Voyou met de la couleur dans votre rentrée avec son nouvel EP Des confettis en désordre
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Auteur·ice : Claire Pinault
17/09/2020

Voyou met de la couleur dans votre rentrée avec son nouvel EP Des confettis en désordre

C’est la rentrée, le temps est morose et le ciel gris. Soudain, une éclaircie fait son apparition : ce vendredi 18 septembre sort le nouvel EP de notre garnement préféré, j’ai nommé Voyou. Sept titres, comme les sept jours de la semaine, pour nous accompagner au quotidien. Mais surtout sept titres, tels les sept couleurs d’un arc-en-ciel musical qui vient enchanter notre mois de septembre.

© Photo : Felipe Barbosa

On attendait avec impatience le retour de Voyou. Membre des groupes Elephanz, Pegase et Rhum for Pauline à ses débuts, Thibaud Vanhooland – de son vrai nom – a débuté une carrière solo marquée par la sortie de son premier EP, On s’emmène avec toi, en 2018, pour être suivi en 2019 de son album Les bruits de la ville. On l’a également déjà entendu en collaboration avec différentes artistes francophones comme Cléa Vincent ou Yelle, sur des titres joyeux et truculents.

Voyou, c’est ce mélange de couleurs et de douceur, de cuivres et de percussions, alliant des rythmes entraînants à des paroles aux allures enfantines, qui décrivent en réalité la profondeur des émotions humaines et des sentiments qui peuvent nous habiter. Un langage universel qui trouve écho en chacun de nous et nous rassemble autour de cette idée souvent oubliée : nous sommes tous humains après tout.

C’est d’ailleurs avec Les Humains que débute cet EP, dans une ode à la diversité qui nous transporte. La couleur rouge pourrait définitivement être attribuée à ce titre, avec cette passion pour autrui plus forte que toute envie de voyage, où l’amour est décrit comme étant la plus belle des évasions. Clipée début 2020, cette chanson bienveillante est portée par une trompette légère et entraînante qui virevolte tout du long comme virevolte notre cœur qui a envie de tomber amoureux à son tour, afin de connaître ce sentiment d’avoir trouvé sa place auprès de quelqu’un, peu importe où l’on est dans le monde.

Pas d’arc-en-ciel sans pluie : après ce rouge éclatant arrive le bleu, le blues, avec une reprise de Teenage Fantasy de Jorja Smith qui surprend agréablement. Cette traduction du tube de l’artiste britannique nous permet de (re)découvrir un titre soul que Voyou reprend avec douceur, dans un registre pourtant différent de la légèreté à laquelle il a pu nous habituer. Les « idylles de jeunesse » qui nous sont contées relatent la complexité des jeunes sentiments et du cœur qui s’emballe pour la première fois.

Le Confort vient apporter une touche de vert à tous ces confettis en désordre. Avec un rythme répétitif dans les tons mineurs qui semble tourner en boucle, on se retrouve emporté dans la spirale d’un confort finalement devenu insupportable. Le mécanisme mimétique de la chanson retrace la complexité d’une routine qui vient entraver l’amour et décrit la corvée qu’une relation à bout de souffle peut devenir.

Le Confort, c’est le vert de la jalousie des relations épanouies, celles qui ne sont pas semblables à un travail que l’on n’aime pas mais que l’on n’ose pas quitter pour autant. C’est aussi la rancune envers son partenaire et envers soi-même, pour avoir laissé la relation se dégrader de la sorte.

© Photo : Felipe Barbosa

Interlude vient scinder cet EP en deux et offre une transition parfaite, dans les tons indigo, vers les trois derniers titres qui composent Des confettis en désordre. Cette prouesse cuivrée est une sorte de bulle d’oxygène aux allures de Pink Floyd ou de Supertramp à travers certaines sonorités. Ce morceau remet indéniablement sur le devant de la scène le talent de Voyou pour la trompette, instrument qu’il maîtrise depuis son plus jeune âge.

Nous repartons ensuite dans des teintes plus chaudes et joyeuses, avec de l’orange, dans Carnaval. C’est dans cette chanson ensoleillée que l’on retrouve le temps du refrain les fameux « confettis en désordres ». Avec un clip tourné durant le confinement (dont on vous parlait déjà dans les clips de la semaine #76), Voyou nous donne envie de nous envoler, comme ce drôle d’oiseau, vers des horizons plus chauds, et d’aller danser au carnaval de Rio de Janeiro. Colorée et entraînante, Carnaval est le meilleur jus d’orange que vous pouvez prendre comme remède contre la grisaille, pour vous redonner un peu de pep’s.

On reste dans des teintes vives, avec du jaune que l’on retrouve dans La Cour d’École et son tempo accéléré qui nous renvoie en enfance et nous donne envie d’aller chercher nos copains pour aller jouer à chat. Ce morceau – que certains avaient déjà eu la chance d’entendre en concert – est une sorte de caractérisation sous forme d’énumération des différents individus qui composent la cour d’école : on peut ainsi noter une diversité incontestable, qui compose cependant un ensemble harmonieux. La chanson opère un retour en enfance, un retour à une vision du monde certes plus simpliste, mais tellement plus légère.

© Photo : Felipe Barbosa

C’est avec du violet que se conclut Des confettis en désordre, avec la reprise de Jardin d’hiver de Henri Salvador. Ce titre vient apporter une touche d’ambivalence, entre douceur et mélancolie, tel un crépuscule violacé qui vient s’éteindre sur les souvenirs d’enfance. De l’interprétation rythmée de Voyou émane un sentiment doux-amer, partagé entre les nouvelles expériences à venir et celles que l’on laisse derrière soi. Le jardin est toujours là, mais avec l’hiver ses couleurs ont disparu, laissant place à un lieu qui semble être le même, figé dans le froid, et pourtant sensiblement différent, avec une beauté altérée.

Avec Des confettis en désordre, Voyou nous rappelle que la vie est un arc-en-ciel, une explosion de couleurs et de sentiments, une fête que le désordre ambiant ne rend que plus savoureuse.

Les confettis sont de toutes les couleurs, de toutes les formes, ils sont épars, ils sont partout. Remède contre la déprime de la rentrée, Voyou nous entraîne dans une ronde joyeuse et nous invite à continuer de danser, bien que l’été touche bientôt à sa fin.


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