Canine sublime les paradis artificiels
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Auteur·ice : Charles Gallet
11/04/2019

Canine sublime les paradis artificiels

Un marathon. Si on devait résumer notre semaine au festival Les Paradis Artificiels, c’est sans doute le terme qu’on emploierait. Six concerts en six jours, des beaux moments de scène de Bagarre à Jeanne Added en passant par Cléa Vincent et Structures pour une semaine ou on a un peu fini sur les rotules. Pour cette cloture, il fallait une explosion, un moment d’exception pour tourner la page de cette 13ème édition. Cette mission, Canine l’a remplie avec brio.

On l’a déjà dit, on ne va pas se gêner pour le répéter : Dune de Canine est un grand album. Unique, mouvant, d’une puissance musicale et émotionnelle aussi intense qu’inattendue, la musique de la niçoise nous a frappé en plein cœur tout en passant sur notre âme d’hypersensible un baume aussi apaisant que nécessaire. La curiosité nous gagnait donc à l’idée de découvrir cette musique en live. On se posait beaucoup de question quand à la retranscription d’une œuvre aussi ambitieuse, ample et parfois très cinématographique sur scène. Elle nous avait indiqué lors de notre rencontre que peu importe le lieu, sa musique s’adapterait aux contraintes. C’est donc une formation resserrée et plus électronique qu’elle nous présentait ce soir là dans l’intimité du Splendid de Lille.

 

 

Cette mise en place, on l’avait déjà découverte la semaine précédente à l’EMB Sannois. Une semaine après, la sensation est toujours la même : Canine se fait maitresse de la scène et fascine le public. Au carrefour de la musique, du théâtre, de la danse et de la prestation d’art moderne, la jeune femme propose une performance folle, intense et toute en maitrise. Accompagnée de sa meute, limitée à ses quatre choristes pour cette formation, elle nous a offert ce soir là un set resserré (festival oblige) de 40 minutes. En observant un peu le public, on remarque rapidement une chose, qui nous avait déjà marqué : le public réagit peu pendant les chansons, comme hypnotisé par tout ce qui se passe sur scène. Il faut dire qu’entre la chorégraphie, les polyphonies vocales folles et les lumières aux diapasons, il se passe beaucoup de choses sur scène qui se terminent toujours de la même manière à la fin de chaque chanson : des applaudissements plus que nourris de la part de la petite foule présente ce soir-là. Sur la musique, on est emporté, l’absence de musicien ne se fait que peu ressentir tant tout semble avoir été pensé pour ce genre de scène. Les chansons s’enchaine et l’on frisonne, on danse un peu et  on a les yeux qui brillent. L’émotion, ce vecteur si cher à Canine, se diffuse, presque palpable, part de la scène pour frapper le public. Des titres comme Sweet Say et Glow ou le petit tube Twin Shadow font leur effet et nous emportent. On regarde et on admire, ayant vraiment peu de choses à dire sur la beauté de ce qui se passe devant nous. Le temps passe à une vitesse folle et c’est justement avec Temps que le spectacle se termine. Un spectacle plus qu’un concert, une expérience scénique puissante qui s’achève avec cette envolée lyrique ou Canine se déchaine. Un ultime moment de relâchement jusqu’à l’apparition du logo en fond de scène. Conquérante, Canine est venue et Canine a vaincu. Elle nous aura offert une fin de semaine en apothéose, ponctuée par une standing ovation nourrie et méritée. Désormais on n’a qu’une envie : découvrir l’autre version du show Canine, celui ou les musiciens l’accompagnent. Ca se passera pour nous le 2 octobre à la cigale, Le rendez vous est déjà pris.

 

 

Photos : David Tabary / Dans Ton Concert

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