Dans les coulisses de la programmation du Botanique
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Auteur·ice : Rédaction
13/04/2024

Dans les coulisses de la programmation du Botanique

| Photo : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

À La Vague Parallèle, on aime partager notre temps de cerveau disponible entre deux activités : écouter de la musique et parler de musique. Vous avez dit monomaniaques ? Peut-être… Heureusement, il nous arrive de croiser sur notre route des personnes avec les mêmes obsessions que nous. C’est le cas de Thomas Konings et Olivier Vanhalst, chargés ensemble de la programmation du Botanique (notre deuxième maison), et qui ont accepté de nous accorder un peu de leur temps précieux pour parler de leur métier, des défis auxquels ils font face, et surtout, des Nuits 2024 qui arrivent à grand pas, avec leur lot de découvertes et de concerts mémorables en perspective.

La Vague Parallèle : Vous avez le point commun d’avoir commencé au Bota via d’autres missions. Comment s’est opérée votre conversion vers la programmation ? Est-ce que c’est arrivé un peu par “hasard” ou est-ce que vous c’est une fonction que vous aviez dans le viseur dès le départ ?

Olivier : La programmation, c’est un truc qui fascine un peu, parce qu’on a l’impression qu’on va partager ses goûts musicaux avec les gens. Pour moi, c’est arrivé un peu progressivement. Au début, quand je travaillais en production et que je pouvais glisser une fois de temps en temps : « Tiens, tel truc, c’est super ! », parce que ça me plaisait et que ça finissait par se faire, c’était déjà un accomplissement énorme de dire : « Ouah, j’ai proposé tel·le artiste au chef, et puis finalement, ça joue à la rotonde ». J’ai trouvé ça incroyable. Puis on finit par se rendre compte qu’il ne suffit pas de partager ses propres goûts. On ne programme pas pour nous mais pour des publics. C’est un truc qui s’apprend vraiment sur le terrain. Puis ça dépend aussi beaucoup des réalités géographiques. Ça dépend d’où tu programmes, quelles sont tes orientations culturelles, etc. Programmer au Botanique, ça n’a rien à voir avec le fait de programmer dans une autre salle. Chaque lieu a sa spécificité.

Thomas : Avant de travailler ici, je pensais vraiment qu’être programmateur, c’était écouter tout le temps de la musique et puis choisir qui tu fais jouer selon ce que tu aimes. Alors oui c’est un peu ça (rires). Mais maintenant, je réalise qu’il y a beaucoup d’autres choses autour et d’autres tâches autour de la simple écoute.

Olivier : Finalement, écouter un album entier ou ne serait-ce que quatre chansons à la suite au Botanique, c’est hyper compliqué. On ne le fait quasiment jamais. Ça nous arrive très souvent de prendre des décisions de programmation en n’ayant écouté que deux morceaux. Et puis après, si on kiffe vraiment, on va approfondir de notre côté. Mais c’est généralement quelque chose qui arrive après la programmation de l’artiste. Voire après le concert (rires).

Thomas : Et puis parfois aussi, on n’a que deux chansons à disposition pour faire notre choix. Du coup on est obligés de se fier à notre instinct, et aux chiffres un peu aussi.

La Vague Parallèle : Qu’est-ce que ça vous ça vous apporte de travailler en binôme ?

Olivier : Sans trop de surprise, être en binôme peut à la fois être une force et un frein. Nous, on a la chance de s’entendre vraiment hyper bien humainement. Il n’y a pas de question d’ego et artistiquement, on a vraiment une vision commune qui facilite énormément le travail. C’est très rare. On avance dans la même direction dans 95% des cas. Et donc, on n’a pas trop besoin de chercher des arguments pour prendre des décisions. Un énorme luxe aussi, c’est d’être deux à traiter les offres qu’on reçoit par mail. Il y en a tellement que c’est vrai qu’on trace à une vitesse de dingue puisqu’on est amenés à prendre des décisions, parfois très vite pour ne pas passer à côté d’une opportunité en or. Et puis malheureusement Il y a des mails qui restent dans nos boîtes pendant des jours, parce qu’on a simplement pas assez de temps pour tout traiter. Je ne sais pas combien de mails et d’offres on envoie par jour, on n’a jamais réellement compté, mais c’est affolant.

