Aline et sa vie électrique
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Auteur·ice : Corentin Souquet-Besson
11/10/2015

Aline et sa vie électrique

Vendredi soir, direction le Marché Gare (Lyon) pour le concert d’Aline. Comment cette pop sensuelle façon années 1980 allait-elle se présenter ?

C’était la première fois pour moi au Marché Gare. Le lieu est rempli d’anciennes affiches, ici Cheveu, là-bas A Place To Bury Strangers … Il ressort cette ambiance d’une salle de concert avec une histoire que tout amateur de musique se plaît à trouver. La salle n’est pas très grande et c’est tant mieux. La pinte n’est pas chère et c’est encore mieux. A la différence du public du Sucre de jeudi, ce sont des jeunes adultes ou vieux ados qui se rendent ce soir au concert d’Aline. Et malgré cette différence, on n’échappe pas au rituel des autographes ! En avance sur l’heure d’ouverture, je croise le chanteur bières aux mains en train de signer le billet d’un couple quadragénaire. La force de la musique.

En plus des affiches dans tous les coins, une exposition se présente le long du couloir menant à la salle. C’est David Doleac qui expose ses clichés de concerts lyonnais, je me réjouis d’apercevoir Carmen Maria Vega, Alex Kapranos, Joris Delacroix et autres.

Place à la première partie, The Rebels of Tijuana, rebelles inconnus au bataillon. Deux guitares, une basse, un clavier/harmonica et une batterie, de belles promesses. Un groupe de papas nonchalants au rock post-adolescent. Un set de quarante-cinq minutes complet et un public conquis. Le guitariste de droite est monstrueux, la plupart de ses solos font mouche sous les yeux ahuris des connaisseurs de devant. Le chanteur et sa dégaine de branleur sont le fer de lance de ce rock français sans prise de tête. Dommage que la batterie soit cachée derrière les quatre autres membres du groupe, faute à la taille de la scène ? Pampa permet au band de retrouver son souffle et au public de découvrir une part plus calme des acteurs, la transition est agréable. Un Foutu Hippie pour clou du spectacle, ça dépote, il n’y à pas de doute. Le morceau se parachève avec une guitare frottée, lacérée sur la batterie. S’en suit une reprise d’AlineLes Copains, morceau instrumental de La Vie Electrique (deuxième album du groupe). C’est beau de voir les sourires fiers et étonnés des membres d’Aline derrière la porte des coulisses. Ils clôturent sur une grosse instrumentale où la batterie se fait fracasser par le chanteur principal. En témoignent les malheureux restes de celle-ci, ci dessous :

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C’est à ce moment là que je me fais assaillir par la famille du chanteur, «On peut passer ? Le chanteur c’est l’oncle des petites.» (Non désolé, j’y suis j’y reste, vous n’aviez qu’à arriver avant) Évidemment !

Aline débarque. Le jaune électrique de la chemise et des chaussures de Romain Guerret (chanteur) annonce la couleur : pop nostalgique mi-sensuelle mi-rénovée.

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Deux chansons et déjà une dédicace à la famille, c’est l’effusion autour de moi. C’est avec Menteur (Voleur?), la troisième chanson, que le concert décolle. Le public commence à se lâcher et j’aperçois les premières danses aux ondulations vintages de la soirée. Une nostalgie joyeuse s’empare de la salle. C’est avec La Vie Electrique qu’Aline monte d’un cran. Le titre est annoncé comme un morceau funky et touche dans le mille les oreilles des premiers rangs. Quelques chansons déjà et les membres transpirent de bonheur un peu (et de sueur  beaucoup). Je ne peux m’empêcher de penser à Etienne Daho sur certains phrasés. Pour ne pas retomber, ils enchaînent avec le morceau (qui me fera toujours penser à ça) : Je bois et puis je danse, titre résumant bon nombre de soirées étudiantes, pas vrai ?
Le morceau est attendu au tournant par le public… et l’alchimie surgit. Une jeune demoiselle monte sur scène, elle tourne autour des membres, mêlant danses lascives et regards sensuelles… jolie prestation. Si si, c’est rare que les fans sur scène prennent autant d’espace. Après quelques remontrances, les nièces du chanteur suivent le pas, la mignonitude à son paroxysme.

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S’en suit l’instant quart d’heure américain. Le tempo baisse et l’on découvre le groupe sur un nouveau registre, plus calme, plus posé. C’est toujours appréciable de voir un band sortir de sa zone de confort et réussir. Ce n’est d’ailleurs pas fini, puisque c’est la première fois que le groupe joue Une vie. Vous auriez dû voir les regards s’éclairer autour de moi. Le morceau fonctionne, on reste sur le même rythme des dernières chansons. Aline sert une pop à la belle allure et aux intentions honorables. La fin sifflée parachève le titre dignement.

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Elle oubliera sera la chanson la plus rock de la soirée. La version live du morceau est plus intense que celle du disque. Belle surprise. L’arrangement colle au morceau et la foule est conquise. On continue, avec Promis Juré Craché. Malgré le texte amusant et l’esprit adolescent, c’est le morceau le moins réussi de ce set. On ne comprend pas bien les paroles et c’est too much côté scénique.

Interlude Reggae/Dub pour finir avec Plus Noir Encore. A l’écoute du morceau sur le disque, celui-ci fait penser à Gainsbourg et son Aux armes et caetera. Le groupe sort une nouvelle fois de sa zone de confort mais cette fois, ça ne fonctionne pas. Aline s’exprime mieux sur sa pop sensuelle que sur le reggae qu’elle a à nous proposer.

Place au rappel avec l’enchaînement de Teen Whistle et de Les Copains : parfait pour terminer ce concert. Les deux titres résument à eux deux le moment passé en leur compagnie : le côté pop nostalgique associé aux ardeurs rock que dégage le groupe sur scène.

Note à moi même : Ne jamais faire un concert à côté de la famille d’un des membres du groupe, trop d’amour c’est insoutenable.

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