Dans la musique indépendante française, on choisit Julien Gasc et Laure Briard
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Auteur·ice : Coralie Lacôte
07/08/2023

Dans la musique indépendante française, on choisit Julien Gasc et Laure Briard

En France, la musique repose sur un agencement de microcosmes artistiques. Lié·es par des genres, des affinités ou des histoires personnelles, les musicien·nes se rapprochent et forment des familles de musique et de cœur. Leurs liens se renforcent à mesure qu’ils·elles se croisent sur scène, conjuguent leurs imaginaires sur des projets communs, se retrouvent sur des labels ou simplement qu’ils et elles se soutiennent.

Parmi les multiples bandes qui constituent le maillage musical en France, il y en a une que l’on aime particulièrement. Établi·es en-dehors des canaux mainstream, ils et elles défendent une musique indépendante, riche, faites d’expérimentations, d’ailleurs et de convictions. Sans doute est-ce à notre sens l’endroit le plus intéressant de la musique française et notamment de la pop. Parmi ces artistes trop peu connu·es au vu de leur talent et de la richesse de leurs propositions, on retrouve par exemple Michelle Blades, Forever Pavot, Nina Savary, Ricky Hollywood ou Halo Maud. Laure Briard et Julien Gasc s’y établissent également en figures de proue.

Ayant collaboré sur le premier album de Laure mais aussi sur son dernier, ils entretiennent depuis bon nombre d’années une relation amicale et artistique. Entre elle et lui s’est établie une complicité évidente, de l’ordre de celles que les années et les souvenirs confirment.

Partageant l’affiche à La Boule Noire, nous avons profité de l’occasion pour leur proposer une interview croisée. À la mythique Cantine de la Cigale, située à deux pas de la salle, nous avons parlé de création, du Brésil et de sa mélancolie, mais aussi d’écrivain·es Beatnik, le tout entre des hot dogs, un café et du Club Maté.

© Lisa Boostani

© Sébastien Trihan

La Vague Parallèle : Salut à vous deux ! On se rencontre à l’occasion de la soirée que vous partagez à la Boule Noire. Comment allez-vous ? 

Julien Gasc : Ça va hyper bien. C’est agréable de venir à Paris pendant ce changement de saison. 

Laure Briard : Il pourrait quand même faire un peu meilleur au niveau du temps je pense, mais bon…

Julien Gasc : Oui mais comme je rentre dans le Sud-Ouest demain il fera plus chaud.

Laure Briard : Tu as de la chance. Moi ça va, je suis un peu fatiguée, je suis encore en post-partum (rires). J’ai eu des jumeaux il y a dix mois qui ne dorment pas très bien donc c’est un peu intense. Ça fait très longtemps que je n’ai pas joué donc la machine redémarre, c’est un peu étrange. 

Julien Gasc : C’est un moteur diesel.

Laure Briard : Oui franchement c’est un peu particulier mais je suis contente. 

LVP : Vous avez travaillé ensemble sur le nouvel album de Laure, Ne pas trop rester bleue, sur lequel, Julien, tu as joué, composé et fait des arrangements. Ce n’est pas votre première collaboration puisque vous aviez déjà travaillé ensemble pour son premier album, Révélation, sorti en 2015. Comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Julien Gasc : Pour faire rapide, on s’est connu dans la même scène musicale. Et à un moment, Laure a voulu commencer à faire des chansons.

Laure Briard : Enfin, on se connaissait quand même avant. On se connaît depuis le début des années 2000. J’avais un ex-compagnon qui était très lié à Julien, ils jouaient un peu ensemble, je les ai rencontrés à l’époque d’Hyperclean, en 2002, 2003. Après ça, la vie est passée puis il y a des circonstances qui ont fait que je me suis dit que je voulais faire de la musique, que je voulais écrire mais je n’arrivais pas à me lancer.

Julien Gasc : C’était en 2004, non ?

Laure Briard : Non, en 2013.

Julien Gasc : Mais tu avais fait un premier 45 tours avec Bertrand Burgalat.

Laure Briard : Oui où j’étais interprète.

Julien Gasc : Ça s’appelait Laure Briard chante la France.