Thomas : On envoie même plus de mails de refus que de mails avec des offres concrètes. Déjà, écouter tout ce qui rentre dans nos mails c’est un énorme challenge en soi, on s’en rend pas compte. Mais on se met un point d’honneur à tout écouter, même si c’est parfois plusieurs semaines après…

La Vague Parallèle : Justement, le Botanique, c’est une institution pour beaucoup d’artistes. Comment vous faites pour maintenir une forme de collaboration sereine avec tous les acteur·ices du secteur ?

Olivier : Il y a vraiment un équilibre organique à trouver en général. Ça nous arrive d’accepter des propositions pour lesquelles on est pas entièrement convaincus, surtout dans l’optique de maintenir de bonnes relations avec des partenaires privilégié·es. Cela dit, on essaye vraiment de faire passer l’intérêt du Botanique et de notre public actuel et potentiel avant le reste. On ne travaille pas pour des agents, on travaille pour des publics. À ça viennent aussi s’ajouter des “contraintes” comme notre mission officielle de faire jouer des artistes issu·es de la Fédération Wallonie-Bruxelles par exemple. Donc forcément, il arrive que des frustrations se créent, c’est inévitable…

Thomas : Je pense que le principal est d’essayer de toujours être le plus transparent possible avec nos collaborateur·ices. C’est ce point d’honneur à rester honnêtes et accessibles qui contribue à créer un climat où on s’entend bien avec les agents, les labels, etc.

La Vague Parallèle : C’est toujours possible de travailler de manière juste ?

Olivier : Je dirais qu’on y arrive toujours plus ou moins bien. On est toujours assez clair avec nos interlocuteur·ices. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est qu’on est un lieu qui est très attractif pour le secteur. La plupart des artistes qui se lancent dans des tournées internationales et qui vont avoir des jauges qui fonctionnent avec les nôtres vont souvent demander aux agents locaux de jouer au Botanique. Les groupes anglais par exemple aiment vraiment pouvoir mettre le Botanique dans leur “roadbook”. Une de nos forces aussi, c’est qu’on parle avec quasiment tout le monde, aussi bien francophones que néerlandophones et qu’anglophones. On parle avec des agents internationaux en direct, dans des milieux où les réalités sont tellement différentes. Entre la musique électronique expérimentale et le rap français, c’est deux mondes complètement différents et deux manières de travailler différentes. Ce sont des gens qui parfois même ignorent que l’autre existe musicalement. Même si on a des interlocuteur·ices très différent·es, ça reste des humains avec qui on dialogue. Pour chacun·e, il y a des réalités, des attentes, et donc des manières d’échanger différentes. Notre but c’est de répondre à chaque interlocuteur·ice et de ne pas laisser des mails sans réponse. Même quand c’est pour dire non. On appelle dès qu’il y a une petite incompréhension et eux de leur côté, ils ont quelqu’un à qui parler. On n’est pas juste des réponses automatiques. Et c’est hyper important finalement, c’est comme ça qu’on arrive à maintenir un équilibre et à garder une certaine sérénité avec tous·tes ces acteur·ices-là.

Thomas : Puis c’est vraiment la base du métier. On est en perpétuelle négociation, en recherche du parfait compromis pour contenter aussi bien les artistes que nos publics.

La Vague Parallèle : Et avec les autres salles, comment ça se passe alors ?

Thomas : En général on parle avec tout le monde et on s’entend plutôt bien. Il n’y a pas souvent de grosse concurrence. C’est sûr que ça arrive, mais chaque salle a ses spécificités, son public et c’est dans l’intérêt de tout le monde que l’artiste joue dans la salle la plus appropriée en lien avec les capacités et le marché qu’il vise. Ça dépend aussi d’où est placée la salle dans la ville. Pour ça, on a de la chance et je pense aussi qu’on a une salle qui a historiquement du prestige et une réputation dans le milieu de l’indie. Le Botanique est souvent la première salle pour beaucoup d’artistes émergent·es avant qu’iels explosent.

Olivier : Et au-delà de cette relative absence de concurrence, il nous arrive régulièrement de collaborer avec d’autres salles. C’est notamment le cas avec les Halles de Schaerbeek avec qui on a mis en place plusieurs soirées importantes dans le cadre des Nuits. On dialogue beaucoup entre programmateur·ices pour que chacun·e puisse proposer la meilleure offre possible à son public. Ce n’est pas parce qu’on est sur le même terrain géographique qu’il y a un antagonisme.

