Les clips de la semaine #106
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Auteur·ice : Rédaction
23/01/2021

Les clips de la semaine #106

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 

Balthazar – On A Roll

À près d’un mois de la sortie de leur nouvel album Sand, c’est avec le clip de On A Roll, dernier bijou en date du groupe, que Balthazar continue de titiller notre attente. Outre des sonorités toujours plus langoureuses, ne faisant qu’augmenter nos certitudes sur le potentiel de Sand, c’est avec la sublime esthétique de Pieter De Cnudde, œil avisé derrière le clip de Losers, que l’on retrouve Marteen et Jinte. Au fur et à mesure que l’album se dévoile, nos yeux en reçoivent alors autant que nos oreilles. Il est donc à se demander si cet esthétisme à la limite du cinématographique, que nous propose le groupe depuis des mois, ne sera pas un point clé lors dans l’écriture de Sand. Avec On A Roll, la plume du groupe s’est laissée guider par la perte de contrôle, qu’elle soit de soi-même ou des choses qui nous entourent.

 

Anna Leone – Once

Habituée de nos colonnes, l’autrice-compositrice-interprète Anna Leone annonce (enfin) son premier album. Alors qu’elle dévoilait en avril dernier Wondering, elle continue de nous gâter avec un second extrait de son projet à venir. Produit par le Californien Paul Butler (à l’œuvre pour Michael Kiwanuka, rien que ça), Once répète la magie Leone : un riff subtil et délicat, une voix délicieusement raillée porteuse d’une sensibilité imparable. Elle s’empare une nouvelle fois de nos cœurs pour nous emporter au cœur d’une ballade dédiée à son rapport à soi, aussi alambiqué soit-il. “Écrire Once m’a aidée à accepter que je sois capable de faire le deuil de ce qui est passé, tout en embrassant ce que je vis au présent et ce qui est à venir. C’est un sentiment ambivalent mais, au fond, cela me donne de l’espoir !” Le visuel, dirigé par la réalisatrice Savannah Setten, vous offrira votre juste dose d’évasion boisée. Entre métaphores et poésie.

 

Nilufer Yanya – Day 7.5093

“every day is a day closer to touring again tho right ?” La nostalgie de la tour life semble avoir gagné Nilüfer Yanya, nouvelle étoile de la scène londonienne qui séduisait en 2019 la planète rock avec son premier album Miss UniverseÀ l’occasion de la sortie de son mini-EP Feeling Lucky?la chanteuse a décidé d’accompagner son électrique Day 7.5093 d’un clip gonflé à la nostalgie. Dans une mosaïque de souvenirs volés lors de ses mois de tournée aux quatre coins du globe, on se plonge dans les journées folles de la chanteuse avec allégresse et légèreté. Parfait pour corroborer l’esprit du morceau, dont les accords du refrain vous ramèneront sans doute à vos tubes rocks favoris. De quoi nous faire languir d’impatience pour le deuxième volet de ses aventures survoltées.

 

Nelson Beer – Orlando

C’est quelque part entre les flancs d’une vallée à l’aura étrange, perdue à mi-chemin entre réalité et fiction, que le nouveau clip de Nelson Beer plante son décor. L’artiste suisse, qui fait de sa musique une terre d’expérimentations, nourries par les diverses disciplines que sont l’architecture ou la danse, y construit une atmosphère étonnamment immersive, à la fois sculptée dans la beauté des paysages du clip et dans la richesse de la bande-son qui les accompagne. Orlando est donc l’étape initiale de cette aventure qu’on suivra avec attention, et qui se prolongera en avril avec la sortie d’un premier EP.

 

Moto – Danser m’épuise

Moto continue de tracer sa route vers un avenir radieux. Après avoir préparé le terrain l’année dernière avec une poignée de titres bien sentis, la jeune artiste a révélé cette semaine le clip du morceau Danser m’épuise, deuxième extrait de son premier EP Chansons grunge à paraître le 19 février prochain. Au programme, une vidéo réalisée par le tout aussi chouette valerian7000, dans laquelle Moto compile les ingrédients qui composent son univers : des guitares un peu crades, des textes à la fois touchants et pleins d’humour, et une nonchalance soigneusement travaillée. Alors on met les gaz et on file à Moto !

 

Charles Dollé – Funambule

L’esprit est parfois le plus beau des refuges, le plus lointain des voyages. Enfermé chez lui, Charles Dollé regarde par la fenêtre, se déguise en funambule et tend un fil qui lui permet de rejoindre l’immeuble voisin. C’est cette drôle d’idée, à la fois enfantine et étrangement séduisante, qui a donné naissance à ce clip, premier extrait d’un mini-album qui sortira au mois de mars prochain. Déjà adoubé par Chassol ou Bertrand Burgalat, Charles Dollé n’aura en tout cas pas eu besoin de beaucoup de temps pour mettre tout le monde dans sa poche, nous compris.

 

Nathy Peluso – Delito

Nouvel extrait clippé de son incroyable album Calambre, Nathy Peluso y explore cette fois-ci le monde de l’amour interdit. L’argentine, devenue espagnole, nous livre une prestation des plus énergiques, l’une de ses marques de fabrique (on se souvient de la fois où elle a retourné COLORS). La vidéo raconte une sorte de romance prohibée, alternant des scènes de danse très expressives avec des moments d’amour sensuel. “Dansons, bien que ça soit vu comme un crime” peut-on entendre dans le refrain. Dans le texte, on retrouve beaucoup de tournures sexualisées, parfois à l’extrême, mais qui collent totalement à l’univers de Delito.

