Love What Survives : Mount Kimbie s’explore et on adore
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
02/10/2017

Love What Survives : Mount Kimbie s’explore et on adore

Le changement, il n’y a que ça de vrai ! Et ça, le duo londonien Mount Kimbie l’a bien compris. Au travers de ses onze titres, Love What Survives se dévoile comme la feuillaison d’un groupe expérimental en pleine ascension. Appartenant à cette catégorie musicale qu’on ne définit pas, le groupe oscille entre la cadence et la douceur, la houle et l’accalmie. Troisième album, troisième occasion de créer la sensation.

“L’ADN de leurs rythmes reste clairement dubstep – habilement syncopés, légèrement désaxés, ambigument dansants – mais la majorité de ce qu’ils posent dessus semble sortir de recoins que la dubstep n’a pas l’habitude d’explorer.” (Pitchfork, 2009)

A l’époque où Dominic Maker et Kai Campos se rencontrent sur les bancs universitaires, ils ont déjà tout des grands. Un concept novateur, une vision démarquée de la musique, un talent hors pair et surtout, une folle envie de le partager. Partisans du particularisme, le groupe reste fidèle à ses armes fétiches – dont le field recording – pour livrer une musique singulière et mystérieuse. C’est ainsi qu’en moins de dix ans, les Mount Kimbie ont su imposer leur empreinte inconventionnelle à une industrie trop souvent rétrograde.

Pour ce nouvel album, l’exclusivité à l’électro est délaissée pour une oeuvre plus instrumentale et diversifiée. Des univers différents sont explorés avec l’aide de quatre invités de marque, grande nouveauté là où le groupe avait l’habitude de s’aventurer solo. Ainsi, on retrouve les voix féminines de la pétillante franco-mexicaine Andrea Balency et de la prodigieuse Micachu  membre du groupe Good Sad Happy Bad – qui l’accompagne sur le frétillant Marilyn. Vieil ami et collaborateur du groupe sur plusieurs projets, c’est doublement que le phénomène James Blake vient poser sa mélancolie sur les titres We Go Home Together et How We Got By, véritables chef-d’oeuvres résultant d’une alchimie musicale parfaite entre les deux univers pourtant si différents. Finalement, c’est la bombe rouquine King Krule marquant cette année un retour en force – qui fait l’honneur de sa présence sur le brillant Blue Train Lines porté par son rock enragé et engagé.

Le successeur de Crooks & Lovers – second album du groupe – sait néanmoins revenir aux sources par ses titres solos. En témoignent SP12 BeatDelta et Four Years And One Day dont l’itération entêtante et progressive ne va pas sans rappeler la redondance dansante des tubes Before I Move Off et Carbonated. Ici, les deux artistes laissent libre cours à ce qu’ils savent faire de mieux : de l’électro ambiante aux airs cacophoniques qui prennent tout leur sens après quelques écoutes seulement.

La jeunesse de Maker passée à étudier l’art du cinéma se fait agréablement ressentir dans le souci du détail que le groupe semble appliquer à chacune de ses oeuvres. C’est notamment entourés de l’artiste Frank Lebon – aux commandes des clips de Marylin et We Go Home Together – que les deux visionnaires ont subtilement promu ce nouvel album.

Un caractère spécial – qui passe ou qui casse – mais une musicalité et une diversité qu’on lui envie, Love What Survives offre un voyage à travers les limites de la conception d’une musique moderne prometteuse de grands moments d’effervescence en live à travers la Belgique et la France à partir du 4 Novembre prochain.

 

 

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