Les clips du mois, c’est votre rendez-vous mensuel qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque mois le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ce mois-ci.
Le plus stratosphérique : Johan Papaconstantino ft. rad cartier – Beau temps
| Sélectionné par Léa
Johan Papaconstantino strikes again! Connu pour ses clips aux couleurs chatoyantes (on vous parlait déjà de son clip très chaud Bricolo), qui viennent vous en mettre plein les mirettes, ce n’est donc pas par hasard que l’on vous a sélectionné Beau Temps. En featuring avec le rappeur rad cartier, qui vient apporter ici son univers rétro futuriste, pour un clip impeccable qui séduit par ses couleurs. Le bonus : des figurines à l’effigie des deux artistes envoyées (presque) dans la stratosphère.
Le plus obsédant : Nation of Language – Sole Obsession
| Sélectionné par Mathias
Les Brooklynites de Nation of Language frappent à nouveau avec un clip obsédant où les membres finissent hypnotisé·es par un maître de cérémonie masqué. La synthpop (ici plutôt sainte-pop) que le groupe cultive depuis quelques années charrie tout un univers des années 1980 que l’on aime redécouvrir. Les chansons d’Ian Devaney nous envoûtent, à la manière de cette hypnose orchestrée par le maître de cérémonie du clip. Ce dernier ne fait que lancer un disque sur une platine pour rendre ses disciples malléables. Avec une musique si parfaite pour s’oublier et des humains d’une beauté confondante à regarder, on peut passer des heures à obséder sur ce clip.
Le plus romantique : Ryder The Eagle – Eloïse
| Sélectionné par Paul
Notre amoureux transi favori fait déjà son grand retour sur le devant de la scène. Après nous avoir embarqué·es dans son triptyque passionnant sur les affres de l’amour (The Ride of Love, Free Porn, Follymoon), Ryder The Eagle ouvre une nouvelle page de son histoire, musicale comme sentimentale. Quoi de mieux pour cela que de nous faire revivre la rencontre avec celle qui lui a inspiré ce morceau ? Avec Eloïse, il offre un hommage lynchéen à sa bien-aimée, dans un clip plein d’humour et de légèreté qu’on pourrait croire tout droit sorti des années 80. Fidèle à sa réputation, le cowboy toulousain y bâtit un monde à sa mesure où la poésie et la justesse des mots parviennent à sublimer le feu de la passion amoureuse.
Une jolie manière de mettre en valeur le morceau le plus touchant de Megachurch, un nouvel opus qui, sans grande surprise, aura conquis nos cœurs aussi sûrement que les précédents.
Le plus champêtre : Bikôkô ft. Yndi – No One Told Me
| Sélectionné par Caroline
« You know my music likes to be listened by you« , sont les mots qu’on peut trouver à la place de la bio Spotify de Bikôkô. Elle a d’ailleurs le pouvoir de toucher un large spectre d’âmes en peine grâce à une neo soul qui s’inspire des percussions de l’ouest de l’Afrique. Il y a quelques semaines, Bikôkô postait une composition sur son Instagram : « first time writing a verse in French« . Ce couplet a été incorporé dans un nouveau single, No One Told Me, dont le clip décline des nuances de rose et vert complémentaires tantôt sur des toiles de peintures, tantôt dans les bois. On retrouve une vitesse d’enchaînement de plans qui s’intensifie, des matières organiques diverses et des outfits dans des tons de blancs magistraux. Puis, petit bonus, on a droit à une apparition de Yndi. La chose la plus esthétique et champêtre qu’on a pu voir ce mois-ci, and we’re here for it!
Le plus dystopique : Sleaford Mods ft. Perry Farrell – So Trendy
| Sélectionné par Joseph
Les lads de Sleaford Mods invitent le baroque Perry Farrel sur un morceau toujours aussi percutant. So Trendy leur musique ? Sans doute que non, tant leur flow abrupte s’efforce de dénoncer notre dépendance aux objets connectés et le ridicule de l’attention portée à notre image en ligne. Le tout, sur des images générées à l’aide d’une IA et postées sur les réseaux, pour enfoncer encore le clou de nos troubles dissociatifs indomptables.
