LCD Soundsystem au sommet du mont Olympia
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Auteur·ice : Charles Gallet
21/09/2017

LCD Soundsystem au sommet du mont Olympia

Il y a des concerts qu’on fantasme, des concerts qu’on espère ou encore des concerts qu’on attend. Dans le cas d’LCD Soundsystem, on se positionne pile au milieu de ces trois sentiments. Au milieu d’attentes assez folles et d’un rêve éveillé. On avait eu le cœur brisé lorsque James Murphy avait sabordé le paquebot LCD Soundsystem en 2011, puis on les a vus revenir nous faire coucou au We Love Green l’an dernier. L’auteur de ces lignes a loupé ça mais l’avait sévèrement regretté, se disant qu’il avait surement raté là une chance unique de voir sur scène l’un des plus grands héros musicaux de ces dernières années. Alors quand, en juin dernier, ont commencé à pousser un peu partout dans le métro parisien les affiches annonçant le retour des New-Yorkais à l’Olympia, on n’a pas hésité une seule seconde avant de prendre nos billets. Et c’est clairement sans regret. On a vécu un rêve éveillé.

C’est à Joe Goddard que revient l’honneur d’ouvrir la soirée. La salle est encore bien vide lorsque le membre d’Hot Chip monte sur scène et c’est bien dommage puisque malgré quelques soucis techniques sur les deux premières chansons, le londonien développe une musique assez jouissive et généreuse qui a rempli efficacement son rôle de warm up. Quarante minutes de musique électronique, comme une mise en bouche de ce qui nous attendait.
Que la bande à James Murphy ait choisi l’Olympia pour se produire à Paris est à la fois une surprise et d’une logique assez implacable. Surprise car le groupe aurait facilement pu remplir des salles à la capacité bien plus importante. Logique parce que le lieu est au final à l’image du groupe : avec une histoire, un background, un endroit classieux, moderne mais porté par un côté rétro qui le rend tout de suite chaleureux et accueillant. Et puis quoi de plus logique pour James Murphy que de s’offrir l’Olympe.

Il est à peu près 21h20 lorsque les lumières s’éteignent et que la boule à facettes, emblème du groupe depuis ses débuts, se met à briller doucement. Et là, de battre mon coeur s’est arrêté, comme le chante Dutronc. L’anecdote est authentique. Au moment où les premières notes ont commencé à résonner, notre cœur a loupé un battement. Comme pour marquer l’instant, ou préparer l’emballement à venir durant ces deux heures absolument orgiaques.
Comme mentionné précédemment dans notre chronique, la mort apparait en filigrane tout au long d’American Dream, le nouvel album du groupe, sorti début du mois. Pourtant, c’est à une célébration de la vie que l’on assiste lors du concert. La vie dans ce qu’elle a de plus simple, dans ce qu’elle peut offrir de plus magnifique : la communion. Pendant deux heures, on vibre que le sol de l’Olympia, on vit la jouissance extrême et le plaisir intense d’être en présence d’un groupe exceptionnel. De Daft Punk Is Playing At My House en passant par Home ou ce moment asbolument dantesque où l’on voit s’enchainer Tribulations et Movement, Murphy et son groupe nous offrent un best of quasi-parfait de leurs albums. Même si l’on regrette un peu l’absence de Losing My Edge et Sound Of Silver, on se voit mal faire la fine bouche devant le spectacle explosif qui nous est offert. Le nouvel album prend quant à lui très peu de place dans le set, mais des chansons telles que Tonite ou Call The Police apparaissent déjà comme des futurs classiques des concerts du groupe. LCD Soundsystem clôture le concert avec l’inévitable New York I Love But You’re Bringing Me Down qui nous fait autant pleurer en live que seul chez nous. Mais ce n’est qu’un petit temps de calme, “pour aller pisser” comme l’annonce avec beaucoup d’humour James Murphy qui en profite également pour remercier les gens “d’être venu voir Pat jouer de la batterie“, avant le retour de la tempête.
Le groupe revient sur scène avec la superbe I Used To, extraite du nouvel album, et nous met à genoux avec l’extatique Dance Yrself Clean avant de nous achever avec la charge émotionnelle que nous procure All My Friends.

En environ deux heures, LCD Soundsystem a donc explosé tous nos fantasmes et plus encore. Murphy a chanté comme un dieu au sommet du mont Olympia. Sans forcer, tout en tranquillité, le groupe nous a offert un concert absolument incroyable et un moment de communion qui restera collé à notre rétine pour très très longtemps. Et ce soir, ce n’était pas un au revoir, mais un à bientôt. Vite, très vite.

Setlist :

1 Yr City’s a Sucker

2 Daft Punk Is Playing at My House

3 I Can Change

4 Get Innocuous !

5 Call The Police

6 You Wanted a Hit

7 Tribulations

8 Movement

9 Someone Great

10 American Dream

11 Tonite

12 Home

13 New York, I Love You But You’re Bringing Me Down

Rappels :

14 I Used To

15 Dance Yrself Clean

16 All My Friends

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