qui s’était passé et de ce dont les chansons parlent. Et en même temps, c’était super important aussi qu’il y ait la lumière…

À l’image de ces hasards qui viennent obscurcir les limites du réel et du récit, l’explication de NINA a été interrompue par des coups venant du plafond.

NINA : C’est bien fou ça. (rires) Mais oui, qu’il y ait la lumière qui rayonne, qu’il y ait un faisceau lumineux vers lequel on tende pour exprimer aussi qu’on s’en sort, que c’est une note positive.

© Juana Wein

LVP : Tu décris cet EP comme une renaissance. Or, on trouve dessus un morceau intitulé Elle par le biais duquel tu sembles te décrire. C’était important pour toi de te présenter à travers ce premier opus ? Tu penses que c’est une étape inéluctable dans un processus de renaissance ?

NINA : Complètement. C’est hyper important de se découvrir et de se présenter à soi-même. Ça s’est fait assez naturellement avec Elle. Au début, ça ne parlait pas forcément de moi. C’était plutôt des images que j’avais en tête mais je pense qu’inconsciemment je m’imaginais marcher dans la rue, notamment parce que c’est une activité que j’ai beaucoup faite pendant la création des démos. Je me promenais tous les jours avec les chansons dans les oreilles. D’ailleurs j’avais un peu un rituel de folle, je faisais tout le temps le même trajet, etc. En réalité, cette présentation-là, c’est la vie qui s’est manifestée et qui m’a dit : “Tu es comme ça, tu es Nina”. Donc ça a été une énorme découverte pour moi et une renaissance car finalement tu nais mais tu peux t’égarer en chemin, et là je crois que je me suis vraiment trouvée. Les planètes se sont alignées, ça fait du bien. 

LVP : J’imagine que ça fait du bien de se sentir alignée, d’autant plus à travers son propre projet puisqu’avant tu étais en duo. D’ailleurs, comment es-tu arrivée à la musique ? Tu as une formation musicale ? 

NINA : J’ai toujours chanté. Je chante depuis que je suis petite. J’ai toujours su que je voulais faire ça, je n’ai jamais eu de doute là-dessus. J’ai rapidement tenté des études de journalisme mais j’ai arrêté. Je n’ai même pas validé la première année parce que je me suis dit : “En fait, ça ne sert à rien, c’est maintenant, c’est la musique et ce sera ça ou rien”. J’ai commencé comme ça. Avant ça, quand j’avais 13, 14 ans, je traînais énormément dans les petits cafés-concerts parisiens : le Gibus, le Pop In, l’International, etc. J’adorais aller là-bas et j’essayais déjà de m’incruster un peu partout parce que j’étais fascinée par ce milieu, par les gens qui s’y trouvaient. J’avais envie de découvrir qui ils étaient, de les connaître et de faire de la musique avec eux. J’avais aussi très envie qu’on me tende une perche et qu’on me dise : “tu ne veux pas chanter avec nous ?”. Finalement, c’est par des rencontres comme ça que j’ai commencé un peu à faire de la musique, enfin plutôt à chanter avec les gens, même si c’est aussi faire de la musique. Jouer d’un instrument est venu plus tard. Ça a commencé toute seule dans ma chambre, ado. D’abord avec la guitare quand j’avais 15 ans puis je me suis mise au synthé à 19 ans, quelque chose comme ça. J’ai vraiment commencé en autodidacte dans ma chambre, sans le regard des autres. Finalement, c’est lorsque j’ai commencé à composer mes chansons que j’ai vraiment commencé à faire de la musique de manière officielle. Avant, j’avais fait un peu de synthé sur scène, sur deux ou trois morceaux mais c’était des choses basiques et je n’étais pas du tout à l’aise. Tout est apparu avec la création des chansons et du projet, même si c’est ma vie donc ce n’est pas vraiment un projet.

LVP : Au-delà de cette envie, quel a été le point de départ de l’EP ?

