La Cave aux Poètes, jeudi soir, était un peu clairsemée. Le trio de Vundabar ne se découragent pas. Ils entrent sur scène déterminés; ils vont devoir faire leurs preuves car de toute évidence, à part une ou deux groupies, le public est venu pour ce qu’il viendra après; The Temperative Movement.
Le premier morceau joué est reçu par de bons applaudissements. Gentillets mais bien accueillants ! Au fur et à mesure, les langues se pendent. Oui, ils tirent la langue en jouant pour exprimer toute la passion qui les emportent. La Cave se chauffe. Ceux qui s’attardaient au bar décident finalement de se joindre à la salle. « Tiens ! C’est pas mal du tout ! ». Le public se retrouve séduit. « Ces jeunes sont bons ! » On ressent les écoutes du vrai rock des années 90 qui les suivent de très près ! Comment cela se fait-ce ? Ils n’étaient pas nés ou suçaient encore les mamelons de leur mère…
Dans la fébrilité, le chanteur tente d’atteindre l’apothéose en faisant signe d’approcher à son public « Come on guys ! We’re kind ! » Peut-être était-ce un peu trop tôt. Quelques rires mais pas grand monde avance. On préfère kiffer avec distance. Ce n’est pas très grave ! Eux, sont convaincus de leur musique et ça se voit. Ca leur a valu plusieurs félicitations et serrages de mains à la fin du set.
Vundabar est donc un groupe qui commence bien sa carrière internationale. Ils ont tout pour réussir; gueules d’anges et le bon mix entre Cage the Elephant et Kid Karate avec une pointe de Pixies et même, j’ai cru entendre entre les notes un quelque chose des Smiths. On les reverra, grandi et mûrit ! Laissons-les faire d’abord leurs marques en France et aux alentours; on pourra les revoir aux Nuits Botaniques à Bruxelles le 23 mai.
Ensuite, vient les tant attendus; The Temperative Movement.
Le nom du groupe est « le mouvement de la tempérance » en français, qui fait référence à un mouvement social créé aux Etats-Unis consistant à s’opposer à la consommation d’alcool… Grand paradoxe quand on voit clairement le pack de bières posé sur la table de mixage à gauche.
Dès la première chanson, le chanteur, excité comme une puce, se plonge, ou plutôt fait un pas devant, pour rejoindre le public. Il se frotte, invite les gens à danser. Les cordes aiguës résonnent, les baguettes volent; mais ! Serait-ce Aerosmith à la Cave aux Poètes ? Mélangez Steven Tyler et Mick Jagger, vous obtenez le leader, Phil Campbell ! Bon groupe de rock oblige, il suffit de quelques minutes pour que son t-shirt blanc soit rendu transparent de sueur. Sexy ! Bref, nous sommes dans une cave mais on pourrait s’y méprendre avec l’une de ces grandes salles. Phil joue de cet espace; il touche le plafond, le caresse au détriment de pouvoir sauter.
On a quand même le droit à 3 petites balades à la guitare acoustique. Le genre de morceaux qu’on pourrait entendre dans la BO de Walking Dead. Je voyais très bien Rick marcher au ralentis entouré des cadavres des Walkers. Puis, achèvement, en point d’orgue, sur un groupe déchainé qui ressort la carte blues. Un groupe de rock, oui, mais aux influences très prononcées pour le blues, effectivement. Ils jouent des gammes pentatoniques à vitesse grand v pour secouer le public. Ca fonctionne !
Pour ma part, je ne peux pas être insensible à ce qui s’est passé hier soir à Roubaix mais je n’étais pas transcendée. Pourtant, je sais apprécier le rock old school à la Led Zep mais le titre de « meilleur groupe » en 2013 pour The Temperance Movement attribué par le magazine Classic Rock est, pour moi, un poil exagéré. Serais-je trop jeune pour comprendre l’esprit du groupe ? Peut-être que ça expliquerait ma préférence pour Vundabar qui n’ont pas inventé grand chose non plus mais qui on quand même leur originalité caché derrière.
Pour la peine, voici leur premier clip :