Yung + Ought = un combo qui fait du bien
"
Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
26/11/2015

Yung + Ought = un combo qui fait du bien

Mardi 24 se tenait à Lyon au Marché Gare le concert de Ought. Il s’agissait du dernier soir pour l’exposition de David Doléac dont on vous présentait le travail lors du report d’Aline. Première surprise, la joie d’apprendre que la première partie sera assurée par Yung. Le groupe Danois figure parmi les 50 brand new artists de 2015 pour NME, chose toujours bonne à prendre.

Yung de loin c’est Billy Eliott au chant/guitare, Billy Corgan des Smashing Pumpkins à la batterie, un bassiste et un guitariste. Et de près c’est surtout du post-punk qui te fait sauter sur place de manière incontrôlable. Du haut de ses 21 ans, Mikkel Holm Silkjær possède une voix cassée pleine de maturité.

IMG_0292

Son attitude nonchalante typique des leaders de band rock lui colle à la peau. Dommage que les membres ne regardent rien d’autres que leurs pieds … Mais ça n’empêche pas aux premiers rangs d’être conquis, ça bouge de tous les côtés. Derrière, on oscille la tête, c’est bon signe aussi. Les morceaux joués sont frénétiques et de longs moments instrumentaux rythment la mesure. Mention spéciale à la dernière chanson Blue Uniforms qui clôture le set d’un coït transneptunien. Yung … un groupe à surveiller de très près !

Ought réalisera un concert trop court. Trop court car il n’aura duré que trois quarts d’heure mais surtout trop court car magistral. Tim Darcy le leader (même en chaussettes) a cette assurance et ces mimiques façon Alex Kapranos des Franz Ferdinand. A la fois punk, post-punk, rock, le groupe joue sur plusieurs tableaux et transmet l’ambiance de leurs désormais deux très bons albums avec aisance. Les anciens morceaux tels que The Weather Song ou le plus connu Habit posent les fondations d’un live énergique et élégant.

Ought manie la dynamique de la rupture avec perfection. La construction atypique des morceaux se ressent plus fortement en direct sans pour autant perdre de sa qualité musicale. Les nouveaux morceaux comme Pationate Turn ou Beautiful Blue Sky et son arrangement scénique au poil montrent la cohésion entre le premier et le second album bien qu’à la première écoute, Sun Coming Down puisse paraître moins abordable.

Tim Darcy s’excitera sur sa guitare sur The Combo, alternant des sauts de cabris avec ceux du lapin. On aurait dit qu’il était sur un bâton sauteur (les vrais savent) et que seule l’impulsion comptait, peu importe où il allait retomber… Et le tout en chaussettes, s’il vous plaît !  Le concert se termine sur Waiting où le bassiste nous prouvera une dernière fois qu’il joue très bien, où le batteur sourira une ultime fois au public sans perdre sa concentration, où le claviériste se cassera les phalanges qui lui restent sur son instrument, où Tim Darcy brillera par son charisme singulier, où Ought transmettra la force de ses morceaux anormaux à un public demandeur. On ne peut que vous conseiller de faire connaissance avec ce groupe aux compositions distendues et à la forte signature.

IMG_0294

@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@