Retour à la Cave aux Poètes après une longue absence et plusieurs infidélités bruxelloises. La dernière fois que je suis venu remonte à un an, où Mac Demarco donnait un de ces premiers concerts en France. Du lourd.
Ce coup ci je donne dans le plus intimiste et plus chauvin, puisque que les Messins de The Feeling Of Love se sont arrêtés à Roubaix le temps de quelques chansons.
A peine arrivé, et je constate que la salle est vide. Réellement vide, pas de public, ni technicien ni personne. Bon.
Après une bonne demi-heure, une cinquantaine de personnes arrivent tout de même. Me voilà rassuré. Surtout pour le groupe.
20h45, et ce sont les lillois du groupe Electro expérimentale Crevasse qui entrent en « scène » (La scène de la cave est à même le sol et n’est quasiment pas séparée du public). Capuches vissées sur la tête et gros matos plein de boutons et de pads, ça annonce du Grosson. Et pourtant…
Echec. L’ennui gagne le public alors que les deux compères tournent rageusement leurs pauvres boutons à la manière d’un David Guetta divorcé. Le son est certes lourd et puissant, mais totalement déconstruit. On entend des bruits de centrale électrique ou de radio branchée sur AM. Je ne saisis pas bien le concept et le tout me semble extrèmement facile. (Merci Garage Band…) Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi sous couvert de l’électro expérimentale. Pour ça, il suffit d’écouter le chef d’œuvre de Pivot, O Soundtrack My Heart.
Le geste est à souligner, mais le style et l’allure doivent passer APRES la performance et la cohérence. Du moins tant que l’on est anonyme.
Une demi-heure suffira, et pour le groupe et pour le public déjà fatigué.
Interlude, cigarettes, bières et même substance illicite verte pour quelques personnes au fond de la cour. Oh mais attendez deux secondes… Oui c’est bien The Feeling Of Love qui se prépare à sa manière.
Et c’est parti pour The Feeling Of Love. Quatuor de petits trentenaires. La guitare haute et les cheveux bouclés pour le chanteur. (Albert Hammond Jr, sort de ce corps.)
Annoncé comme du Garage/Shoegaze/No Wave, signé chez le Label montant Born Bad Records (La Femme, Frustration, Cheveu…) ça semble plutôt cohérent.
Effectivement, il ne faudra que deux morceaux pour apprécier l’univers du groupe et surtout l’énergie live. Un batteur monstrueux, un bassiste avec un son à l’ancienne. Leur prestation ne dépareille pas avec les mastodontes du genre comme Thee Oh Sees, ou les Crystal Stilts. Les influences du Velvet Underground et de la vague psyché 90’s sont franchement audibles.
Le public se chauffe et danse alors que le set avance, et des morceaux comme « I Could Be With You But I Don’t Wanna Change », ou « I’m Leaving You Today » finissent de conquérir le public, même si la voix du chanteur, plutôt haut perchée et à la limite de la justesse peut parfois déstabiliser.
Mais les gens ne sont pas là pour ça. Dans la salle, on danse avec des vieux, on flirt entre quadragénaires bedonnants. L’amour règne. C’est beau.
Petit rappel, deux chansons. Le groupe se regarde et papote un peu.
Visiblement il n’y a aucune Setlist qui a été établie avant le concert. The Feeling Of Love nous donne de l’amour, au feeling.
De l’amour comme ça, on aimerait en avoir plus souvent, surtout dans sa forme la plus simple et la plus modeste.
En conclusion, un très bon live.
The Feeling Of Love est à voir encore plus qu’à écouter.
Post-Punk / Dream Pop / SynthWave / SynthEtienne.