Poppy et Bad Omens font trembler les murs de l’Ancienne Belgique
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Auteur·ice : Chloé Merckx
12/02/2024

Poppy et Bad Omens font trembler les murs de l’Ancienne Belgique

| Photos de Poppy par Chloé Merckx pour La Vague Parallèle
| Photos de Bad Omens par Bryan Kirks

Celles et ceux qui suivent le monde du metal de près ou de loin n’ont pas pu passer à côté du groupe qui règne sur la scène depuis quelques mois : Bad Omens. Formé en 2015, le groupe de metalcore atteint des sommets depuis la sortie de son album THE DEATH OF PIECE OF MIND, paru en 2022. Lundi soir, nous avons assisté à leur show à l’Ancienne Belgique, date belge d’une tournée ultra complète depuis des mois.

On ne connait pas la formule exacte pour le succès, mais mélanger un son innovant avec un front man au magnétisme indéniable, incarné par Noah Sebastian, semble fonctionner plutôt pas mal. Il suffisait de se rendre devant l’Ancienne Belgique aux alentours de 16h30 pour constater l’armée de fans vêtu·es de piercings et combat shoes qui patientaient déjà. On ne peut s’empêcher de souligner le caractère assez exceptionnel de cette date, car en guise de première partie, c’est nulle autre que la queen d’internet en personne, l’artiste Poppy, qui ouvrait la soirée.

Poppy Ancienne Belgique

© Chloé Merckx

Et c’est en scandant les paroles de BLOODMONEY que Poppy fait son apparition sur scène, électrisant de ses pas un public déjà euphorique. L’artiste américaine, connue notamment pour ses vidéos de performances artistiques expérimentales reste dans son personnage. Vêtue comme une danseuse de Degas avec des combat shoes, elle croque dans une pomme pour en faire résonner le son dans son micro, avant de la jeter en pâture au public.

Elle enchaîne ensuite avec le très gothique Church Outfit, single issu de son nouvel album Zig, sorti en octobre dernier. Elle revient ensuite avec quelque chose de plus metal avec le bipolaire Bite Your Theeth, de son album I Disagree. Sa scénographie simple mais très numérique renforce ce côté hologramme animé par un ordinateur, façon Hatsune Miku.

Poppy Ancienne Belgique

© Chloé Merckx

Poppy Ancienne Belgique

© Chloé Merckx

Poppy Ancienne Belgique

© Chloé Merckx

Poppy prend ensuite la basse pour interpréter son nouveau son Hard, avant de s’interrompre pour répéter “I love you so much” à la manière de son célèbre “I’m Poppy”. Vient ensuite le bipolaire Fill The Crown qui mélange pop guillerette, électro et metal industriel en une chanson, parfait exemple de la palette musicale que l’artiste est capable de performer en seulement quatre minutes. La chanteuse se dirige ensuite vers l’arrière de la scène pour rejoindre son batteur, et agrippe deux sticks pour frapper violemment sur le rythme d’intro de Anything Like Me.

Son set rendu explosif par un combo guitares stridentes et stroboscopes arrive doucement à sa fin. Nous avons encore droit à Scary Mask et Concrete avant de lui dire à tout à l’heure. Car avec le nouveau single qu’elle vient de sortir en collaboration avec Bad Omens, on se doute qu’elle reviendra sur scène d’ici peu.

Poppy Ancienne Belgique

© Chloé Merckx

La tension monte en attendant Bad Omens. On nous avait promis une scénographie incroyable, que le groupe met un point d’honneur à ne pas trop dévoiler sur les réseaux sociaux, afin de conserver une forme d’exclusivité pour le public. D’où l’interdiction formelle pour les photographes de prendre des photos. Les roadies montent la scène en trente minutes, rien de très impressionnant pour le moment, si ce n’est la batterie de Nick Folio perchée à deux mètres de hauteur. Puis tout d’un coup, les lumières de la salle s’éteignent et la scène s’allume pour finalement dévoiler un décor à couper le souffle, le logo du groupe s’affiche et le batteur monte sur scène.

