Rien de mieux pour commencer l’année que de se plonger dans ce qui a secoué l’année qui vient de s’achever. En écoute, la compilation Common Ground vol.3 sortie sur Safe Ground, un régal pour les oreilles, faite de caresses sonores, justes et captivantes.
Après le succès retentissant de ses deux premières éditions, mettant en vedette des talents de renom tels que Laurie Spiegel et Lawrence English, Safe Ground nous invite à plonger dans l’univers captivant de sa troisième compilation, Common Ground vol.3. Cette nouvelle sortie promet une réelle invitation au voyage sonore, tantôt organique tantôt onirique à travers des exclus expérimentales curieuses et précises.
Plusieurs tracks permettent de comprendre au mieux l’univers qu’a voulu apporter Safe Ground en compilant tous ces talents, si l’on tend l’oreille sur la track de Niamké Désiré, aka Aho Ssan, intitulée Blue Tears. On y retrouve comme un mélange de tristesse numérique, un son éthéré nostalgique, une comptine oscillant entre stupeur, douceur, calme et froideur. De quoi cajoler nos larmes bleues. L’artiste basé à Paris compose à la fois sa propre musique électronique et crée ses propres instruments numériques, ce qui donne un caractère exceptionnel aux sons qu’il nous projette.
Le maître mot de Safe Ground reste de proposer un label, une plateforme, dédié aux sons contemporains, à la diversité sonore et à l’inclusion. Et cette diversité chinée par son créateur LB Marszałek est la force de ce type de release quasi œcuménique. Pour rester dans le champ lexical pieux, la track Vale of the Crested Mire de l’artiste américain basé entre New York et Berlin Colin Self relève d’une quasi élévation musicale. Des voix célestes ni rassurantes ni intrigantes guident notre écoute se baladant de notre oreille droite à notre oreille gauche en laissant une marque quasi indélébile. Son travail de texture sonore, par le biais de moyens immatériels et matériels (y compris des voix, des corps et des ordinateurs) lui permet de s’interfacer du monde concret pour le réimaginer à sa façon.
Dans cette compil, on retrouve au programme des créations uniques proposées par des nouveaux visages internationaux en plein essor ainsi que des producteur·ices déjà bien établi·es. De la scène émergente représentée par des talents tels que Claire Rousay, KMRU et Nyokabi Kariuki aux contributions exceptionnelles d’Abul Mogard, Common Ground vol.3 offre une expérience musicale aussi inédite qu’inoubliable.
L’une des dernières pépites hors normes de cette sortie est l’œuvre de Chantal Michelle, créatrice envoûtante, explorant les méandres de la composition, de l’interprétation et de l’art, dédiant son talent à révéler les propriétés alchimiques du son. Son morceau Study for Fuses, n’est qu’une ode au(x) son(s). Son art va bien au-delà des notes et des accords, plongeant dans les profondeurs du son pour dissoudre les frontières de la réalité physique.
Architecte du son, elle érige des paysages sonores d’une richesse texturale dense, des univers qui déroutent et submergent, ouvrant la voie à des perceptions nouvelles. Fusionnant instruments acoustiques et électroniques, ainsi que des enregistrements de terrain, son travail dessine une splendeur fragmentée au sein d’une réalité délicate. Chantal Michelle façonne des installations spécifiques, des compositions multicanaux et des performances collectives, créant des œuvres captivantes qui transcendent les limites du conventionnel. À travers ses notes, elle tisse la beauté fracturée d’une réalité éphémère, une symphonie poétique qui résonne dans l’âme de ceux qui l’écoutent.
Sortie le 24 novembre, la compilation de Safe Ground s’engage à faire la différence. Tous les bénéfices de Common Ground vol.3 seront généreusement reversés aux ONG Help Refugees/Choose Love et Sea-Watch. Célébrez la musique sous toutes ses formes tout en œuvrant pour des causes humanitaires essentielles. Écoutez, appréciez, soutenez.
Bercé par une diversité musicale éclectique, Matéo est aujourd’hui spécialisé en électro, vous risquez de le croiser sur le dancefloor à débattre sur des questions politiques ou de société tout en dansant plein de sueur sur un BPM dépassant les 160.
