Ropoporose te fait danser cet été + chronique d’Elephant Love
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
30/06/2015

Ropoporose te fait danser cet été + chronique d’Elephant Love

Ropoporose est un groupe français originaire de Vendôme, formé par Pauline et Romain il y à 3 ans. Leur premier album est sorti ce 26 janvier et se nomme Elephant Love. Ro pour Romain, Popo pour Pauline. 6 mois après, on vous fait découvrir cet étonnant premier opus rempli de bonnes intentions.

Mais avant, le groupe vient de sortir un nouveau morceau qui risque de te faire bouger lors de tes soirées endiablées cet été. Un riff acerbe et entraînant, une cadence frétillante. Tout est réuni sur ce morceau léger pour te faire dodeliner de l’arrière-train. Voici le clip de BirdBus, morceau non présent sur Elephant Love. Un titre qui fait écho à Empty Headed présent sur l’album.

Le groupe sortira Birdbus le 6 juillet, l’album sera principalement numérique et quelques CD seront en commande sur leur site. Il sera composé de 3 titres inédits à l’allure pop et 3 remix réalisés par Boogers et FUNKEN.

Et sinon le clip, il ne te fait pas penser à celui là ?


Elephant Love par Ropoporose, sorti le 26 janvier 2015.

Day of May (clin d’oeil à Month of May d’Arcade Fire?) et l’on découvre une vraie chanson d’introduction. Comment résister à cette version acoustique réalisée par Sourdoreille ? Intime, calme et douce. Les arrangements vocaux font résonner l’instrumental, on croirait presque entendre une comptine. Les voix des artistes sont superposées ce qui donne un effet religieux aux propos, et puis ça monte, petit à petit. Toujours en restant subtil et léger. Pas besoin de beaucoup de paroles, les chants sont restreints et c’est aussi bien.

Desire. Cuivres + thérémine = COEUR. Il est impossible de ne pas penser à l’univers de Woodkid sur ce son. Quelque chose d’orchestral s’en dégage. La voix de Pauline est haute, on n’est pas dans le lyrique mais une douceur se fait ressentir. Désire. Puis tout s’arrête et tout repart, doucement, crescendo du plaisir. Les cuivres se sur-multiplient : coeur encore plus.

Moira se dévoile entre susurres et phrases parlées. On rentre dans les sonorités singulières qui font de Ropoporose un univers aussi troublant que son nom. Un mélange entre calme et tempête, une sorte d’oxymore musical. Des murmures aux chants criés sur un riff qui secoue le crâne. On commence à taper du pied ou bouger la tête (à défaut d’avoir des pieds).

Whu-Whu. Bon, le groupe s’appelle Ropoporose, ne crois pas que tous les titres vont être compréhensibles. Premier coup de mou dans l’album. On a l’impression de vivre un second Day of May. Du coup, je propose de coupler le deux chansons et l’intituler ” Days of May “. Malgré les premières touches synthétiques voire électroniques de l’opus, on reste sur notre faim. On pardonne, bien volontiers.

Elephant Love. Le titre éponyme. Le groupe propose un rock plus profond, plus noir. On pourrait croire à un deuxième petit coup de mou mais ça serait sous-estimé Ro & Popo. On est en reste sur la première partie du morceau mais la deuxième partie du morceau lui donne un sens. Quelque chose se passe, ça marche, ça fonctionne. On n’entendra que les guitares rageuses, hurlantes et les quelques interjections de la chanteuse pour terminer en grâce.

Empty-Headed. Clairement la chanson qui reste en tête. Matraquage du bouton repeat à souhait. Là, ce n’est plus seulement le pied qu’on tape, mais bien les fesses qu’on bouge sur un son hybride à mi-chemin entre pop-dansante et noise-rock. C’est simple et droit. Pas besoin de plus pour que ça marche. Pas de fioritures, tu suis ou tu ne suis pas mais tu ne restes pas insensible on prend le pari. Un titre aux abords naïf, avec un brin de fougue et d’envie, quelques maladresses qui rajoutent du charme au morceau.

Consolation et son somptueux clip réalisé par Margaux Chetteau  : le morceau 4 étoiles de l’album. Un morceau qui peut résumer à lui tout seul le groupe. Force tranquille et décadence. 1, 2, 3, 4 et ça repart. Une instrumentale lourde et intense ainsi qu’un dialogue voix/batterie. De courts moments chantés prennent le relais aux longs instants sans paroles. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait celui là.

My God. Un nouvel invité fait son apparition, j’ai nommé l’accordéon. Comme l’impression d’un morceau de transition. Le tempo se calme. Les voix se superposent comme souvent, elles résonnent. Et puis on y est, ça part, on retrouve ici le côté rythmique dansant de Empty Headed. Un morceau sur lequel on ne sait pas de quel pied danser (avoue c’est compliqué quand même).

40 States. Ici on découvre un titre montagnes russes. Quelques pensées se tournent vers le morceau d’introduction Whu Whu. On oscille entre mélancolie lyrique et envolées angéliques. Et s’entame une orgie de ” You Know ” portée par le duo. Les cuivres si délicieux reviennent faire une danse. On en redemande.

Mongolfiere. Gimmick au piano, plaisir pour l’audio. Morceau instrumental et une belle claque pour finir. Le travail se termine aussi joliment qu’il a commencé. L’intro et l’outro, donnent un réel sens à l’album. Une sorte de liant cimentant les titres les uns aux autres à coups d’innocence et de volonté. On s’immisce dans les entrailles de Ropoporose et l’on appréhende mieux le groupe. On arrive à entreprendre un début de dé-complexification de la proposition, de leur singulier univers.

Après 2 EP où Ropoporose a su tracer sa route, Romain et Pauline ont dévoilé en janvier une pièce forte de la scène indie française 2015. A la première écoute l’album peu sembler déroutant mais on ne peut nier la créativité proposée. Malgré une légère quarantaine à eux deux, ces jeunes pousses délivrent  une oeuvre inclassable. Il est impossible de ranger ce disque dans un genre, et c’est très bien comme ça ! Véritable force de frappe, les multiples univers arpentés au long de cet effort sont de véritables petits cadeaux surprises dissimulés çà et là. D’un morceau à l’allure enfantine, lyrique et paisible on est emmené sur un autre plus sombre et crasseux. C’est cette ambivalence, cette fougue qui fait que Ropoporose est un groupe porteur d’espoir d’une scène indie française en devenir.

 Elephant Love