Laure Briard : Voilà. Ensuite pour mon premier disque, Julien a un peu été l’impulsion avec notre ami toulousain Eddy Crampes. Les deux m’ont beaucoup encouragée parce que je n’avais jamais fait ça : écrire et essayer de composer. Je n’avais pas confiance.

Julien Gasc : On est parti dans le Tarn pendant quelques jours pour faire des démos dans l’ex-maison familiale de la famille de ma mère, armé·es de quelques enregistreurs type Zoom, d’un piano et de guitares folk et classique. On a fait des démos dans la cuisine, la chambre, assis·es sur le lit avec le piano à côté, etc.

Laure Briard : Ensuite, on l’a enregistré à l’Electric Mami Studio

Julien Gasc : Le Studio d’Aquaserge. On s’est marré·es. 

Laure Briard : Il y avait aussi Eddy Crampes, Benjamin Glibert au son, Pierre Dutrey et Fanny Harnay à la batterie.

LVP : Comment est venue l’idée de travailler à nouveau ensemble pour ce nouvel album ? 

Laure Briard : Le vide et la vie.

Julien Gasc : Non, le vide parce que c’était en pleine période Covid.

Laure Briard : Oui et puis on habitait tous les deux dans les Landes donc on se voyait régulièrement. On se croisait sur la plage.

Julien Gasc : Ensuite, on a enregistré des démos à la maison.

Laure Briard : Ça s’est trouvé comme ça finalement. Il y avait aussi Vincent Guyot qui fait les claviers ce soir. On a fait ça à trois, en équipe réduite. D’abord, on a fait les démos chez Julien et ensuite on est parti au studio de Midnight Special Records où on a enregistré l’album en 10 jours, en juin 2021.

LVP : Ne pas trop rester bleue est un disque derrière lequel on perçoit un travail étayé quant au choix de l’instrumentation, à la production, aux arrangements, etc. On y retrouve également de multiples influences. Est-ce qu’il y avait une ligne directrice au départ, une envie particulière, une idée de l’esthétique ou de la couleur recherchées ? 

Laure Briard : Oui. J’avais l’idée de faire quelque chose d’assez rythmé, avec des arrangements un peu soul et toujours pop. D’avoir aussi des choeurs, notamment de cordes. Ce n’est pas une comparaison mais dans l’idée je voulais faire quelque chose à la Carol King avec des choeurs un peu Motown, quelque chose de groovy. C’était un peu ça l’idée directrice, ensuite on est allé dans plus de détails. Aussi, j’avais fait un voyage en Californie, à Joshua Tree dans le désert, où j’avais écrit pas mal de textes. Un vrai imaginaire s’était activé. J’ai aussi beaucoup écouté Lee Hazlewood, Marty Robbins, des chanteurs·es de country comme Bobbie Gentry. Donc il y avait aussi un peu cette influence.

LVP : Cet album a également été composé par Maxime Chamou et Vincent Guyot, qui a aussi participé aux arrangements. 

Julien Gasc : Vincent a vraiment pris le disque sur les bras. Il a beaucoup travaillé sur les arrangements, la production. Il a beaucoup réécouté, supervisé, été derrière Laure. Vincent est à 70% impliqué dans le disque tandis que j’étais plus détaché.

Laure Briard : Toi tu étais surtout sur les morceaux qu’on avait fait ensemble. Après, Maxime a composé un morceau.

LVP : Est-ce que ça a été facile pour toi Julien de t’intégrer dans ce processus créatif et collaboratif, et de t’approprier l’univers de cet album ? 

Julien Gasc : J’ai proposé des chansons puis Vincent et Laure sont arrivés. Vincent est passé derrière moi en me disant : « Tu devrais faire glisser cet accord à tel endroit », j’ai répondu : « Ah oui c’est vrai ». J’avais fait un truc un peu trop droit. 

Laure Briard : Après c’est facile parce qu’on se connaît tou·tes bien, c’était presque un travail en famille, quelque chose où on est libre de se dire les choses. 

