| Photo : Marie Auchatraire
Tout juste un an après la sortie d’un premier EP prometteur, Emma Broughton aka Blumi signe un retour en force avec there is no end in me. Alliant fragilité et ardeur à la perfection, l’univers méticuleux de la multi-instrumentaliste fascine. Une deuxième collection de morceaux aussi complexes que raffinés dont on ne peut déjà plus se passer.
Plus connue pour ses collaborations avec certains grands noms tels que Bon Iver, Feist ou encore Orouni, c’est en 2021 que l’artiste franco-britannique nous invite dans son échappée en solitaire avec I Know About You, un premier EP acclamé par la critique. En affinage constant de son art, Blumi creuse sa musique jusqu’à l’os pour y faire apparaitre toute sa beauté. On y découvre alors une véritable plongée contemplative au sein d’un univers folk aussi sensible qu’inventif qui a le don de suspendre le monde qui nous entoure, le temps d’un instant.
Révélée par une session live en « One-to-One » de la Blogothèque deux ans plus tôt, Emma Broughton de son vrai nom fait sensation en nous faisant découvrir Blumi the Darkness. Un premier morceau épuré et pourtant si intense empli d’arrangements travaillés dans le moindre détail. Passée par le Conservatoire, par une école de jazz et par des études en sciences politique et en sociologie, Emma Broughton se décrit comme une véritable touche-à-tout. Un besoin constant de mouvement qui nous ouvre les portes d’un univers musical qui ose mélanger les genres, nous offrant une folk inventive et innovante.
Avec la sortie de there is no end in me, Blumi frappe aussi fort qu’avec son prédécesseur. D’une acoustique méticuleusement brute aux notes de synthétiseurs ondulantes, en passant par des notes d’éléctro le temps d’un morceau, Emma Broughton semble bel et bien avoir trouvé son ADN musical. Ce nouvel EP résonne ainsi comme un véritable voyage lyrique où le storytelling de l’artiste franco-britannique nous attrape pendant près de vingt minutes.
Vous y trouverez des nouvelles histoires tantôt hypnotiques avec I See You, tantôt poétiques avec Dresden, premier single remarqué sorti quelques mois auparavant. Y figure également un poème écrit dans un hall d’aéroport qu’Emma Broughton récite de manière lancinante sous des percussions obliques. Ce qui nous marque le plus est alors l’importance des mots dans ce projet musical qu’est Blumi. Outre des productions audacieuses et profondes, le storytelling qui les accompagne renforce le tout pour créer un ensemble des plus hypnotisants.
Avec ce nouvel EP qu’est there is no end in me, Blumi impose son style et marque déjà les esprits. En cinq morceaux, l’artiste nous fait voyager autant qu’elle nous fait danser, nous émeut autant qu’elle nous passionne. Une présence singulière et radicale qui nous offre un résultat naviguant entre tradition et modernité. Un résultat à la fois hors du temps et attentif à son époque.
Toujours au premier rang d’un concert par amour mais surtout parce que je suis le plus petit. Je fais de la mélancolie mon principal outil.
