Impossible pour nous de finir l’année sans vous parler du single nouvellement sorti d’Halo Maud. Ayant su se frayer un passage dans la pléiade musicale francophone, elle est devenue depuis quelques années une figure de proue de la scène pop. C’est donc avec une joie non dissimulée que nous avons eu la surprise de découvrir Terres infinies, un nouveau titre que l’on ne se lasse pas d’écouter depuis.
En 2018, Halo Maud se dévoilait avec un premier album au titre surréaliste : Je suis une île. Un disque qui nous baignait de sa clarté grâce à un florilège de chansons aussi géniales que Du pouvoir / Power, Baptism ou Tu sais comme je suis, confirmant dès lors l’existence d’un univers musical riche et établi.
© Adrien Selbert
Quelques années plus tard, on se réjouit donc de découvrir la suite. Résultat d’une fructueuse collaboration avec Greg Saunier, batteur de Deerhoof, Terres Infinies semble annoncer une nouvelle couleur pour la pop d’Halo Maud, plus proche du prog-rock à en croire les riffs de guitares acérés qui tranchent le silence initial et fleurissent tout le long du morceau. Ainsi, si les couplets quelque peu planants perpétuent l’identité sonore du projet, les refrains percussifs bousculent l’ensemble et bannissent de ce fait la facilité du déjà fait. Toutefois, si Terres Infinies semble ouvrir de nouvelles perspectives, Catch The Wave, le single précédemment sorti semble lui assurer la filiation. Qu’à cela ne tienne, la musicienne se donne la liberté de l’indécision, déjà à l’œuvre sur son premier album.
Avec cette nouvelle chanson, Halo Maud ouvre l’horizon pour nous convier à un voyage en « terres infinies ». Récit de transition, la narration nous plonge dans un état de désorientation, une aventure suspendue entre imaginaire et réel, dont on ne connaît pas véritablement la quête. Triomphants, les refrains construits en onomatopées nous attrapent et balisent le chemin à suivre. Terres infinies repose ainsi sur un équilibre fragile mais réussi, entre pertes de repères et structure répétitive.
Pour marquer son retour, Halo Maud a accompagné la sortie du single d’un très beau clip filmé par Adrien Selbert. Si la musicienne confie s’être inspirée de l’univers du film Stalker de Tarkovsky pour la musique, le clip nous plonge dans un tout autre univers esthétique, quelque part entre une photographie de Zicky Le et l’Enfer de Clouzot. Avec un réel travail sur l’esthétisme et les couleurs, le clip dépasse la simple fonction représentative pour gagner son autonomie. À l’image du morceau, la vidéo est construite sur des contrastes, ici de lumières. Les couleurs vives mettent en exergue des mouvements de voiles et des fumigènes qui rappellent l’onirisme porté par la musique.
De l’aube à l’aube, on se plaît donc à écouter ce titre qui semble contenir la promesse d’un prochain album plein de surprises. Le rendez-vous est pris le 22 mars pour découvrir la suite.
Le cœur grenadine et la déclaration facile, je passe mes journées les yeux rivés sur ma platine.