Julien Gasc : Oui totalement. On est dans le salon autour du piano puis il y a quelqu’un qui va entendre un truc à un moment et dire : « Tiens mais essaie de mettre un do dièse pour ouvrir sur le refrain ». J’avais fait la démo de Ne pas trop rester bleue qui était toute droite. Le fait de travailler un peu avec Vincent et Laure a amené plus de reliefs et de dynamique.  Une semaine après l’enregistrement, Laure m’a demandé d’arranger le morceau pour les cuivres, pour l’amener ailleurs. Donc j’ai écrit une partition pour trombone, saxophone et trompette en MIDI donc sur mon ordinateur. Je la leur ai envoyée et les musiciens ont rejoué ça en studio.

Laure Briard : Oui parce qu’après on a rajouté des cordes, des cuivres, etc. On a fait la base en 10 jours mais ensuite on l’a retravaillée.

LVP : À quel moment on se dit qu’une chanson est finie ?

Laure Briard : C’est une bonne question. Quand ça sonne.

Julien Gasc : Moi ça me prend la journée. Le matin je commence, je n’ai rien. Je me mets au piano. Je me connecte à une chose qui me dépasse. Toute la journée je suis hyper excité par la chanson, j’ai envie de l’écouter, de la réécouter. Et le soir, c’est à partir du prémix que j’entends, la voix sort et la chanson existe. Elle est déjà partie hors de toi, elle appartient aux auditeur·rices après.

Laure Briard : Pour moi ce n’est pas la même chose parce que je ne fais pas tout toute seule. Même au niveau des arrangements j’ai besoin de mon équipe. Mais après en studio, il y a un moment où on sait que c’est bien. Il y a des moments où il manque quelque chose, on le ressent. Par exemple, sur l’album il y a un morceau qui s’appelle Ciel Mer Azur sur lequel justement on a un peu galéré parce qu’il manquait un élément, il y avait une sensation de… je ne sais pas, c’est même dur à expliquer au final. Au bout d’un moment on a rajouté un élément, une ligne de guitare je crois, et on s’est dit : « Voilà, c’est cool ». 

Julien Gasc : C’est comme en peinture. Il manque quelque chose sur le tableau et tu lui remets une dernière touche pour qu’il soit terminé.

Laure Briard : Mais c’est dur d’expliquer parce que c’est abstrait.

Julien Gasc : Oui c’est abstrait. Pour cet exemple précis, on sentait un manque en effet. On s’est mis d’accord. Puis à un moment tu amènes un grain de sel qui va faire la différence et faire que la chanson soit terminée.

LVP : Vos deux discographies sont empreintes d’expérimentations. En effet, quand on écoute vos disques, vos chansons, on perçoit cette volonté d’explorer, de toujours se renouveler, tenter des choses, etc. Comment se passe la création de vos morceaux respectifs ? Est-ce qu’ils naissent plutôt d’une idée très précise ou davantage d’heures passées en studio à jouer, à expérimenter ? 

Julien Gasc : Je ne sais pas. Pour ma part, je peux passer un jour sur une chanson comme il m’est arrivé d’y passer six mois, un an voire deux. Dans le cas de Laure, ce qui est intéressant c’est qu’elle s’est entourée de personnes depuis des années qui lui ont écrit des musiques et là elle a voulu réduire l’effectif des songwritters en prenant beaucoup Vincent. Pour moi, Vincent est le pivot de l’album. 

Laure Briard : Carrément. Après, c’est vrai que parfois je peux faire des morceaux toute seule que j’écris et compose avec une guitare et un piano, mais ce sont toujours des démos et ça passe tout le temps à la machine arrangement. Sinon au niveau des expérimentations c’est vrai que sur tous mes disques, c’est dur de résumer un style. Souvent on me demande quel style je fais et c’est compliqué. J’écoute pas mal de styles de musique et j’aime bien partir dans des directions différentes, faire quelque chose de plus pop, de plus yéyé, de plus psyché ou de plus shoegaze, etc. Sur Révélations par exemple, on a des choses plus nineties. J’aime bien l’idée de pouvoir explorer tous les genres que j’aime bien. Mais ce n’est pas calculé. 

LVP : Laure, tu as écrit en partie ton dernier album aux États-Unis. Toi Julien tu as écrit et composé Re Eff pendant le confinement, en étant isolé dans le Sud-Ouest de la France. Pour vous, est-ce que l’isolement est nécessaire à la création ? 

Julien Gasc : Oui.

