Wounds, le chant de la blessure d’IMAINA
"
Auteur·ice : Giulia Simonetti
01/03/2021

Wounds, le chant de la blessure d’IMAINA

Libérateur, mélancolique et vrai. Vendredi 19 février, la jeune artiste belgo-bolivienne a dévoilé son tout premier EP : Wounds. IMAINA nous chante l’amour toxique. Sous forme d’histoire, elle compose six titres percutants et personnels. À l’occasion de cette sortie nous sommes allé·es à nouveau à sa rencontre.

Aboutir à un premier projet c’est un peu comme donner naissance à un enfant. Les circonstances du Covid ne permettent pas forcément de vivre pleinement les émotions et les sensations qui en découlent.

Je me sens soulagée de la sortie de ce projet. C’est vrai qu’après une année liée au Covid et la frustration, je suis vraiment heureuse de pouvoir enfin le sortir. Je suis donc très reconnaissante d’avoir pu le faire. Cette pandémie a été assez limitante, parce qu’on a envie de défendre ce qu’on fait sur scène, de rencontrer des gens, de voir des musiciens. Wounds est mon tout premier EP, il représente donc le début d’une belle aventure. C’est la première fois que je dévoile à la fois ma musique et qui je suis de manière aussi forte. J’ai essayé de le faire notamment avec les visuels de l’EP. Les visuels sont très importants pour moi.

© Photo : Giulia Simonetti

Wounds, blessures en français, est composé de six chansons qui racontent à chaque fois une histoire. La jeune artiste accompagne chaque titre d’un mot. Il représente un état d’âme, une émotion. Le côté story-telling est présent tout au long de ce projet entremêlé à des sonorités électro-pop caractérisant l’univers d’IMAINA. Elle se met à nu en livrant sa vulnérabilité face à une histoire d’amour néfaste.

Les six titres parlent de six histoires différentes. Et ces histoires représentent les blessures des expériences que j’ai vécues. Peut-être encore des traumas qui restent là et qui ne sont pas encore totalement guéris. C’est donc pour ça que je parle de blessures. Lorsque j’ai commencé à écrire, la thématique de la relation toxique est venue de manière assez naturelle. J’avais aussi envie que l’EP raconte une histoire complète et que chaque chanson ait un lien. C’est du story-telling, et j’adore raconter des histoires. Je voulais que l’EP soit cohérent. Chaque morceau est accompagné d’un mot correspondant. Pour certains titres le mot associé était évident. Par exemple, pour Glass box la violence était automatique. Puis, pour d’autres, j’ai dû me questionner, voir ce que la chanson transmettait et à quoi elle était reliée.

© Photo : Giulia Simonetti

IMAINA dans ses titres montre les différents stades d’une relation toxique, telles les étapes d’un deuil. Le projet commence par Dark Night qui représente la solitude et se conclut avec Glass Box qui symbolise la violence. Tout au long de l’EP nous assistons à un crescendo émotionnel.

Une des premières choses que l’on ressent et dont on prend conscience dans une relation toxique c’est la solitude. Et la fin, en fait, c’est la violence car c’est l’étape la plus forte. C’est à ce moment-là que tu réalises que tu n’as plus le choix et que tu dois fuir.

En suivant le cheminement du projet, elle témoigne de son obsession à la fois dangereuse et innocente : la naïveté de son amour.

On peut réaliser être dans une relation toxique, mais parfois on ne veut pas forcément l’accepter, et on pense pouvoir améliorer la personne ou la changer. C’est assez naïf car on se laisse avoir par l’idée de l’amour. C’est pour cette raison que je lie l’innocence (All of you) à l’obsession dans I’m yours, pour enfin terminer sur la violence. L’obsession montre qu’on est addict à la personne, même si c’est mauvais. C’est comme une drogue, on est obsédé, on y reste attaché et puis on arrive à la violence. C’est en écrivant mon EP que je me suis rendu compte que j’avais vécu certaines choses. Je me suis inspirée d’une conversation que j’avais eue avec une amie, il y a quelques années, qui me racontait ses histoires. Petit à petit, en écrivant, je me suis reconnue dans ses histoires. Écrire n’a pas été thérapeutique mais en tout cas c’est une première étape pour parvenir à mettre certains mots sur ce qui m’est arrivé. Je suis consciente qu’il existe du travail à faire sur moi et malheureusement la musique ne va pas me sauver de tout le trauma que j’ai vécu.

 

L’importance des visuels est prépondérante dans la musique d’IMAINA. La jeune artiste entremêle différentes disciplines artistiques. Issue de plusieurs cultures, elle arrive à transmettre cette ouverture et son engagement artistique grâce à des clips qui sont des œuvres d’art à part entière.

Je donne une très forte importance aux clips, parce que je ressens l’histoire beaucoup plus visuellement et j’ai donc envie de le faire aussi pour les personnes qui m’écoutent. J’adore créer, écrire des scénarios, être en contact avec des stylistes pour pouvoir réaliser des vêtements ensemble. Glass Box a été réalisé avant le confinement, il y a bientôt un an. C’est en l’écrivant que j’avais déjà cette idée de femme emprisonnée, qui devient plusieurs femmes pour faire plaisir à son partenaire. C’est ainsi que j’ai contacté la réalisatrice OUNI qui m’a permis de concrétiser ce clip. Le fait d’être une fille issue de diverses cultures, d’être belgo-bolivienne, et d’avoir énormément voyagé m’a énormément inspirée.


Tags: Imaina | OUNI | Wound
@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@