Les clips de la semaine #176
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Auteur·ice : Rédaction
26/06/2022

Les clips de la semaine #176

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. 


Ashe – Angry Woman

De circonstance. S’offrant un timing parfait face aux actualités misérables de l’autre côté de l’Atlantique, la sortie de Angry Woman résonne comme un hymne approprié à la condition féminine actuelle. “Ça parle du ras-le-bol des abus de pouvoir et du fait qu’il faut parfois une petite colère pour changer les choses. Surtout dans le climat actuel, je veux voir les femmes se mettre un peu en colère, parce que nous devrions l’être.” confie Ashe à propos du morceau, véritable démonstration de pop acérée au potentiel tubesque. Troisième extrait de son album RAE à paraître en octobre prochain, Angry Woman s’accompagnait d’un visuel rendant hommage à l’un des piliers de l’histoire de l’art performatif : le Cut Piece 1964 de Yoko Ono.

 

Tamino – Fascination

Le moment que nous attendions toustes, une balade en voiture avec Tamino. Comme souligné par le réalisateur du clip, Basstiaan Lochs sous un post Instagram : a black car in the desert is hot. Surtout quand c’est une Mustang. Auditivement, on a l’impression que l’artiste est incapable de décevoir. Fascination vient de ses tripes, il y pèse chaque syllabe, et les arrange entre elles minutieusement pour nous frapper en plein cœur. On succombe, comme toujours, à la voix de Tamino qui semble vulnérablement parfaite, et sa poésie qui ne peut que nous emporter dans un roadtrip aussi esthétique que déchirant, guitare acoustique sous le bras. On notera la rythmique plus soutenue et l’atmosphère solaire qui contraste avec l’incroyable The First Disciple, autre chef d’œuvre dont nous gratifiait l’artiste pour annoncer son retour. On attend l’album, (tres) impatiemment, pour le 23 septembre prochain.

 

Death By Selfie – Animal Totem

Depuis 2008, près de 380 personnes ont trouvé la mort en prenant un selfie (d’après Le Figaro, donc ça pourrait tout aussi bien être 1247 ou 8). C’est peut-être pour rendre hommage aux victimes injustes de la barbarie des téléphones que Death By Selfie a choisi son nom… ou peut-être pas. Dans tous les cas, le groupe français fait honneur à cette référence en produisant une musique surprenante et décalée, qui puisse ses inspirations dans le cinéma autant que dans la musique libre et créative des années 80. Son dernier titre, Animal Totem, nous offre une plongée onirique dans cet univers rétro-futuriste et loufoque à travers un clip réalisé par Robin Verdusen, qui fait office de premier extrait d’un nouvel EP à paraître à l’automne prochain.

 

Moor Mother – BARELY WOKE

Découvrez Moor Mother, le projet rempli d’esprit de l’autrice-compositrice, chanteuse, poète Camae Ayewa. Ces derniers mois, l’Américaine commençait à dessiner les contours de Jazz Codes, son deuxième album faisant suite à son monumental Black Encyclopedia of the AirBARELY WOKE en est le troisième single et confirme la base solide de free jazz qui habite l’album, et sur laquelle viennent se poser une multitude d’influences diverses, notamment infusée par les nombreux·ses invité·es. Ici, c’est la chanteuse Wolf Weston qui vient donner de la voix et de son flow pour une stimulation mémorable. Le clip nous balance des paysages à couper le souffle et des tableaux divisés entre la chaleur pourpre et l’onirisme bleuté.

 

Agar Agar – Trouble

“Nous avons écrit Trouble dans un moment d’ennui extrême.” confient les deux têtes d’Agar Agar, qu’il nous tardait de retrouver dans nos oreilles. Pour ce retour, c’est également dans nos rétines que le tandem français fait effet. Pour contrer l’ennui et la lassitude qui entouraient l’écriture de Trouble, c’est à une réalité alternative et digitalisée que Clara Cappagli et Armand Bultheel se sont ouvert·es. Résultat : leur prochain album attendu pour début 2023 sera accompagné d’un jeu vidéo Player Non Player à découvrir lors de leur tournée Play Test dans des lieux alternatifs d’Europe et du Royaume-Uni. Le clip qui accompagne Trouble, réalisé par Mélanie Courtinat et Jonathan Coryn, annonce d’ailleurs la couleur en jouant de ces relations transmédia pour exprimer le caractère cyclique et infini de certaines émotions.