Laure Briard : Pour moi non, pas forcément. Encore une fois je pense que j’ai une méthode différente. Parfois en effet j’ai besoin d’être seule. Par exemple, pour le premier EP que j’ai enregistré au Brésil, je ne pouvais plus sortir, j’avais une pneumonie. J’ai donc tout fait toute seule pendant un mois dans mon salon, j’ai bricolé avec ce que j’avais et je sentais que c’était vraiment quelque chose que j’avais en moi, d’intime. Après c’est vrai que je travaille beaucoup en collaboration, en équipe réduite, donc ce n’est pas nécessairement dans l’isolation. Mais pour écrire des textes, oui. Quoique. Non pour moi ça dépend.

Julien Gasc : Il m’est arrivé d’écrire dans des situations pas possibles. Laure était venue me voir Place Maurice Chevalier à Ménilmontant et m’avait dit qu’il lui fallait un morceau d’inspiration brésilienne. Je lui ai dit que je n’avais pas le temps, qu’on n’avait qu’une heure devant nous. La chanteuse d’Aksak Maboul m’a fait le même coup alors que j’étais entre deux avions. Parfois, on est obligé·e d’écrire à la minute parce qu’il n’y a pas le temps et que tu sais qu’après tu vas être en tournée pendant trois mois, qu’on ne va pas forcément se croiser que ce soit sur scène ou ailleurs. Donc il faut être préparé·e à écrire de manière tout-terrain, que ce soit à Manhattan ou à Albi, dans le calme comme dans la métropole bruyante. 

LVP : Vous êtes tous les deux assez érudits, même si Julien tu te définis comme “une pop star analphabète” dans la Voyance. D’ailleurs, pour les textes de Re Eff tu as eu recours au cut-up qui est une technique littéraire inventée par Bryon Gyrin, et ensuite très utilisée par la Beat Generation et notamment William Buroughs. Comment est venue cette idée ?

Julien Gasc : Je lis beaucoup les écrivain·es Beatnik depuis que j’ai 15/16 ans. J’ai beaucoup lu William Buroughs, et j’ai adoré lire et découvrir Richard Brautigan. William Buroughs qui avait quand même pas mal de problèmes personnels a élaboré cette méthode d’écriture avec Brion Gysin qui la lui avait soumise. Le cut-up permet de se placer hors de la réalité que l’hétéronormativité, le système capitaliste veulent nous faire croire. On a un couple, des crédits, des enfants, une bagnole, tout va bien, on croit qu’on est dans la normalité. Buroughs crée une méthode pour voir l’envers de ce décor-là. Il sort de sa propre réalité pour se dire que tout est irrationnel et que tout nous échappe. Il faisait aussi ce travail-là pour se déprogrammer, notamment de ses habitudes. Au lieu de rester dans ses habitudes, tu ajoutes un élément perturbateur qui va amener de nouvelles choses dans ton quotidien. Ce qui est intéressant avec le cut-up c’est que c’est un oracle : ça parle du passé, du présent, du futur. C’est comme une sorte de message codé que tu relis, que tu réécris et qui ne t’appartient pas. Il disait que c’est un outil de contre-fiction, pour contre-fictionner son propre quotidien et sa propre réalité et sortir des habitus ou du modèle oppressif dans lequel on est.

LVP : Vous faites tous les deux partie d’un petit milieu, celui d’une pop française plus confidentielle, peut-être plus pointue, en tout cas qui n’est pas mainstream. On pense à d’autres artistes comme Michelle Blades, Laetitia Sadier, Forever Pavot, Lenparrot, La Féline, Nina Savary, etc. Or, au Québec, on parle de pop champ gauche pour désigner un groupe d’artistes proches, qui défendent eux aussi une pop moins mainstream. Est-ce que vous diriez qu’il existe en France une équivalence de cette scène ? Quels liens entretenez-vous avec ces autres artistes ? 

