Bear’s Den : « plus on réalise ce que signifie être vulnérable, plus ça nous fait du bien »
"
Auteur·ice : Hugo Payen
31/08/2023

Bear’s Den : « plus on réalise ce que signifie être vulnérable, plus ça nous fait du bien »

| Photos : Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Quelques semaines maintenant après la sortie de First Loves, dernier quatre titres en date (déjà) emblématique du groupe, Bear’s Den reste sur sa lancée et nous tease déjà la suite de l’aventure. À l’occasion de leur passage en terres belges de Rock Werchter, on a voulu en savoir plus sur le petit dernier de leurs nombreux chef-d’oeuvres romantiques. Après vous en avoir fait l’éloge, c’est sous les premiers rayons de cette journée de juillet que nous retrouvons Davie et Kev, duo incontournable derrière Bear’s Den. Suivez-nous. 

La Vague Parallèle : La dernière fois qu’on a discuté, on a beaucoup parlé de la santé mentale et de comment la musique vous aide, nous aide, à comprendre et à accepter toutes ces émotions. Est-ce qu’on peut dire que First Loves est la suite logique de Blue Hours ?

Davie : Je dirais que pour First Loves, ce sont des émotions différentes mais qui font suite aux précédentes. On parle beaucoup ici de ce que représente la paternité et de ces nouvelles émotions qui en découlent.  On a l’impression de retomber amoureux quand on devient père. Teach Me Ava représente assez bien l’idée ! Puis cet amour nous a fait nous replonger dans certaines de nos premières sensations amoureuses, avec beaucoup plus de recul qu’auparavant.

LVP : Vous y abordez quatre types d’amour différents : le platonique, le paternel, celui qui nous donne l’impression de pouvoir tout réaliser pour la personne qu’on aime mais aussi celui que l’on voit brûler sous nos yeux. Des amours bien différentes qui ouvrent la porte à une nouvelle vulnérabilité ?

Davie : Plus on réalise ce que signifie être vulnérable, plus ça nous fait du bien dans le fond. On a toujours cherché à pouvoir être confortable vis-à-vis de notre vulnérabilité avec Bear’s Den. C’est clair que plus les années passent, plus on y arrive. L’idée que ça puisse résonner avec d’autres personnes que nous, c’est incroyable.

LVP : Est-ce que cet amour pourrait être, au final, la réponse ou la porte de sortie à toutes ces périodes plus compliquées de nos vies que vous avez abordées sur vos précédentes productions ?

Davie : Elle est pas facile celle-là (rires). Je pense bien ! Ces morceaux ont tous été écrits à la même période. Quand tu deviens parent, ta vision de l’amour change, ton monde change. Certaines questions que l’on se posait sur Blue Hours trouvent leur réponse dans ce nouvel amour. On prend du recul et tout le bonheur que la parentalité apporte déborde inconsciemment dans tous tes autres questionnements ou doutes. Il y a autant de réflexion que de contemplation sur cet EP.

LVP : Si on parle du côté plus musical de First Love, il y a un côté très organique qui nous saute aux yeux (ou aux oreilles) comparé à certains de vos précédents albums. Moins de couches, moins de grands arrangements et plus d’acoustique ?

Kev : Ça n’a jamais été quelque chose de conscient je dirais. Dans notre conceptualisation de l’EP, ce côté très acoustique nous a paru être une évidence. On n’y a même pas réfléchi une seconde, on a juste joué. Blue Hours par exemple a eu droit à sa propre conceptualisation. C’est comme ça qu’on fonctionne depuis toujours. Finalement, chaque morceau est conçu d’abord de manière très organique, très minimaliste. C’est par après que tout l’univers prend forme.

LVP : Donc l’écriture de First Love s’est un peu faite en même temps que celle de Blue Hours ?

Davie : Clairement ! À cette période, on s’est retrouvé avec un paquet de nouveaux morceaux. Certains faisant sens avec d’autres et inversement. Certains morceaux nous ramenaient dans le passé alors que d’autres abordaient plus le futur et tous les questionnement qui vont avec. On a réalisé qu’on se posait les mêmes questions au même moment avec Kev. On a toujours aimé naviguer entre passé et futur avec Bear’s Den. Sur First Loves pour le coup, réfléchir au futur nous a amenés à prendre du recul sur le passé dans un sens.

LVP : Sur la majorité de vos albums ou EP, la métaphore règne en maître. Pourtant ici, on a l’impression que vous avez aimé dire les choses de manière plus directe. Summer and Smoke ou Evelyn en sont le parfait exemple.

Kev : Pour nous, chaque morceau a son propre adn, son propre univers et son propre potentiel. Souvent on ne réalise qu’après coup tous les procédés d’écriture qu’on a utilisés (rires). C’est notre manière d’écrire qui je pense est très naturelle, on ne se met jamais trop de barrière dans le sens où on ne va jamais s’imposer quelque chose. C’est l’histoire qu’on veut raconter qui dictera la manière dont on va le faire.

LVP : Est-ce que c’est compliqué après autant d’années et de succès de savoir si un morceau a du potentiel ou non ?

Davie : Plus les années passent et plus on met la barre haute en terme d’écriture et d’arrangements justement (rires). Sur certains morceaux comme Summer & Smoke par exemple, on savait ce qu’on voulait et où on voulait aller, alors que sur Helen of Hammersmith Bridge c’était tout le contraire. Nos attentes et nos standards ne font qu’augmenter, c’est peut-être ça le plus compliqué.

LVP : On a cru comprendre que de nouvelles choses pourraient arriver prochainement, voire même déjà à l’automne prochain ?

Davie : « Pourraient » en effet (rires) ! On va dire que ça pourrait ne pas être si faux que ça. On a toujours de nouvelles choses à raconter, ça c’est sûr.

Et nous avions vu juste. En effet, à la surprise générale, c’est sur les notes de piano de Loneliness que l’on a pu fêter le retour de Bear’s Den en cette fin d’été (oui, déjà). Une nouvelle histoire majestueuse qui s’accompagne d’une belle annonce : la sortie de White Magnolias, nouvel EP gorgé d’émotions, en novembre prochain. En attendant novembre, profitons encore un peu de First Loves.


@ET-DC@eyJkeW5hbWljIjp0cnVlLCJjb250ZW50IjoiY3VzdG9tX21ldGFfY2hvaXNpcl9sYV9jb3VsZXVyX2RlX3NvdWxpZ25lbWVudCIsInNldHRpbmdzIjp7ImJlZm9yZSI6IiIsImFmdGVyIjoiIiwiZW5hYmxlX2h0bWwiOiJvZmYifX0=@