NINA : Le point de départ est apparu dès le duo. J’ai eu une révélation vis-à-vis de moi-même en me demandant si j’étais vraiment à ma place à ce moment-là. Il se trouvait que non. J’ai donc commencé à essayer des choses dans ma chambre avec mon clavier Midi, à composer et écrire. Puis tout d’un coup, je me suis dit : “Voilà, c’est le moment, il faut que je me lance”.  J’avais 22, 23 ans et je me disais : “C’est maintenant sinon après ce sera trop tard, je serai trop vieille”. Alors que c’est ridicule, tu n’es jamais trop vieux pour faire les choses. Néanmoins, je me suis dit qu’il fallait le faire maintenant. Je ressentais une sorte de pression. D’autant qu’il y a aussi certaines réalités : il faut savoir ce que tu veux faire de la vie, comment tu veux manger, comment tu envisages ta vie dans le futur, même si ça je m’en fiche un peu. Je sais qu’il y a des personnes qui sont très préoccupées par leur retraite, leur vie, les achats, etc. Personnellement, je n’ai pas d’argent de côté, je n’ai pas de projets futurs et ça m’est égal. Je veux juste faire de la musique. Mais ce sont quand même des questions qui viennent à toi quand tu as un certain âge, que tu vois tes amis passer en master 1, master 2 ou commencer à avoir un travail. Et donc au milieu de tout ça, je me suis dis : “c’est maintenant”. Pendant les restrictions sanitaires, je suis partie sur l’île de Fuerteventura où vit mon père, j’y suis restée deux mois, et là-bas je me suis donné l’objectif de revenir avec un EP.

LVP : Tu avais des envies particulières, des directions en tête ? 

NINA : C’était l’orgie. Je ne savais pas du tout où est-ce que j’allais aller parce qu’au final j’avais toujours fait de la musique avec les autres. Là, tu te demandes ce que tu aimes vraiment. Est-ce que ce que tu aimes n’est pas un peu trop kitsch ou gnangnan ? Tu te poses plein de questions et tu testes des choses. Quel synthé je veux utiliser ? Quels sons ? Quelle batterie ? Quelle boîte à rythmes ? Quelle basse ? Les identités sonores sont tellement variées que tu te poses beaucoup de questions et tu te demandes qui tu es, qu’est-ce qui te correspond. Mais au final ça s’est fait très naturellement. Je me suis mise sur Logic et j’ai commencé à geeker un peu. Enfin geeker est un grand mot parce que je ne suis pas du tout une geek mais je regardais tous les sons, puis tout bêtement je jouais avec ceux qui me plaisaient.

LVP : De là sont nées tes démos. Tu es ensuite partie à Bruxelles avec Vincent Pedretti, Carlos Loverboy, Tristan Calvignac et Guillaume L’Hostis pour enregistrer l’EP. Comment s’est passé l’enregistrement ? 

NINA : Guillaume L’Hostis (Alto) que j’ai rencontré dans un karaoké, m’a écrit au moment où je venais de partir sur l’île de Fuerteventura. J’avais peut-être deux ou trois chansons à ce moment-là mais à peine. Il m’a dit : “Ah mais trop bien, moi je suis en train de faire mon EP, ça ne te dit pas d’écrire une chanson pour moi ? Si tu veux tester des choses, chanter”. D’ailleurs, c’est aussi ça qui m’a mis le pied à l’étrier. C’était un premier step en douceur entre la fin de mon duo et l’envolée vers mon propre projet. Ça a été la passerelle pour commencer à avouer que je sortais de mon duo et que j’allais faire des choses seule. On s’est rencontrés puis on s’est reparlé et Guillaume m’a dit : “si tu as des démos, n’hésite pas à me les envoyer, je suis curieux de les écouter”, ce que j’ai fait. Il m’a encouragé à continuer. Quand je suis revenue à Paris, il continuait de suivre le projet. Il me donnait son avis sur les démos que je lui envoyais, il me faisait écouter des choses, etc. Puis, il m’a dit : “mon studio est libre une semaine, si ça dit de venir enregistrer tes titres. Je connais un batteur et un bassiste qui peuvent faire des arrangements avec nous si ça te dit”.

LVP : En écoutant ton EP, on sent qu’il y a un réel travail de recherches, d’explorations sonores, mais également une attention accordée aux textures comme par exemple sur les “tout se ressemble” dans Marée basse. Comment s’est passé ce travail ? C’est une chose qui t’importait ? 