Julien Gasc : Oui pour l’équivalence. Pour revenir sur le passé, c’était autour d’Hyperclean, Aquaserge, etc. Il y avait énormément de groupes qui gravitaient. On se mélangeait tous les uns, les unes et les autres, que ce soit dans l’improvisation, la musique psyché, le rock ou dans la chanson. Il y avait au moins une vingtaine de personnes qui s’entremêlangeaient à Toulouse, au début des années 2000. Maintenant, dire ce qu’il se passe…

Laure Briard : Ce que je peux dire sur des groupes et artistes comme toi, Forever Pavot, Halo Maud, Sarah Maison, Norma, Nina Savary, Ricky Hollywood, Michelle Blades, c’est qu’on est un peu connecté·es. Aussi, pour moi ce sont des artistes et des groupes qui méritent mieux. Ça gravite trop de manière souterraine. C’est comme si on ne leur donnait pas la place qu’ils méritent.

Julien Gasc : Ça c’est un problème global, c’est la musique indépendante chantée en français en France, c’est difficile d’éclore.

Laure Briard : Non, Halo Maud chante en anglais.

Julien Gasc : Oui, c’est vrai. Il y aussi Melody’s Echo Chamber.

Laure Briard : Oui après Melody’s Echo Chamber est un step au-dessus, je ne peux pas comparer avec elle. Ce sont des projets très différents mais il y a un truc qui est compliqué. Ce sont des gens hyper talentueux. Ce n’est pas qu’il n’y a pas assez de place, mais c’est un peu compliqué en France quand tu fais de la musique qui sort de tes tripes et que tu es difficilement identifiable. 

Julien Gasc : Il y a trop de groupes qui sortent des albums. Il y a trop de musiciens. On est tout le temps stimulé.

Laure Briard : C’est compliqué, mais après il y a quelque chose qui nous lie dans ces noms que j’ai cités.

Julien Gasc : Oui, oui. Il y a une forme de famille recomposée. Même avec Stéréolab, groupe dans lequel j’ai joué pendant presque 2 ans. C’est compliqué en France.

LVP : Vous avez également en commun un certain intérêt pour l’Amérique du Sud. Julien tu as sorti en 2020 Serpentes, un EP de reprises de musique brésilienne. Laure, tu as sorti également 2 EP aux influences brésiliennes, Coracao Louco et Eu Voo. En quoi la musique brésilienne vous inspire-t-elle ? 

Julien Gasc : Parce qu’il y a une poésie et qu’ils·elles arrivent à vivre avec une autre forme de mélancolie qu’on ne connaît pas en Europe, qui est beaucoup plus puissante. La mélancolie, c’est le bonheur d’être heureux·ses mais eux·elles ont dépassé ça. Ils·Elles ont inventé la saudade qui est quelque chose qui te rappelle un malheur mais qui finalement te rend joyeux·se et te donne envie de faire la fête. Comme à la Nouvelle Orléans quand ils·elles font des célébrations pour enterrer des morts et qu’ils·elles font la fête, jouent. Au Brésil, il y a un gros mélange culturel qui vient d’Afrique, du Portugal, de la Hollande, qui vient des gens qui ont trahi leurs peuples. C’est un pays très littéraire, plein de mythes et de légendes. Toutes les cultures se sont rencontrées et ça continue.

Laure Briard : Oui. Ils·Elles ont aussi un rapport plus direct et chaleureux à la musique. Il y a effectivement la poésie de la langue et de la musique. Quand j’ai joué au Brésil, toutes les dates étaient merveilleuses. Les gens ne te connaissent pas mais il y a quelque chose qui fonctionne, de plus direct. Ce n’est pas pareil.

Julien Gasc : Est-ce que tu aimerais faire une petite tournée en Amérique du Sud comme vient de le faire Cléa Vincent ?

Laure Briard : Oui carrément !

LVP : Pour conclure, est-ce que vous auriez un souvenir ou un élément musical en commun à nous partager ? 

Laure Briard : Le morceau I’m in the Clique de Todd Rundgren

Julien Gasc : On a aussi beaucoup parlé de Margo Guryan que j’avais contactée plusieurs fois.

Laure Briard : Il m’a fait découvrir Margo Guryan qui est quand même devenue ma chanteuse préférée.

Julien Gasc : J’avais pris son contact, je voulais la voir. À chaque fois que j’étais à Los Angeles j’essayais mais ça n’a jamais fonctionné.

Laure Briard : Moi aussi j’ai essayé mais ça n’a pas marché, et après elle est morte. 

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