The Nightwatcher de Faustine Seilman, ainsi va la nuit
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Auteur·ice : Charles Gallet
02/06/2017

The Nightwatcher de Faustine Seilman, ainsi va la nuit

C’est un moment important d’une amitié, quand quelqu’un vous dit “tu devrais écouter (ou lire, ou regarder)… ça devrait de te plaire“. Ça engage l’autre autant que ça nous engage nous-même. D’un côté parce qu’il partage avec nous une partie de son monde, une pierre de son édifice et qu’on n’a pas envie de le décevoir, de ne pas apprécier ce qu’il nous offre. De l’autre, c’est aussi une manière de voir si la personne en face de nous a réussi à nous cerner et à comprendre qui l’on est.
Vous vous demandez surement où l’on veut en venir ? Et bien c’est simple : on ne peut qu’être rassuré par ses amis quand ils nous font découvrir un album aussi merveilleux que The Nightwatcher de Faustine Seilman.

Si l’album s’appelle The Nightwatcher, il serait réducteur de le voir comme un album de nuit. En réalité, on est plus proche ici du crépuscule, ce moment où le ciel prend des teintes oranges et roses, ou le soleil se couche à l’horizon et durant lequel on peut le regarder dans les yeux pour lui dire au revoir. La musique de la Nantaise est bercée par cet entre-deux, entre le clair et l’obscur. Dès les premières notes de l’instrumentale Ode To The World, la magie opère. Une musique vaporeuse et envoutante nous englobe et nous berce. Cette sensation évanescente, presque irréelle, ne nous quittera plus durant les neuf chansons que constitue The Nightwatcher.
Si l’album se veut ostensiblement folk, il n’hésite pourtant pas visiter d’autres territoires, que ce soit sur la sombre Carry On ou l’on sent planer l’ombre de Nick Cave , la lumineuse Bright Side Of Night portée par des coeurs enchanteurs,  la plus pop The Shelter ou même sur Little Bird qui a des allures de valse sur son dernier tiers.
Faustine Seilman, sa voix impeccable et implacable, toujours accompagnée de son piano, nous offre ainsi un album aventureux, qui sous ses allures de fausses douceurs, cache une intensité et une rage rentrée assez bienvenue.
Et si elle fuit vers d’autres mondes musicaux, elle a gardé de la folk, le côté authentique et écorché, cette sensation de vérité, cette manière de se raconter soi-même tout en touchant du doigt l’universel qui atteint son apogée et frôle le sublime sur The Nightwatcher qui donne son titre à l’album.

Ainsi va la nuit, et en bonne gardienne de celle-ci, Faustine Seilman nous guide à travers elle, sa lanterne musicale au bout du bras, comme une lumière protectrice et rassurante.
Avec The Nightwatcher, elle nous frappe en plein cœur de sa folk crépusculaire, sublime et sincère. Sans aucun doute l’un des plus beaux albums de cette première partie d’année. Le genre de disque que l’on voudrait faire découvrir à un ami en lui disant “tu devrais écouter ça, je pense que tu vas aimer.”

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