Dans le parc de Champagne, la Magnifique Society a sonné le grand retour des festivals d’été !
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Auteur·ice : Paul Mougeot
12/07/2021

Dans le parc de Champagne, la Magnifique Society a sonné le grand retour des festivals d’été !

On n’y croyait plus ! Près de deux ans après les derniers festivals du monde d’avant, La Magnifique Society a sonné le grand retour des manifestations estivales avec une programmation à la hauteur de son ambiance chaleureuse. Dans le cadre idyllique du parc de Champagne, le premier et (on l’espère) dernier festival assis de la saison a tenu toutes ses promesses.

📸  par Alice Sevilla

Comme un symbole, au-dessus de Reims, le ciel a longtemps été hésitant. Faisant perler quelques gouttes puis s’écartant pour laisser passer les rayons du soleil, les nuages ont semblé ne pas savoir sur quel pied danser… Au contraire des festivalier·e·s qui s’étaient donné rendez-vous du côté du parc de Champagne pour cette quatrième édition de La Magnifique Society. Car de son côté, l’ambiance du festival n’a pas tardé à se réchauffer sous l’effet conjugué de l’excitation et du plaisir de se retrouver devant un concert, enfin, après de longs mois d’attente. Un véritable effet de serre de l’amour.

Il faut dire que pour l’occasion, l’équipe de La Magnifique Society avait mis les petits plats dans les grands. Si permettre à l’événement de se tenir et d’honorer sa réputation malgré des conditions sanitaires drastiques était un véritable défi, il a été relevé avec brio. À commencer par la scénographie du site, réorganisée pour répondre à de nouveaux besoins : permettre au public de profiter au mieux des concerts en étant assis, organiser des sens de circulation tout en préservant le côté à la fois intimiste et chaleureux d’un festival qui a fait de cette identité un credo à part.

À notre arrivée le samedi, nous n’avons pas résisté aux premiers tubes de 47ter sur la grande scène du festival. Dès les premières notes de L’adresse, le public qui s’était tenu sage pour l’ouverture de la journée par Chester Remington, s’est embrasé à l’unisson, bras en l’air et refrain à la bouche, pour retrouver des sensations dont il a été privé depuis bien trop longtemps. Un enthousiasme aussi contagieux que communicatif qui s’est retrouvé tout au long de la journée, du set orientalisant de Johan Papaconstantino aux prestations très attendues de Philippe Katerine et Sébastien Tellier et aux concerts explosifs de Serpent et Last Train. Point d’orgue d’une journée chargée en émotions, le duo surprise entre Vladimir Cauchemar et Soso Maness à l’issue de leurs performances respectives est venu symboliser ce plaisir extraordinaire de retrouver, pour quelques heures au moins, une insouciance qu’on pensait perdue.

Davantage placée sous le signe de la découverte et de l’exploration musicale, la journée du dimanche nous a réservé quelques jolies surprises au milieu de visages bien connus. Temple Kid a ouvert le bal avec une musique électrisante et enivrante sur laquelle notre corps ne pouvait que danser. Tsew the Kid a enchaîné avec son phrasé bourré d’authenticité et par lequel on s’est laissé porter. Bien sûr, on attendait avec impatience la venue de Victor Solf, qu’on retrouvait pour la première fois en solo et qui nous a ému par sa sincérité et sa présence sur scène. Puis celle de Crystal Murray, nouvelle reine du R’N’B, dont la prestance nous a tout bonnement estomaqué. Évidemment, on s’est précipité devant la grande scène pour ne rien manquer de la voix d’Yseult qui, ne voulant plus sortir de scène, nous a offert un a capella à nous faire vibrer le cœur. Mais au rayon des découvertes, Gystere et la légende brésilienne Chico César (seul rescapé international de cette édition particulière) ont su tirer leur épingle du jeu. Le premier proposait une musique hybride qui nous a pris par la main et nous a fait voyager dans cet univers riche qu’est le sien. Le second, une musique métissée sur laquelle les fervents connaisseurs chantaient et dansaient à l’unisson. Tous les deux incarnant une prestance qui n’appartient qu’à eux. Point final à cette édition avec l’unique Catherine Ringer, nymphe à la voix d’argent, qui a interprété les plus grands succès des Rita Mitsouko mais aussi les siens.

À l’arrivée, c’est peu dire que La Magnifique Society s’est adaptée aux contraintes du moment pour proposer la meilleure expérience possible compte tenu du contexte. Mieux, l’équipe du festival et ses bénévoles, d’une bienveillance et d’une disponibilité absolues, ont su s’en servir pour penser autrement. C’est d’ailleurs ce que nous confiait Cédric Cheminaud, le directeur du festival, au moment du bilan : “il y a des choses à tirer de ce format particulier. On travaille toujours sur plus de scènes, plus d’artistes. Mais finalement, travailler sur des zones où tu te relaxes, te retrouves entre potes un peu plus à l’écart du son, il va falloir qu’on y pense pour l’avenir”. Et puisque c’est de la contrainte que naît la créativité, à ce petit jeu, La Magnifique Society a déjà gagné.

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