 

Polycool – Something Between Us

On vous prévient tout de suite : une avalanche de cool est à redouter dans les prochaines lignes avec un retour qui nous réjouit particulièrement. Something Between Us signe le come back de Polycool et sa pop au doux groove rosé. Ici, on conjugue l’amour au cool en se laissant glisser sur une mélodie et des voix aériennes. Le clip, réalisé par le groupe lui-même, est quant à lui d’autant plus psychédélique qu’il multiplie la coolitude du morceau par un bon coefficient de dix. Le mode d’emploi de ce titre est aussi simple que de faire fondre un glaçon au soleil : il suffit de fermer les yeux et se laisser porter. Autant vous dire qu’il n’est pas impossible que vous soyez tenté·es d’esquisser quelques cool moves pour surfer sur le titre.

 

UssaR – EncorE EncorE

Changement de rythme pour UssaR qui dévoile cette semaine l’impatient EncorE EncorE. Après Étendues, un premier album plus doux qu’il nous avait raconté il y a quelques mois, on accueille avec joie ce nouveau titre qui fait résonner avec magnétisme les beaux jours à venir. Un peu comme dans son nom, tandis que les majuscules encerclent le titre comme une boucle qui se répèterait à l’infini, le clip d’EncorE EncorE a lui aussi la finesse de faire perdre le fil chronologique comme il s’embrumerait au coeur de la fête. À ne plus savoir si les images avancent ou reculent, le temps s’emmêle à l’écran tels les souvenirs flous des lendemains. On se laisse porter dans la course effrénée qui rappelle l’été et les jours qui se rallongent. Galvanisant.

 

Lorde – The Path

Il y a peu de certitudes dans ce bas monde. On sait que le melon, c’est juste une pastèque en moins bon, que les vieux mecs blancs essaieront toujours de contrôler le corps des femmes et que, l’été venu, chacun·e d’entre nous se changera irrémédiablement en un monstre avide de vitamine D prêt·e à supporter Summer de Avicii en boucle pour se donner une impression de farniente. Bref, péter son crâne pour deux mois de chaleur relative et trois rayons de soleil, on le fait toustes un peu. Lorde, elle, l’a compris et catapulte à nouveau Solar Power, sorti l’année passée, dans nos petits coeurs caniculaires avec un nouveau clip pour The Path, premier titre de l’opus. On y reconnaît l’esthétique léchée de l’artiste néo-zélandaise, entre spiritualité New Age et secte des plages. La chorégraphie est gracieuse, Lorde sereine et bien sapée. Un an plus tard, on aime toujours autant succomber à l’univers feutré et baigné de lumière de Solar Power.

 

Lucrecia Dalt – No Tiempo

Si la poésie de Lucrecia Dalt n’était plus à prouver, elle ne semble pas décidé à arrêter d’expérimenter et d’impressionner. Véritable technicienne des sons et magicienne des intensités qu’ils convoquent, l’artiste colombienne donne suite à son fantasmagorique No Era Sólida avec des sonorités plus légères et solaires qui constitueront l’album ¡Ay! attendu pour octobre prochain. Le premier extrait, No Tiempo, annonce déjà la volonté artistique de Dalt sur ce nouvel élan : mêler les sonorités traditionnelles latinos (merengue, mambo, salsa, boléro) au décorum de la science-fiction. Ici, c’est le boléro qui se frotte langoureusement à l’astral, le tout sur un fond visuel captivant et poétique niché au cœur d’une côte rocheuse hautement esthétique.

 

strongboi – unconditional

Si vous ne le connaissiez pas encore, il est temps de vous mettre à jour sur le side project d’Alice Phoebe Lou et son acolyte Ziv Yamin : strongboi. On en entendait les premières bribes avec la sortie du single éponyme du groupe en 2020. Piqué·es de curiosité, nous avons attendu patiemment chaque sortie, et voici que unconditional pointe son nez. Pop d’une douceur extrême qui se démarque par son groove alternatif, ou une belle pleine de jeu pour les riffs de guitare et la ligne de basse. Le groupe arbore un esthétisme VHS/moments de vie complètement non pertinents tournés en reportages psychédéliques, avec une atmosphère mauve. On pourrait dire que cela devient la marque de fabrique du groupe. Mais on en veut plus, histoire de confirmer le potentiel de cette pépite au grand cœur.

 

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