Le plus performatif : Awir Leon – A Million Other Days
| Sélectionné par Anne-Sophie
A Million Other Days est une polyphonie soul portée par des percussions lentes et lourdes. Dans ce morceau, Awir Leon maîtrise l’imperfection d’un chant aux harmonies puissantes, grâce à l’usage habile de l’électronique, habillant le reste de son album Love You, Drink Water, sorti à la fin de ce mois de mars. Les tons glacés de ce clip matérialisent la symbolique fantomatique promenée tout au long de cet opus, dans une cinématique percutante. Son solo de danse chorégraphié par la Compagnie Amala Dianor et la simple performance du chanteur et musicien ont laissé une empreinte sûre dans nos esprits. Cette vidéo a quelque chose de magnétique, autant que le son métallique dans la répétition des paroles « A million other days is all I want with you » entraîne dans une mouvance que l’on suit sans questionnement. En témoigne sa qualité de danseur, cette prouesse d’Awir Leon promet des moments riches en live.
Le plus complotiste : Agar Agar – It’s Over
| Sélectionné par Charly
Réalisé par Roxane Gaucherand et Tristan Bründler, ce nouveau clip d’Agar Agar déploie un imaginaire complotiste autour de la seule question qui vaille en dernier ressort : sommes-nous réel·les ? Ce genre d’interrogations dérangeantes viennent s’imposer à nous tout le long de la vidéo, entre un plan du duo coincé dans une chambre et un autre qui montre des PNJ bugger dans le jeu vidéo de la vie en société. Ainsi, et à coup de beaux effets 3D et de gros cercles rouges qui rappellent les documentaires les plus sombres de Youtube (genre Michael Jackson : mort ou vivant ?), l’hypothèse de la gigantesque simulation de l’existence prend de la consistance. Ce clip, en plus de faire « réflaichir sur la sociéter » vient finalement participer joliment à toute l’esthétique créée autour de Player Non Player, dernier album d’Agar Agar qu’on avait adoré puis chroniqué ici.
Le plus sportif : TIF – SHADOW BOXING
| Sélectionné par Giulia
Prêt·es pour une séance de sport intensive ? Prenez bien votre souffle, car il y en a un qui est devenu inarrêtable : TIF. Son succès Hinata a donné place à d’autres titres comme Amnesia ou Shadow Boxing présents dans son deuxième projet intitulé 1.6 et sorti début mars 2023. Sans perdre de temps, il nous propose le clip de Shadow Boxing (prod. Khalil Cherradi), titre aux influences reggada. Nostalgie, exil et terre natale (l’Algérie) sont au cœur de ce projet. Le clip est écrit et réalisé par Younès et TIF ; on y retrouve trois ambiances temporelles différentes, trois esthétiques qui pourraient sembler des histoires parallèles, mais qui sont au final interconnectées. Visuellement interpellant, le clip nous met en alerte comme si on allait, nous aussi, monter sur le ring. Rappelez-vous bien de Toufik alias TIF, il ira loin.
Le plus nocturne : Château Forte – Insolomnie
| Sélectionné par Coralie Lacôte
Qu’advient-il lorsque la nuit venue, on sait que “le sommeil ne viendra pas” ? Loin des agitations du monde triomphant, le mystère de la nuit nous laisse à nos solitudes et nos insomnies tiennent lieu de promesses. C’est en tout cas ce que l’on se dit lorsqu’on regarde ce clip de Château Forte. Sur des images de Lola-Lý Canac et de Baptiste Verrey, le duo déjoue les marques du temps et nous invite à admirer la nature froide et poétique qu’un clair-obscur artificiel vient révéler. Par des boucles synthétiques et la voix de Lola-Lý, Château Forte cultive une ambiance énigmatique voire ésotérique. Là où tombent les obligations, où dans la pénombre nous sommes livré·es à nous-mêmes, il ne tient qu’à nous de nous laisser aller à l’Insolomnie.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
