Bonne nouvelle, la morosité ambiante n’a pas définitivement tué toute forme de créativité. La preuve en images avec Panorama, le nouveau projet d’Adam Carpels, dans lequel il laisse carte blanche à un·e vidéaste pour illustrer sa musique avec une seule contrainte : partir d’un plan séquence. Un format excitant dont le producteur lillois dévoile aujourd’hui le premier épisode, Ulysse, en exclusivité sur La Vague Parallèle.
| Photo : © Robin Ansart
Sur la scène musicale de l’Hexagone, Adam Carpels n’est pas tout à fait un inconnu. Depuis quelques années, le jeune artiste s’affaire derrière ses machines pour donner vie aux projets des autres (Thérèse, Lexa Large, Lucius…), en y jouant toujours le rôle discret mais pourtant essentiel de maître d’œuvre, sur scène comme en studio. C’est donc dans l’ombre que le natif des Hauts-de-France a mûri son projet, le nourrissant d’influences hip-hop, électroniques ou plus pop au gré de ses collaborations et de sa propre expérience – car le garçon est un véritable féru de son, digger dans l’âme et touche-à-tout dans sa pratique.
Comme un clin d’œil au destin, c’est en 2020, l’année où tout a basculé, qu’Adam Carpels s’est décidé à voler de ses propres ailes et à nous embarquer avec lui dans cette nouvelle aventure aux allures de rêve éveillé. À la fois onirique et brute, urbaine et sauvage, sa musique porte en tout cas en elle cette dimension éminemment cinématographique que le jeune producteur s’attache à retranscrire sur scène. C’est dans cette optique qu’Adam Carpels s’est attaché les services du vidéaste et VJ Sofian Hamadaïne-Guest, avec qui il explore notamment la thématique visuelle de l’exode et du voyage.
Cette collaboration a donc tout naturellement donné naissance à Ulysse, premier épisode de la série intitulée Panorama. Pour donner vie à ce morceau planant dont le titre s’inspire autant du voyage initiatique d’Ulysse que du terrible périple des réfugiés politiques dans le monde, Sofian Hamadaïne-Guest a choisi de poser sa caméra à Barbès. L’occasion parfaite de rendre ses lettres de noblesse à un lieu hautement symbolique de la capitale dont la réputation est largement déformée par le prisme des médias.
À travers la superposition des images et des sons, le tandem formé par l’artiste et le réalisateur parvient à restituer l’animation de ce quartier bouillonnant de vies et de cultures en mettant en valeur sa plus grande richesse : l’humain. Un travail qui permet également d’interroger notre propre rapport au monde et aux autres, à ce que nous choisissons de voir ou de ne pas voir, à l’heure où la distanciation sociale bat son plein.
Pratiquant assidu du headbang nonchalant en milieu festif. Je dégaine mon stylo entre deux mouvements de tête.