Les clips de la semaine #73
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Auteur·ice : Rédaction
24/05/2020

Les clips de la semaine #73

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois (petit e-péro entre potes hier soir ?) et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Et quelle semaine ! Les clips de la semaine épisode 73, c’est maintenant !

Slogan feat. Tcheep – Nous Deux

Vous prendrez bien un peu d’humour et de créativité pour commencer ? C’est Slogan qui régale ! Cette semaine, le couple s’est illustré en réécrivant Nous Deux, le drôle de hit de Lorenzo et Shy’m. Inutile toutefois d’y chercher les dernières traces de fame et de paillettes : Slogan prend ici le contrepied du texte initial pour vivre d’amour, d’eau fraîche… et de très peu de Sacem. Des rêves de gloire au quotidien moins ronflant, il n’y a qu’un pas que Slogan franchit gaiement en compagnie de Tcheep, qui produit le morceau, pour offrir un moment amusant et plein de fraîcheur dans l’intimité de Clémence et Nicolas. Et si le monde tourne à nouveau rond d’ici à quelques mois, on retrouvera le duo sur scène le 16 décembre prochain en première partie d’Aloïse Sauvage à Lyon.

pâle regard – What Makes Me Think About You

Cover Party, épisode 5. Semaine après semaine, les lauréat·es de La Grande Party rendent hommage aux artistes du Grand Paris en proposant des reprises originales et pleines de créativité. C’est cette fois au tour des Parisiens de pâle regard de se prêter à l’exercice en revisitant What Makes Me Think About You de Nicolas Godin. Aux sonorités apaisées et ensoleillées du titre répondent les lueurs planantes du joli kaléidoscope créé pour l’occasion par Paul Abderrahim et Antoine Dezert. Un véritable moment de quiétude et de plaisir, qui se savoure les yeux mi-clos, sous le soleil.

Paprika Kinski – All You Need

Joli bonbon musical et cinématographique pour Paprika Kinski. Bien plus sucré que l’épice qui donne son nom à l’artiste lilloise, All You Need remplira tous vos besoins nutritionnels et artistiques en ce dimanche ensoleillé. Côté musique, on reprendra volontiers de ce refrain léger et addictif, sans risquer l’indigestion. Côté clip, c’est le cinéma de Rohmer qui inspire l’aventure douce-amère de cette jeune femme partagée entre un job alimentaire qui la barbe et un rêve qui l’anime, celui de danser. Pas d’inquiétude : dans la vraie vie, Paprika Kinski croque sa passion à pleines dents et sera de retour le mois prochain avec Diamond Queen, un nouvel EP qu’on attend avec impatience.

Foxes – Love Not Loving You

Après trois ans d’absence, la sensation pop britannique est de retour avec un hymne féministe et dansant. Si son nom ne vous dit rien, vous n’avez sûrement pas su vous enlever de la tête Clarity, son fameux featuring avec le producteur Zedd pour lequel elle se verra récompensée d’un prestigieux Grammy en 2014. Love Not Loving You, c’est cette ode à l’amour de soi, inconditionnellement. Aimer ses qualités et surtout ses défauts ! Savoir se dire je t’aime. Le titre pétillant s’accompagne d’un clip coloré tourné entièrement à l’iPhone par l’artiste elle-même et monté par le réalisateur Rauri Cantelo. Ce dernier s’est amusé à mêler des peintures mythiques à la fibre numérique des archives téléphones de Foxes. Ainsi, le corps de la Britannique se retrouve mélangé à celui des grandes muses de l’époque, et la fusion entre modernité et classicisme est délicieuse, célébrant une pléthore de beautés féminines variées. Et n’oubliez pas, comme le disait RuPaul : “If you don’t love yourself, how in the hell you gonna love somebody else?!”