 

Lilly Wood And The Prick – You Want My Money

La sortie de Lonely Life au printemps dernier avait bien chatouillé notre envie de retrouver Lilly Wood And The Prick après ces longues années, et nous voilà enfin comblés. Cette semaine a vu naître You Want My Money, retour en grande pompe du duo, et pour cause, Nili Hadida et Benjamin Cotto ont fait de la surconsommation leur inspiration. Dans un clip où la vie quotidienne est poussée à l’extrême, le ton reste à l’humour décalé, emprunté à leur nouveau partner in crimeJérôme Niel. Évitant le piège de la moralisation, la prise de conscience est réussie, tout comme ce morceau up tempo qui donne irrésistiblement envie de bouger. À haut risque de fredonnement des chœurs dès la première écoute.

 

Motorama – Pole Star

Pôle nord, beauté froide et lumière septentrionale s’entrechoquent dans la musique de Motorama. L’influence des paysages infinis nus et enneigés se ressent de façon sensible dans chaque composition du groupe originaire des bords de la mer d’Azov. Au milieu de la toundra, sans une âme vivante à la ronde, leurs compositions vibrent au-delà du cercle arctique. La basse louvoie entre les icebergs et la ligne de guitare aussi répétitive qu’hypnotique trace le seul chemin à suivre en ces terres désolées. Pas besoin d’images évocatrices, l’espace laissé à l’imagination par les contre-jours et les silhouettes floues permettent à notre imagination de remplir l’espace de paysages polaires et de quêtes solaires. Alors que s’élève la complainte de Vladislav Parshin, la sombre vidéo d’Alexey Trineev laisse place à l’espoir et les heures noires s’illuminent. Toujours brille l’étoile polaire au-dessus de nos têtes et dans nos cœurs toujours résonne Motorama. Alors l’espérance ravive nos forces, raffermit nos volontés et apaise nos esprits.

 

Danitsa – Let Go

Danitsa s’ajoute à la liste des artistes pour qui l’année 2021 devrait être synonyme de révélation. En effet, depuis un premier effort plus que convaincant en 2017, nous n’étions pas les seuls à avoir misé une pièce ou deux sur l’artiste franco-suisse la plus versatile du game. La preuve avec l’annonce de sa signature sur le label Island Records, une des ramifications d’Universal. Aujourd’hui, Danitsa est donc fin prête à entamer l’ascension vers les sommets qu’elle mérite et ouvre les hostilités avec Let Go, un hymne dédié au lâcher-prise et à l’acceptation de soi. Une entrée en matière plus qu’engageante donc, qui devrait aisément vous convaincre de vous laisser porter vers un album qui s’annonce comme l’une des très belles sorties de cette année.

 

Goat Girl – Badibaba

Deux ans après la sortie d’un premier album éponyme remarqué, le quatuor 100% féminin de Goat Girl est de retour avec un deuxième opus le 29 janvier chez Rough Trade Records. Jusqu’à maintenant, les jeunes britanniques nous avaient habitués à un post-punk incisif et complexe. Pourtant, après les sorties successives de Sad Cowboy, The Crack et tout récemment de Badibaba, elles nous prouvent leur faculté à se renouveler, et avec brio ! La ligne de basse et les riffs de guitares sont toujours présents, mais les synthés cosmiques et les boîtes à rythmes occupent désormais une place de choix ; on peut encore parler de post-punk certes, mais avec une couleur pop et même une pointe de disco ! Pour nous mettre de bonne humeur en ce début d’année 2021, on vous invite à découvrir Badibaba, un titre pessimiste et ironique sur la fatalité du changement climatique, qui nous embarquent visuellement dans un monde sinistre aux allures de film d’horreur !

 

Hoorsees – Get Tired

Qu’est-ce qu’on s’ennuie en ce moment ! Heureusement, la petite bande des Hoorsees est là pour nous aider à passer ce mauvais moment ! Avec Get Tired, les jeunes Parisiens restent bien en cohérence avec leurs précédents titres (et c’est tant mieux !), avec un rock toujours old school, des guitares omniprésentes et un chant à la fois nonchalant et gorgé de spleen. Certes le morceau n’a pas de structure « classique », mais sa progression et ses variations rythmiques rendent l’ensemble convaincant. Côté clip, on nous donne rendez-vous devant le fameux club dansant là où Overdry nous avait laissés, puis on part en promenade avec le chanteur et son chien, un moment à l’image de la lassitude ambiante qui caractérise notre vie depuis près d’un an.
N.B. Le premier album des Hoorsees sort le 19 février chez Howlin’ Banana Records, Kanine Records et In Silico Records.

 

Brioche – Notre-Dame

Après le summer movie du Bal des Crustacés, place au polar Notre-Dame pour le plus moelleux des chanteurs. Noir et blanc, fedora, costume, les images de LMLM reprennent tous les codes des films policiers des années 50. Brioche y campe un détective qui reçoit une mystérieuse lettre de menace. Enchaînant clopes sur clopes entre deux rasades de whisky, réussira-t-il à résoudre l’intrigue avant le drame ? Inspiré par l’incendie de Notre-Dame de Paris qui marqua la France il y a deux ans, la chanson oscille entre lyrics mélancoliques et un four to the floor entraînant où les riffs de Telecaster tourbillonnent de plus en plus intensément comme les flammes d’un brasier. Après nous avoir emmené en road-trip sur son précédent clip, Brioche arpente désormais les rues de la ville à nos côtés. Et se dévoile petit à petit.

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