Sur un monologue fort dystopique nous est projeté un ensemble d’images en noir et blanc, un message anonyme depuis une sorte de motel miteux. C’est au tour de Joakim Karlsson, suivi de Nicholas Ruffilo de monter sur scène. À contre-jour, les musiciens commencent à jouer un riff aux allures d’alerte à la bombe, avant d’enchaîner sur les premières notes de ARTIFICIAL SUICIDE. Noah Sebastian fait finalement son entrée sous les acclamations de la foule en délire. Il ne se passe pas une minute avant qu’un premier pogo démarre dans la fosse, sur ce refrain screamé, c’est tout Bruxelles qui relâche la pression.

Bad Omens Ancienne Belgique

© Bryan Kirks

Noah retire enfin sa capuche, pour laisser aux fans le loisir de contempler son joli minois lorsqu’il monte dans les aigus pour le premier couplet de Like A Villain. Après l’euphorie du moshpit, place à la contemplation des graphismes rouges qui s’agitent derrière la scène. Mais il ne fait jamais calme bien longtemps, car le mouvement reprend dès le drop de la chanson.

Sur Glass Houses, tout le monde saute, et sur The Gray, on admire la technicité de l’ensemble. Durant toute la durée du concert, on est frappé·es par la production derrière le show. Des visuels à la qualité du son, on peut dire que le groupe ne fait pas de compromis. La voix du chanteur résonne d’un son clair dans toute la salle, sans pour autant nous priver de disto et de ce son très industriel qui les singularise. Cette impression de perfection se poursuit sur le très électro What do you want from me ? pour lequel la scène se transforme en ordinateur futuriste digne d’un film des soeurs Wachowski.

Viennent ensuite Limits et IDWT$ pour réchauffer la foule, avant d’enchaîner sur quelques hits de leur dernier album : Take Me First, qui emporte tout le monde sur le refrain, suivi du plus doux Bad Decision, sur lequel le groupe ne manquera pas de faire une petite blague dans les backing tracks, en rajoutant un sample de Bad Guy de Billie Eilish qui s’avère être sur la même tonalité.

C’est après un très speed Nowhere To Go que Noah s’éclipse en backstage. Une grande silhouette familière fait son apparition sur les premières notes de V.A.N. On l’attendait avec impatience, Poppy revient en force pour interpréter le titre collab. On aperçoit Noah danser en arrière-plan, assis sur le podium surélevé du batteur, et puis redescendre pour assister la chanteuse dans les screams du drop. On l’avait vu passer sur les réseaux et on l’attendait avec impatience, le fameux handshake entre Noah et Poppy de plus de trente secondes, se terminant en pompes sur le sol pour le chanteur. Bref, un grand moment.

Vous l’aurez compris, dans la salle, l’euphorie ne redescend pas. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas assisté à un wall of death au milieu de l’AB, et on a adoré le regarder depuis les gradins. Au total, on pense avoir comptabilisé une demi-douzaine de moshpit, et on a observé avec fierté la parité du côté des crowdsurfers. La température écrasante de cette salle chauffée par la sueur des pogos a encore augmenté lorsque furent prononcées les paroles sulfureuses de THE DEATH OF PIECE OF MIND : “I miss the way you say my name, The way you bend, the way you break, Your makeup running down your face, The way you fuck, the way you taste”.

Le groupe termine avec Just Pretend, avant de quitter la scène pour un rappel. Nous patientons quelques minutes devant cette scénographie rappelant leurs clips qui nous en a mis plein les yeux pendant tout le show, avant de retrouver les musiciens pour un CONCRETE JUNGLE très attendu. Bien évidement, le groupe ne pouvait pas partir sans jouer la chanson la plus heavy de leur répertoire, Dethrone. Pour ce bouquet final, musique et public ont fonctionné en harmonie, car qui dit chanson heavy, dit pogo. Et on n’a pas été déçu·es par la fougue des Bruxellois·es, qui nous ont servit le moshpit le plus mémorable qu’il nous a été donné d’assister depuis longtemps.

Le groupe quitte la scène de l’AB sous les acclamations passionnées de la foule, mais reviendra quelques instants plus tard pour distribuer des pics de guitare, baguettes de batteries, et dans le cas de Noah, une serviette détrempée de sueur que certain·es se sont empressé·es d’attraper au vol. Ce show était sans aucun doute un des plus mémorables de ces derniers mois, on peut dire que Bad Omens nous a mis une sacrée claque !

Bad Omens Ancienne Belgique

© Bryan Kirks


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