La Vague Parallèle : Comment vous abordez la programmation d’un festival comme les Nuits par rapport à celle de la saison ? Est-ce que les points d’attention y sont différents ?

Thomas : Oui et non, puisque les deux programmations se font en simultané. On n’a pas le choix en réalité. Finalement, Les Nuits, c’est une sorte d’extension de ce qu’on programme à l’année. C’est le moment pour nous de montrer ce qu’on propose en saison dans une configuration qui permet de toucher un plus grand public. C’est une sorte de vitrine via laquelle on présente ce qu’est le Botanique, ce qu’il représente. Et surtout, c’est l’occasion de donner une place à des artistes un peu plus niches en les faisant partager l’affiche avec des artistes plus établi·es, comme Mount Kimbie par exemple. Quelque chose qui, sans notre collaboration avec les Halles, ne serait pas possible par exemple.

La Vague Parallèle : Est-ce qu’il y a malgré ça certaines demandes que vous réservez pour Les Nuits ?

Olivier : Oui très clairement. En fait, on fait tout le temps tout en même temps (rires). Là, on va avoir des noms qu’on va programmer pour le mois de novembre, d’autres pour lesquels on prévoit pour leur prochaine tournée en avril ou mai prochain. On programme déjà pour les Nuits 2025 en fait. Ça dépend du profil des artistes, ça dépend de l’actualité. Notre programmation de septembre est déjà complète par exemple. Puis, on a aussi un nouveau festival prévu pour octobre qui est en collaboration avec un autre festival qui existe déjà et qui est très identifié mais dont on ne peut pas encore parler. On a pas mal de projets de collaborations pour de nouveaux évènements plus ciblés comme le métal, l’électronique, etc. On est en permanence en train de travailler sur une saison avec des concerts tous les jours et une dizaine d’évènements plus singuliers.

La Vague Parallèle : Chaque année, on voit que vous essayez de nouvelles choses. Entre la Bota ByNight qui fête ses deux ans, la Garden Party l’an dernier un an puis maintenant le All Access, on perçoit la volonté d’une direction vers une formule plus holistique du festival.

Thomas : C’est une tendance générale qu’on essaye de suivre. C’est aussi une demande des artistes eux-mêmes de jouer dans ce cadre plus évènementiel. Pour eux, ça veut dire des cachets plus élevés évidemment mais surtout plus de public. C’est bénéfique pour un peu tout le monde finalement.

Olivier : Par exemple, la soirée Warmduscher invites…, c’est le booker de l’artiste qui souhaité faire une soirée avec un panel de guests, façon curation. C’est une première pour nous et on est super excités. Avoir ce lieu (Le Botanique) avec ces différents espaces c’est clairement une chance incroyable qui rend possible ce genre d’évènement. Pour le moment, Les Nuits sont un conglomérat de ce qu’on fait en saison, comme le dit Thomas car déjà, c’est là que se fait un gros focus presse, c’est là qu’on visibilise ce qu’on fait au Botanique tout le reste de l’année, montrer au public aussi qu’on ne fait pas que de la musique au Botanique mais qu’il y a aussi un pôle arts plastiques qui fait des expos avec deux lieux et qui draine aussi son public. Mais l’idée d’arriver à une formule un peu plus “festival”, c’est aussi de marquer l’évènement dans sa singularité plus que d’être juste un amalgame de ce qu’on fait en saison.

La Vague Parallèle : L’industrie musicale est en perpétuelle mutation. Comment on fait pour rester à jour artistiquement parlant mais aussi face à ce qui se fait ailleurs tout en restant le plus subjectif possible ?

Thomas : C’est toujours un équilibre à trouver parce qu’il y a quand même une direction artistique spécifique ici qu’on essaie de suivre. Mais ça ne nous empêche pas de faire des incursions dans des genres musicaux variés. Ça nous tient à cœur de supporter des artistes en pleine montée, qu’iels appartiennent ou non à nos styles de prédilection, mais aussi parce qu’on veut répondre à un public le plus diversifié possible pour ne pas rester dans un simple cadre de « white indie ».

