Les clips de la semaine #97
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Auteur·ice : Rédaction
08/11/2020

Les clips de la semaine #97

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont retenu notre attention ces derniers jours. Cette semaine, alors que l’heure est à la fête de l’autre côté de l’Atlantique, la rédaction est, elle aussi, passée aux urnes pour élire ses coups de coeur musicaux des sept derniers jours. Les clips de la semaine épisode 97, c’est maintenant !

KLON – West

West, c’est KLON qui rêve d’évasion”. Ça tombe bien, c’est tout ce dont on a besoin en ce moment. Dans son dernier clip, le fascinant collectif dessine les contours d’un paysage imaginaire, sans contraintes ni béton. Une contrée lointaine pourtant accessible sans même sortir de chez soi, au moyen d’un voyage mental dont ils nous livrent le mode d’emploi dans une vidéo réalisée par Valentin Pitarch, qui invite à s’abandonner à une transe fiévreuse et instinctive pour oublier notre quotidien. Le début d’un voyage initiatique dont l’étape suivante nous mènera à la sortie du premier EP de KLON, à paraître au début de l’année prochaine.

Timsters – Fracture

Et si on commençait notre désormais traditionnelle sélection des meilleurs clips de la semaine par une virée sur les plages du Nord de la France ? On vous propose d’y retrouver Timsters pour une virée au coucher du soleil, à l’occasion de la sortie de son nouveau clip, Fracture. On y suit le petit prodige de la pop dans une vidéo à l’allure délicieusement rétro, réalisée par Cédric Boulangerie pour accompagner ce morceau qui a déjà tout d’un tube, et dans lequel on retrouve avec bonheur des influences puisées dans la folle liberté des années 80 et dans la génération dorée de la French Touch. Un hit de l’été qui arrive à l’automne, pour réchauffer les cœurs quand la température descend !

P.R2B – Le film à l’envers

Quoi de plus banal pour un artiste que d’incarner un personnage à l’écran ? L’exercice était sans doute trop simple pour P.R2B. Dans son dernier clip, tourné pour le morceau Le film à l’envers, la jeune artiste se démultiplie pour donner vie à cinq personnages hauts en couleur. Reprenant la traditionnelle technique du “rear projection”, qui consistait à donner l’illusion du mouvement dans les vieux films, P.R2B rejoue avec humour ces scènes classiques de déclarations ou de pardon qui sont légion au cinéma. Un titre à la fois épique et drôle à retrouver sur son dernier EP, Des rêves, paru il y a quelques semaines maintenant.

Dogs For Friends – Make It Your Own

Pour le clip qui suit, on reste dans l’univers du cinéma, et on lui ajoute une touche surréaliste. Légère. Les visages des comédien·ne·s peints sur les murs prennent un air inquiétant à mesure que le spleen délicat de la musique de Dogs For Friends les caresse. On se perd dans le regard monochrome de La Gouvernante, héros·ïne de ce clip captivant réalisé et extrait d’I’ll Pet U 4 Ever, un EP qui sortira la semaine prochaine, et on ne vous en dit pas plus. Si vous aimez les chiens, la bonne musique ou les deux, vous savez quoi faire.

Magenta – Boum Bap

Vous vous souvenez de Fauve ? Ils ont bien changé. Le groupe francophone en vogue au début des années 2010 a changé de nom. D’identité, aussi. Plusieurs fois. D’abord réuni sous l’étiquette d’Autrans, le collectif évolue désormais sous le pseudonyme de Magenta. Table rase du passé, donc, pour un projet qui a su nous convaincre cet été avec un premier EP explosif, dont on vous parlait au moment de sa sortie. Bis repetita en ce mois de novembre bien terne : Magenta revient avec un clip rythmé, aux images soignées et au refrain accrocheur, affiché comme un clin d’œil à son histoire passée et surtout, à celle à venir.

Amazone – Lycanthrope

« Un mélange t’obsède : douceurs et blessures ». C’est avec ces mots inquiétants que les voix s’introduisent dans la mélodie hypnotique de Lycanthrope, morceau phare du premier EP d’Amazone, Episodes, sorti le 2 novembre chez B&FF Records (dont on vous a déjà parlé ici). Pour son premier clip, le quartet nantais n’hésite pas à se mettre en scène pour donner corps à sa musique psychédélique et nous livrer une représentation mystique et sanglante du lycanthrope (loup-garou), un démon intérieur contre lequel nous luttons les soirs de pleine lune !

Mottron – Walk Away

Les créations visuelles qui accompagnent la musique de Mottron sont aussi troublantes qu’esthétiques. Quelques jours après la sortie de son premier album Giants (Le Label/Pias), la figure montante de la pop électronique française dévoile la vidéo de l’envoûtant Walk Away, qui en est extrait. Brillamment réalisé par Charlotte Le Bon, le clip cinématographique nous plonge dans un monde fantastique, à la croisée d’Alice au pays des merveilles et de Dracula, où Mottron fait la rencontre inopinée de créatures baroques pour le moins inquiétantes…

Hugo TSR – Senseï

Un clip d’Hugo TSR, c’est assez rare pour être souligné. Celui-ci vient annoncer son prochain album Une vie et quelques qui sortira début 2021. Le leader du TSR Crew apparaît sous sa capuche, lâchant à nouveau des rimes subversives, exercice dans lequel il excelle. Avec les années, il n’a jamais perdu une once de singularité. J’suis pas underground, underground c’est déjà trop mainstream. C’est d’ailleurs ce qu’il prouve dès le début de son clip en boutant le feu à ses deux disques d’or. Le premier qui l’avait récompensé pour Tant qu’on est là et le second, obtenu en septembre 2020 pour Fenêtre sur rue (sorti en 2012!), véritable chef d’œuvre dépeignant la grisaille du quotidien dans la capitale. Espérons pour le Parisien que son futur projet lui réserve un troisième disque d’or, même si ce n’est visiblement pas ce après quoi il court.

