Un TH da Freak parallèle pour l’été
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Auteur·ice : Mathias Valverde
23/06/2023

Un TH da Freak parallèle pour l’été

TH da Freak, le prolifique chantre de l’indie rock français, sort un nouvel album après celui paru en 2022. Né en parallèle des sessions d’enregistrement de Coyote, ce LP assume le côté lofi couplé à l’énergie créatrice de l’artiste. Un disque à écouter pour prendre la tangente cet été.

On commence à prendre l’habitude de voir émerger Th da Freak dans les nouveautés musicales de l’indie rock français. Ce n’est sûrement pas pour déplaire à ses fans et à quiconque aime ce style de musique. D’ailleurs, Indie Rock a eu une vie digitale de 48h seulement le 1er avril 2022 – blague de rockeur – avant d’être retiré des plateformes. Il a eu le temps de s’imposer comme un coup de cœur pour le fondateur du label bordelais Les Disques du Paradis qui a voulu le produire. Il s’est ainsi associé aux labels historiques de l’artiste, Howlin’ Banana et Flippin Freaks, et l’opus de Th Da Freak est ressorti pour de bon le 16 juin 2023.

Patchwork de sons et de couleurs, entre harmonies à la Beach Boys (Somewhere) et ballades rock bondissantes (Feel Animal), Indie Rock est un hommage libre à toutes les influences mythiques ou réelles d’un mouvement désormais sans frontières. Bien aidé par l’immense talent musical de Thoineau Palis et sa voix lui permettant autant de crooner sur une guitare acoustique que de s’arracher les cordes vocales comme nos slackers préférés des années 1990 (Let me see the sun), l’album s’impose comme un road trip dans les contrées du rock indépendant.

 

Road trip

Slacker, lo-fi, indie, folk, voilà bien évidement les styles maîtrisés par le Bordelais. Pour donner de la cohérence à son précédent album Coyote, Th Da Freak a dû écarter de nombreux morceaux qui se trouvent désormais sur Indie Rock. Le tout est ainsi moins cohérent mais offre une géographie disparate proposant un paysage musical infini. Dans un monde sérialisé, où tout s’enchaîne avec méthode et une réflexion toute mercantile, se proposer d’errer sans boussole dans la campagne musicale d’un petit génie du rock vaut tous les détours du monde.

La chanson Say Say au milieu de l’album offre justement un de ces virages vers une énergie toute extravertie du rock californien. On se retrouve à tapoter ses mains sur tout ce que l’on trouve et à dodeliner intensivement de la nuque. Un banger. La vieille dame dans le train à côté de moi me lance des regards en biais pendant que j’effectue cette chorégraphie irrépressible, peut-être souhaite-t-elle aussi sa dose de rock ! Heureusement, le morceau suivant Keep it vient calmer nos ardeurs et impose sa litanie qui s’arrête un peu abruptement.

Solitude du rockeur

Le dossier de presse souligne que Th Da Freak, à son habitude, a enregistré seul ses morceaux. Sans l’aide de Stéphane Gillet qui a produit Coyote, le Kurt Vile français a laissé libre court à son imagination et repris le fil d’une composition-enregistrement dans la foulée qui donne cette sensation d’immédiateté de l’album. L’esthétique lo-fi contribue à créer cette sensation d’avoir Thoineau dans son salon pour un concert privé.

Pour autant la qualité des morceaux est immense. On ne conçoit pas comment un tel album aurait pu rester dans les cartons du label. La reconnaissance est grande pour celleux qui ont permis de le sortir indéfiniment. Entouré de ses frères en live (Young Bro est dédié à son frère) le musicien ne sera heureusement plus seul lors des concerts à venir cet été. On a hâte de le voir à l’International à Paris en juillet par exemple. En attendant, le disque va tourner sur nos platines et nous apportera plein de vibrations pour cet été déjà très chaud.

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