Soko au Botanique : danses entre aliens
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Auteur·ice : Fanny Ruwet
24/03/2015

Soko au Botanique : danses entre aliens

Après avoir jeté trois tonnes d’amour à Soko pour son incroyable nouvel album, j’étais plus qu’impatiente d’enfin voir  ce qu’elle pouvait donner en live. C’est donc avec le sourire d’un enfant qu’on emmène à Disneyland que je suis allée au Botanique hier soir.

20h00. La première partie du show est assurée par Blackmarquis, un DJ aux allures de Professeur Rogue qui passe une demi heure de morceaux de Joy Division, des Smiths et des Cure..e De quoi bien se mettre dans le bain.

21h05. Quatre musiciens montent sur la scène de l’Orangerie. Quelques secondes plus tard, Soko arrive en criant et en sautant avant de commencer son set avec My Dreams Dictate My Reality, extrait de son dernier album du même nom. Le ton est donné.

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Le début du concert est un peu difficile. A l’image de la salle enfumée, la musique semble « brumeuse ». On n’entend pas beaucoup les voix, les instruments semblent former un tout un peu brouillon et les quelques mots que Soko adresse à la foule entre les morceaux sont incompréhensibles.

Après une version très new wave de Destruction Of The Disgusting Ugly Hate, issue de son premier disque, elle quitte enfin son synthé pour aller danser comme une sauvage sur le milieu de la scène en entamant My Precious. Elle passe ensuite à la basse (avec laquelle elle joue comme une barbare, avouons-le, mais c’est un peu ce qui fait son charme) pour I Just Want To Make It New With You.

Soko Botanique

C’est seulement après cinq ou six titres que je parviens à “rentrer” dans le concert. Alors qu’elle s’apprête à chanter I Thought I Was An Alien, elle fait monter une personne du public sur scène pour faire “la choré la plus nulle du monde” et demande à l’audience de danser comme « des aliens zombifiés sous LSD sur mars ». L’Orangerie prend vite des airs de séance d’aquagym, mais ça fonctionne bien : le public se réveille enfin et le show commence pour de bon. Même scénario pour la chanson suivante : une autre fille se place aux côtés de Soko et récite le poème « le plus nul possible » tandis que le public lui répond en chantant le refrain de Bad Poetry.

Le set se poursuit avec Ocean of Tears, Who Wears the Pants ? pendant laquelle elle se fait porter par la foule d’un côté à l’autre de la salle, Temporary Mood Swings et Lovetrap (dont elle a justement sorti le clip hier) : tout le monde bouge, danse et on pourrait facilement entrer en transe avec la fascinante Peter Pan Syndrom. Entre les chansons, elle parle “comme un alien” et fait des sons étranges. On se demande à plusieurs reprises ce qu’elle consomme, avant de rappeler que.. Bon, c’est Soko. Elle n’a surement besoin de rien pour être comme ça.

Soko Botanique

Elle plaisante ensuite à propos de ses deux musiciennes, « Je les ai choisies hot pour que vous restiez tout le temps concentrés sur le concert » puis entame la très jolie For Marlon seule à la guitare, accompagnée de ses deux hot chicks aux choeurs. On retrouve ici la fragilité de son premier album : fragilité qu’on ressentira quelques minutes encore puisqu’elle enchaîne avec la très belle First Love Never Dies.

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Après un court break, elle revient seule pour un rappel, se met à la batterie et se met à chanter (crier ?). C’est bizarre mais fort drôle. A son image, en fait.

Ses musiciens remontent ensuite sur scène et vient la plus belle partie du concert : la magnifique Keaton’s Song, largement magnifiée par le parfait mélange d’un violoncelle et de coups de grosse caisse. On sent pas mal d’émotion dans la salle lorsqu’elle murmure les paroles “You wonder why I hate myself, I’m trying to kill the worst of me, To be the best for you, To be the best for you” .

Elle remercie alors (avec une jolie tête de bébé heureux) le public du Botanique, l’invite à venir lui faire des câlins après le show et entame la toute dernière chanson, We Might Be Dead By Tomorrow, visiblement très attendue par la foule.

Fort chouette concert donc, bien qu’en premier lieu difficile à aborder. Entre danses d’aliens, crowdsurfing et fragilité palpable : le phénomène Soko reste plus que fascinant.

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Photos : Arnaud Laurent

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