Olivier : Notre but n’est pas de rester sur des acquis, mais de développer des publics finalement. Notre nouveau directeur nous a amené à cette réflexion, qu’on ne savait pas trop par quel bout prendre, de notre manque sur notre positionnement géographique. On se situe à Saint-Josse, véritable pépinière d’artistes turc·ques hyper talentueux·ses, il y a une communauté turque énorme à portée de main qu’on a depuis longtemps envie d’aller chercher dans une volonté d’ancrage local. Ce sont des gens qui passent devant le Botanique tous les jours et qui savent à peine qu’on y fait des concerts. Du coup, iels ne se sentent pas concerné·es. Pour le reste, c’est du pur gavage informationnel qu’on se prend dans la face tous les jours. Si tu me demandes aujourd’hui le nom de dix artistes que j’ai écouté·es deux jours avant, c’est à peine si je pourrais t’en citer un·e. Si tu savais le nombre de nouveaux noms dont on n’a jamais entendu parler qui arrivent tous les jours. On regarde partout en fait, les programmations dans les salles de Belgique, les informations des agences. On suit des centaines de canaux différents. Alors heureusement, on se complète assez bien car on n’a pas les mêmes canaux. Thomas est sur des canaux qui sont moins de ma génération par exemple, il est plus à jour sur l’actualité musicale en elle-même.

La Vague Parallèle : On suppose que votre relation à la musique en elle-même a également évolué ?

Olivier : On écoute tellement de musique pour le boulot que ça en devient frustrant de voir ta collection de disque s’agrandir sans que tu puisses l’écouter (rires). Il y a toujours des nouveaux trucs que t’as envie d’écouter sans trouver le temps.

Thomas : Mais heureusement, oui, on arrive encore à faire la part des choses entre ce qu’on écoute pour nous et ce qui relève purement de la curiosité professionnelle. même si en termes de temps alloué, le ratio n’est pas aussi équilibré qu’on le souhaiterait.

Olivier : Ce qui complique encore le plaisir de l’écoute, c’est le constat que les arguments donnés par les agent·es sont presque exclusivement axés sur les chiffres et les objectifs de remplissage. On parle parfois moins de musique que de chiffres, de nombres d’abonné·es sur les réseaux sociaux. C’est assez symptomatique d’ailleurs, on reçoit parfois une grille d’artistes avec sous chaque photo leur nombre d’abonnés, sans aucun descriptif musical. Juste une photo, un nombre de followers (rires). On dirait qu’on ne doit même plus écouter la musique en tant que telle… Après, ça va de pair avec une façon de programmer qui est en train de se développer un peu partout.

La Vague Parallèle : Est-ce que c’est un modèle de développement viable ?

Thomas : Non parce que je pense que tout le monde dans le secteur de la musique live sait que les chiffres ne veulent pas tout dire non plus. Tout dépend de l’esthétique de chaque projet évidemment mais les chiffres ne reflètent pas la réalité des choses. Loin de là.

La Vague Parallèle : Malgré ça, les réseaux sociaux jouent aussi un rôle dans vos choix ?

Olivier : Notre boulot consiste évidemment à aller regarder les chiffres mais c’est vraiment une science inexacte par rapport au live. Ça donne des indications à un instant T, mais il faut savoir que ces chiffres peuvent tout dire et rien dire à la fois. C’est souvent faussé avec les playlists qui vont dans tous les sens. Mais les chiffres font quand même partie de notre quotidien et c’est toujours ce qu’on va voir en premier. Mais honnêtement, ce n’est pas ça qui va être le plus déterminant.

Thomas : On voit aussi l’effet que des plateformes comme Tiktok ont sur la manière dont un concert va se vendre, on ne peut donc pas y couper. Le meilleur exemple récent reste celui de Glass Beam qui pour le coup, n’a jamais créé une aussi grosse liste d’attente pour un concert ici (rires). Tout le côté esthétique du projet et sa manière de communiquer peut faire changer pas mal de choses.

Olivier : C’est d’ailleurs quelque chose dont on se doit d’être conscients, sans être dupes pour autant. De plus en plus souvent, on est face à des combos gagnants : il y a les followers, les écoutes, les clips, l’univers artistique et ce qu’il renvoie au public, la bonne équipe, etc., mais où la seule chose qui manque, ce sont des bonnes chansons. C’est quelque chose qu’on voit régulièrement, on a un enrobage nickel, puis dès que tu écoutes un peu en profondeur les huit titres disponibles, t’as aucun bon morceau. Alors ça arrive qu’on le fasse, parce que finalement ça va fonctionner, mais c’est un indicateur que les caractéristiques essentielles de réussite ont évolué.