Sébastien Tellier – Stuck In A Summer Love

La release de Domesticated approche à grand pas. Petit à petit, Sébastien Tellier nous replonge dans son univers. Cette semaine, il dévoile Stuck In A Summer Love, le titre qu’il considère comme le “plat de résistance” de son nouvel opus. Au vu de la sublime vidéo qui l’accompagne, on comprend vite pourquoi. Comme souvent avec l’oiseau, c’est sensuel, poétique et sexué. Si les adeptes auront reconnu la filiation avec le clip de Look, ces animations sont également un merveilleux moyen pour les (rares) novices de découvrir l’esthétique de Sébastien Tellier. Les couleurs chaudes, irisées, s’accordent parfaitement aux références coquines qui inondent la vidéo. De quoi mettre en valeur les instruments soyeux qui composent la track et la production résolument moderne qui l’accompagne. Vivement le 29 mai pour le reste de l’album !

Victor Solf – The Salt Of The Earth

Il y a quelques semaines, Victor Solf dévoilait Aftermath, son premier EP en solo. Il prolonge le plaisir cette semaine avec le clip de The Salt Of The Earth, extrait de cet EP. Pièce charnière du disque, le morceau est un exutoire, un joyau destiné à conjurer le mauvais sort et à permettre à son auteur de repartir de l’avant, de se tourner vers l’avenir. Alors, pour lui donner vie, Victor Solf s’est laissé aller à la danse la plus sincère, la plus pure, la plus libre possible. Une forme de lâcher-prise transformé en tableau surréaliste par Liswaya et Raegular, qui signent cette jolie vidéo qui figure parmi nos coups de cœur de la semaine.

Hervé – Maelström

Après deux mois de confinement et une méga crêpe party dans sa cuisine, Hervé nous fait enfin voir le dehors avec son nouveau titre Maelström. Dans ce clip tourné grâce à un iPhone scotché à la voiture de son père, il parcourt les routes du Finistère. Hervé reprend son souffle, se lève et s’en va courir, sauter à travers champ. Et la photo est splendide. À travers les routes de Bretagne, il nous emmène voir la mer, la campagne et les restes de vieux bateaux abandonnés. Et alors que les vagues se brisent sur le sable, le corps exulte. Car ce nouvel extrait est à nouveau ultra lumineux, frénétique et dansant.  : « ce clip symbolise ce que j’ai ressenti lors des premiers jours du déconfinement, des sentiments mêlés de joie, de liberté et de retenue, ma façon à moi d’exorciser toute cette période trouble que nous venions de traverser. J’avais envie de courir à travers la campagne, footing dans les champs, tout en ralentissant parfois le pas, images au ralenti. Allégorie du jour d’après, comme une nouvelle notion du temps. », confie Hervé. Maelström est extrait de son premier album Hyper qui sortira dans les bacs le 19 juin prochain, déjà dispo en pré-commande, avec en cadeau un fanion dédicacé. Rien que ça !

Rina Sawayama – Bad Friend

Après les clips de STFU!, XS ou Comme des Garçons (Like The Boys), le récent phénomène de la pop expérimentale nous revient avec un nouveau clip vidéo illustrant un autre titre de son premier album SAWAYAMA, Bad Friend. Si Rina s’est attaquée aux sujets comme le racisme ordinaire, le capitalisme ou les stéréotypes de genre - est-ce une nouvelle forme de justicière des temps modernes ? - dans ses premiers clips, elle dévoile aujourd’hui une histoire plus personnelle. Bad Friend évoque le chagrin d’avoir perdu une amitié et d’avoir réalisé que l’on était la cause de la rupture. L’artiste a cependant envisagé le clip sous un angle alternatif, bien différent de ses précédentes réalisations. Maquillée en salaryman moyen, Rina reprend l’idée du karoshi, selon laquelle de nombreux hommes d’affaires mènent des modes de vie malsains les conduisant à une destruction de leur santé, voire à la mort, au Japon. La chanteuse se met elle-même en scène dans un film noir et lent inspiré des anciens films japonais, permettant de mettre l’emphase sur l’histoire et le jeu des acteurs. Rina Sawayama dévoile, un peu plus encore, qu’elle fait preuve d’une polyvalence artistique rare et d’une vision artistique déjà bien installée. Sur YouTube, certain.e.s se disent même honoré.e.s de pouvoir la découvrir si tôt dans sa carrière alors qu’elle est clairement promise à une ascension fulgurante.