NINA : J’ai tout composé moi-même, sauf l’outro de M’as-tu vraiment aimé ? qui part en cacahuètes, ça ce sont les garçons qui ont eu l’idée. Pour Marée basse, j’avais déjà mis des effets un peu étranges sur les “tout se ressemble” qui ont ensuite été mieux réalisés en studio. Je n’ai pas fait les démos en piano-voix ou guitare-voix, mais j’ai plutôt utilisé des synthés, des sons choisis, il y en a même certains qu’on a gardés dans l’EP. Donc j’avais quand même fait un travail d’arrangement, enfin de pré-arrangement disons, qui a ensuite été retravaillé et amplifié avec les garçons.

LVP : Tu sembles accorder un soin particulier au fait de faire sonner les mots. M’as-tu vraiment aimé en est un bon exemple. C’est une chose qui t’importe ?

NINA : Non, honnêtement c’est très instinctif. Je ne réfléchis pas du tout quand je fais de la musique et c’est ce qui me plaît. C’est une sensation. C’est ça que j’aime : que ce soit hyper personnel, instinctif.

Te souviens-tu de la fleur du pardon, tu me l’as rapportée à Ranelagh.
Te souviens-tu la rencontre, de ce premier café chez Prune à 15H.
Te souviens-tu de nos deux coeurs à 15H ?
Nous étions deux contre le monde extérieur.
La pente ascendante s’est soumise aux erreurs.
Te souviens-tu de mes pleurs devant toi quand je restais en silence.
Te souviens-tu de la transe ? 

On s’est trouvé pour se rendre. 

Te souviens-tu la cavale, nos errances de cet été dans les Landes  

Cet appel à l’ambulance 

De l’éternel à l’absence

 

M’as-tu vraiment aimé, NINA.

LVP : Les paroles viennent donc en même temps que la composition ?

NINA : Généralement, je fais les deux en même temps. Ensuite, je retravaille un peu les mots mais très souvent ça vient ensemble. Quand je joue deux, trois accords la phrase vient. Parfois je ne sais même pas pourquoi j’ai cette phrase, c’est une chose inconsciente, ça revient. Quelquefois, j’écris juste des textes comme ça, mais c’est très rare que je les mette en musique. Souvent quand je compose, c’est que j’ai besoin de parler de quelque chose.

LVP : Tu écris depuis longtemps ?

NINA : Oui. J’ai toujours adoré écrire. Les mots sont très importants pour moi. D’ailleurs quand on me parle de l’écriture en France, je cite souvent Feu! Chatterton parce que je trouve qu’Arthur écrit extrêmement bien. C’est un des maîtres dans le paysage musical français actuel. En tout cas, c’est ce vers quoi j’ai envie de tendre. Pour moi, il faut être très exigeant avec les textes parce que ce n’est pas n’importe quoi. On dit des choses aux gens. On ne badine pas avec les mots. Que je m’adresse aux autres ou à moi-même, je trouve que c’est important d’avoir cette exigence qui, je trouve, manque beaucoup en France. C’est possible de faire sonner les mots en français comme avec l’anglais. C’est juste qu’il faut se creuser un peu plus la tête.

LVP : Comme on vient de le dire, il y a un vrai travail d’écriture, une recherche d’images. La poésie est une forme qui te parle ? Tu en lis ?

NINA : Oui ! J’ai fait L au lycée donc j’étais hyper stimulée par tout ça, mais même petite j’adorais la poésie. J’ai toujours aimé les mots, les sons, les assonances. J’adore le son des mots et les mots en eux-mêmes. Je trouve que tu peux tellement dire avec des mots. D’ailleurs, j’aime beaucoup les jeux de mots. Je trouve que c’est tellement élégant des mots placés correctement dans une phrase. C’est touchant. Mon grand maître pour ça c’est Gainsbourg parce que c’est subtil, ce n’est jamais arrogant, c’est juste exigeant et c’est ce qui fait que c’est incroyable.