https://www.youtube.com/watch?v=9MrD_v-af_E

Dodie – Cool Girl

Attendu pour le 5 mars prochain, le premier album de l’autrice-compositrice Dodie intitulé Build A Problem risque bien de vous filer les frissons. C’est du moins ce que laisse présager Cool Girl, premier extrait dévoilé. La chanteuse et Youtubeuse britannique (plus de 2 millions d’abonné·es sur sa chaîne) prouve bien la fibre ultra-personnelle et sentimentale de son disque à venir en livrant une ballade vibrante entre acoustique et percussions. “Cool Girl est une chanson sur la colère mal placée” confie-t-elle. Le clip met en scène une ballet hypnotisant de corps féminins. Réalisé par Charlie Di Placido et Miranda Chambers, le clip “représente, à travers une danse abstraite, ce conflit intérieur que l’on vit lorsque l’on réprime ses sentiments.”

Shungudzo – it’s a good day (to fight the system)

La révolution n’a jamais sonné si juste (et solaire). L’artiste zimbabwéenne Shungudzo a dévoilé le 30 octobre dernier un projet trois titres intitulé I (motsi) sur lequel résonnait un vibrant cri du cœur : it’s a good day (to fight the system). Son nom l’indique, le titre est un élan engagé de la part de l’artiste qui mêle sa poésie, son art et son activisme. Le clip superpose alors des tableaux utopiques fleuris à la vie hippie et d’autres plus apocalyptiques soulignant quelques uns des dysfonctionnements américains. En résulte un message galvanisant et positif plus qu’opportun en ces temps d’élections américaines. Sans aucun doute la meilleure track à passer dans ses oreilles pour aller aux urnes. Un premier album intitulé I’m not a mother, but I have children sortira prochainement, pour notre plus grand plaisir.

Sega Bodega – Make U Stay (feat. Låpsley)

Le genre de perfect combo qui fait du bien. À notre droite, Sega Bodega, producteur et musicien écossais, pointure de la nouvelle scène électronique, notamment grâce à son “esthétique de la rupture” comme le définit le magazine Numero. Face à lui, Låpsley, cantatrice envoûtante à la musique à la fois forte et nostalgique. Nous voulions fusionner les musiques trance et garage tout en ayant l’impression que c’était nous, et cela s’est fait assez naturellement.” L’alchimie est parfaite et donne naissance à une histoire de jalousie et de relation destructrice, retranscrite par le réalisateur Bryan M. Ferguson à travers des duels de tennis assez tendus arbitrés par les deux artistes.

SERPENT – Distant Call

Nouveaux arrivants au sein de la scène rock française, dans la lignée de Pottery à Crack Cloud, SERPENT ondule dès les premières notes avec un premier single entêtant. Parmi les cinq membres du groupe, on reconnait Mathieu Lescop qui, avec ce nouveau projet, se dirige vers des territoires moins pop et on se délecte de cette nouvelle mue plus radicale, d’autant plus plaisante en ces moments d’incertitudes. Distant Call donne envie de danser sauvagement avec sa touche funk parfaitement dosée, de quoi libérer l’animal qui est en nous en attendant sortie du premier EP, Time For A Rethink, prévue le 18 décembre prochain. 

 

EDGAR MAUER – Lily Loves You

Novembre et vingt degrés. Passé la fenêtre, une brise tiède sur les joues. Dans les rues peu d’échos, la nuit, le jour. Et Lily Loves You. Une voix juvénile, la musique d’Alan, le rose aux murs, c’est EDGAR MAUER. Maëve, probable entremetteuse pour l’inconnu Edgar, aujourd’hui Lily, compte les émois. Toujours au bord de cette fenêtre, nous nous laissons aller vers le songe, celui crayonné par Benoît Texier. Lily est là. Son trouble aussi. Seul compagnon avec lequel jongler. Jeu d’enfant jusqu’à ce qu’il ne la pousse à la chute. Ma foi, celles du Niagara sont plutôt jolies. Elles aussi doivent prendre la couleur parme au coucher du soleil. Lily se relève, glisse, s’élève même. Elle retourne près du carreau devenu clair. Et “Lily loved you“. Peut-être s’est-elle finalement résignée, bercée par sa propre danse ?

Hot Flash Heat Wave – Grudge

Le trio californien n’en finit plus de nous faire rêver en doux-amer. Les mélodies pleines de vitamines D et la voix désabusée de Ted Davis dessinent sur Grudge une ballade plus sombre qu’il n’y paraît. Les guitares pleines de vibrations “strokiennes” résonnent dans un clip full rétro mélangeant habilement esthétiques désuètes et kitsch et problèmes intemporels. Entre deux couplets dépressifs, les images colorées de Noah Porter parviennent à alléger l’ensemble d’une douceur poétique surprenante. Si bien que le groupe nous fait renoncer à l’envie initiale de nous coucher et de chanter le refrain dans notre tête en regardant le plafond sans le voir, neurasthénique. Un couplet, la déprime nous gagne, un second, on se relève, un troisième, on danse. Finalement c’est à pleins poumons et par la fenêtre depuis notre appartement confiné qu’on hurlera en chœur avec nos voisins “It’s all in my head Yeah it’s all in my head”. Parce que qu’est ce que ça peut nous foutre au final ?

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