Thomas : À force, on remarque que tout finit aussi par se ressembler. Les règles pour « percer » sont connues de tous·tes on va dire. Du coup, tout le monde en profite et essaye de s’infiltrer dans cet espace virtuel. On remarque un très gros phénomène d’uniformisation.

La Vague Parallèle : Une uniformisation du son qui complexifie votre travail ?

Olivier : Des groupes qui se ressemblent, on en reçoit plein. On doit faire des choix entre des groupes qui se ressemblent à longueur de temps. Pas toujours, attention. Mais souvent, on entend quand même la copie ou le truc qui se met dans un sillon qui existe déjà. Alors là, je vais faire un peu le « programmateur » entre guillemets avec le petit doigt en l’air (rires), mais c’est aussi un réflexe que tu apprends à avoir dans les oreilles. Au bout de trente secondes, tu sais si ça va être un truc lambda qui va faire comme tous les autres, ou si ça va être un truc qui pourra se démarquer.

La Vague Parallèle : Avec les changements climatiques et la diminution des énergies fossiles, la question de la faisabilité des tournées internationales va sans doute être une problématique centrale dans les années futures. Est-ce que ça a déjà un impact ? Est-ce que ce sont des choses qui sont déjà en train de s’anticiper dans les discussions ?

Olivier : Pour le moment en fait, on est dans la phase de constat. Dans les discussions qu’on entend, on parle de « recherche de pistes de réflexion ». Autant dire qu’on est encore loin d’une solution… Il y a des idées, mais rien de très convaincant jusqu’ici. Il y a des intentions, mais au-delà des intentions c’est très difficile de trouver des pistes concrètes d’action. Alors on fait ce qu’on peut à notre échelle. Par exemple, notre accord avec la SNCB a été réamorcé. On tend à diminuer un maximum les artistes qui ne viennent que pour un one shot en avion. C’est pas le plus chouette mais ça nous est déjà arrivé de trouver une super offre mais de refuser par déontologie. Ça reste pas grand-chose, on est d’accord, mais c’est là-dessus qu’on peut agir aujourd’hui en tous cas.

Thomas : Il reste tellement à faire sur le sujet en réalité. Un des points importants est aussi la consommation d’électricité que les salles produisent.

Olivier : Pour rebondir, c’est vrai que là-dessus, pas mal de choses ont été mises en place, on est passé au tout LED sur les équipements lumières des salles par exemple. Ce qui est aberrant, c’est qu’en France par exemple, où iels ont plus d’argent public, on a économisé de l’électricité en passant au tout LED. Sauf que du coup, iels se sont dit qu’iels pouvaient multiplier par trois les fiches lumières. Alors c’est très beau, mais du coup on se retrouve à recevoir nous des fiches techniques avec des plans de feu complètement démesurés, tout ça parce qu’en France ils sont suréquipés. Résultat des courses, on se retrouve avec des ardoises qui sont encore pires qu’avant la crise énergétique alors qu’on est passés à un truc qui consomme cinq fois moins.

Thomas : Après, ce qu’on peut dire quand même, c’est qu’avec la question de la représentation des femmes dans l’industrie, la question environnementale est devenue LE sujet au centre de toutes les discussions dans la Fédération des concerts. Mais encore une fois, pour le moment on reste au stade du constat mais il y a aucune ou peu de solutions apportées.

La Vague Parallèle : Sur une note plus légère pour clôturer : Sur le sol du hall, on constate que le Bota a souvent accueilli des artistes en début de carrière qui ont fini par marquer l’histoire de la musique. Si vous deviez miser sur un·e artiste de la progra des Nuits 2024 qui pourrait rejoindre cette liste d’ici 5 ou 10 ans, ça serait qui ?

Thomas : Aïe, c’est compliqué celle-là ! J’en ai plusieurs (rires). Déjà, je dirais John Glacier qui joue avec Mount Kimbie aux Halles. Je pense qu’elle va devenir énorme. Puis Casisdaed qui est déjà une légende dans la manière dont il mêle sa vie personnelle et ses ambitions artistiques. Et troisième réponse : Erika de Casier. Elle est vraiment en avance au niveau de ses sonorités.

Olivier : Oui alors clairement, s’il fallait ne retenir qu’un seul nom, je dirais Erika de Casier aussi.

La Vague Parallèle : Ok, génial ! On a hâte de découvrir tout ça ! Merci beaucoup pour votre temps précieux, et on se revoit aux Nuits…

 

 

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