LVP : Pour tes clips et tes visuels, tu as travaillé avec Juana Wein qui a également travaillé avec des artistes comme Blumi, Aja ou Bonnie Banane. Comment est née cette collaboration ?

NINA : Je lui ai envoyé un petit mot sur Instagram il y a longtemps. L’EP n’était pas du tout fini. On s’est rencontrées et on a eu un gros coup de coeur amical. On se voyait, on buvait des cafés, on parlait énormément, je me confiais. Alors naturellement, je lui avais écrit pour faire des photos. Ça a commencé comme ça, on s’est dit : “trop bien on teste des lieux, on teste des choses”. D’ailleurs, les photos qu’on a faites au début n’ont rien à voir avec celles de maintenant, et c’est génial parce qu’il y a une vraie évolution. Juana a une super esthétique, elle a un œil très aiguisé. Moi j’ai plus le cerveau un peu fou qui va lui dire : “Oui mais tu vois la lumière, ça me fait penser à ça”. Disons que je suis plutôt hyper abstraite et elle, au contraire elle est dans l’esthétique, les couleurs, les lumières, elle a cet œil-là.

 

LVP : Tu vas bientôt partir en tournée, notamment pour faire les premières parties d’IZÏA. Comment envisages-tu la tournée, les concerts ?

NINA : J’ai trop hâte. Honnêtement, je pense que c’est ce que je préfère. J’ai vraiment hâte de rencontrer un nouveau public, qui ne m’attend pas spécialement, qui vient voir IZÏA et pas moi. Je trouve que c’est très motivant, ça donne envie de donner le meilleur tous les soirs. Puis je trouve ça génial d’aller sur la route, d’être avec son équipe, d’arpenter les lieux. Tu fais des rencontres tous les jours. J’adore cette vie ! Enfin, je fantasme un peu cette vie de nomade parce que j’aime beaucoup voyager. Je crois que ça va me faire du bien aussi de perdre mes repères, d’être un peu en vadrouille. J’ai besoin de ça aussi sinon je tourne vite en rond. 

© Alice Sevilla au MaMA festival

LVP : Et ensuite ? À quoi peut-on s’attendre ?

NINA : Je continue de composer et d’écrire. Je prépare des chansons. Certaines sont déjà prêtes mais il faut que je continue. Après, il n’y a pas vraiment de sortie prévue pour le moment. Je pense qu’il y en aura d’autres autour de l’EP, notamment des clips. Mais pour le moment, je continue mon petit chemin et on verra, je ne suis pas à deux minutes.

LVP : Pour finir, est-ce que tu pourrais nous partager l’un de tes derniers coups de cœur musicaux, littéraires, visuels, nous partager ce que tu écoutes en ce moment ?

NINA : Qu’est-ce que j’écoute en ce moment ? C’est vraiment une question difficile. (rires) Pour les lectures, j’ai lu récemment Propos sur le bonheur d’Alain, c’était cool. C’est pas mal quand tu es un peu en phase d’introspection. En plus ça se lit facilement parce que ce sont des petites pages. Mais sinon, je ne lis pas énormément. Qu’est-ce que j’écoute en ce moment ? C’est une bonne question… Si, Christine & The Queens. J’ai bien aimé rien dire la dernière chanson qu’elle a sortie. Il y a aussi Mauvais Ordre de Lomepal. Je n’ai pas tout aimé mais Hasarder j’ai adoré. J’écoute aussi Tame Impala, les Strokes, Talking Head, enfin il y a vraiment plein de choses mais pour les plus récents je pense que c’est ça.

 

De l’ombre à la lumière, de l’introspection à la déclaration, NINA manie habilement les contradictions pour mieux sceller la profondeur de son personnage. Par leurs mélodies synthétiques et leurs vertus poétiques, les chansons de la musicienne ravissent nos cœurs sensibles et ne cessent de nous suivre. À cœur vaillant, rien n’est impossible et c’est avec persévérance que l’adolescente autrefois passionnée sera parvenue à initier son propre projet et à nous livrer ce premier EP. Indéniablement, NINA fait partie des artistes que nous auront plaisir à suivre. En espérant que cet ADIEU soit en réalité l’aube naissante d’une grande épopée.  

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