Still Woozy – Window

“How to see your boo in quarantine”. C’est le tuto que propose le nouveau clip de Still Woozy. Après ses visuels faits de créatures toujours plus déjantées les unes que les autres et ses clips satiriques, peu étonnant que le jeune artiste s’inspire du confinement pour présenter le clip de Window réalisé par ses soins. Là où il surprend, c’est avec la chanson en elle-même qui reste fidèle à sa discographie, à la différence qu’elle est bien plus orientée ‘chanson de boys band’, plus rnb aussi. Pour ce qui est de la vidéo, on a affaire à plusieurs Still Woozy devant une fenêtre. Un contexte aussi malaisant que drôle pour des paroles bien plus profondes en réalité. Très semblable en intention à ce qu’on peut entendre des self-made artists, ou dans la pop DIY de nos jours. Pourtant, il nous emmène toujours dans des contrées lointaines que l’on n’a pas explorées avec d’autres artistes jusqu’ici.

Teyana Taylor – Bare Wit Me

La sensation hip-hop adulée par la planète rap revient dévoiler son prochain album sobrement intitulé THE ALBUM. En partageant deux morceaux cette semaine, Made It et Bare Wit Me, la chanteuse nous prouve qu’elle n’a rien perdu de sa vibe sensuelle et captivante qui avait fait les beaux jours de son premier album K.T.S.E. Pour le second morceau, c’est à travers un clip intense qu’elle colore les codes du film noir en proposant sa version gangster de la femme fatale, meurtrière de son amant (joué par le basketteur Iman Schumpert, son véritable compagnon) et fourrée dans les mauvais coups de l’univers criminel. C’est d’ailleurs en s’appropriant l’esthétique du mythique Smooth Criminal du roi de la pop que Taylor rend un hommage vibrant à ce monument et en profite pour nous exposer son talent évident pour la danse qu’elle avait déjà pu mettre à profit pour le mémorable Fade de Kanye West.

Trampolene & Peter Doherty – Uncle Brian’s Abattoir

Cette chanson, c’est un peu le retour de Peter Doherty and the Puta Madres. Jack Jones (Trampolene), guitariste du projet sorti en avril 2019, et Peter Doherty se retrouvent sur un morceau parlé très efficace. La chanson a d’abord été enregistrée sur un smartphone et filmée de son coté par Jack sur les côtes de Swansea Bay et envoyée par la suite à Peter pour y rajouter sa voix et filmer sa partie en Normandie, où il vit actuellement. Le mot abattoir prend un autre sens ici que celui qu’on a l’habitude de lui associer. Jack confiait à NME que son cousin avait fait un dessin dans lequel humains et animaux vivaient en harmonie mais l’avait appelé ‘abattoir’. C’est ce qui l’a inspiré, ce sens sorti tout droit de l’imagination d’un enfant. Le morceau dépeint aussi du contexte de confinement, qui fait devenir fou. Un single poétique qui résonne avec le contexte dans lequel il a été créé, et ce dans toutes les âmes confinées.

Tove Lo – sadder badder cooler

S’il y a bien une artiste qui a su retourner la notion d’activisme féministe, c’est elle. À l’occasion de la sortie de la version étendue de son très réussi Sunshine Kitty, l’artiste suédoise balance un nouveau morceau et l’accompagne d’un film d’animation tout bonnement badass. On a écrit ce morceau après avoir longuement réfléchi à la façon dont une peine de coeur nous enlève une petite partie de nous, mais nous apporte en contrepartie beaucoup de pouvoir. C’est la célébration de cette rupture avec cette personne toxique qui s’accompagne toujours d’un mélange de tristesse, de rage et de profond soulagement. Cette chanson est pleine de paillettes et de pouvoir.” Et ce n’est pas ce clip qui dira le contraire ! Savant mélange entre Kill Bill et Fruit Ninja (remplacez juste les mangues par la tête de ses exs), le clip met en scène la version animée de Tove Lo accompagnée de l’adorable Sunshine Kitty, occupées à rendre justice à leurs cœurs brisés. Un nouvel élan émancipateur dans une industrie tristement sexiste qui fait écho à ses nombreux engagements. On repense notamment à cette merveilleuse scène de masturbation féminine dans l’outro de son Fairy Dust qui avait su faire couler beaucoup d’encre… et de salive. On le répète : badass.

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